Intervention d’Andrée Buchmann
Monsieur le Président, chers collègues,
Avant tout, nous vous demandons de dissocier en deux parties le vote : les axes 1 et 2 d’une part, l’axe 3 d’autre part.
En effet, permettez-moi de saluer tout d’abord l’effet positif pour notre région de la politique de soutien à l’audio visuel et au cinéma, en bonne entente avec les acteurs régionaux et la Communauté urbaine de Strasbourg.
Le Bureau d’accueil des tournages, créé en 1998, a accueilli une quarantaine de tournages en Alsace à l’impact favorable pour l’économie de notre région, le travail des professionnels, des comédiens ou des techniciens, pour l’image de l’Alsace. Merci à toutes celles et tous ceux qui sont fortement engagés dans ce secteur. Leur détermination et leur fougue font que notre région est merveilleusement présente à l’extérieur.
Concernant l’aide à l’audio-visuel et au cinéma, la politique est largement discutée avec les professionnels, ce qui permet des réajustements. Ainsi l’idée de ne plus soutenir les œuvres de producteurs qui ont leur bureau en Alsace mais qui tournent hors de la région a été abandonnée suite à la protestation des professionnels. Et je voulais mettre là en avant que cette souplesse est une preuve de bonne volonté et d’ouverture.
Par ailleurs, si l’aspect économique est important, cela ne peut être le critère exclusif de choix de soutien. En effet les collectivités n’ont pas forcément à soutenir des projets très grands publics de moindre qualité qui se réaliseraient de toute façon. Il me semble que cela soit admis dorénavant.
En revanche, là où nous pourrions encore nous améliorer, c’est dans l’information des habitants de notre région sur les films tournés en Alsace. Ainsi je suis toujours étonnée que le petit bijou qu’est le film de Philippe Claudel, « Tous les soleils », soit si peu connu. Ou que les amoureux de la forêt rhénane n’aient pas vu « Au Voleur ! » avec Guillaume Depardieu, qui fait la part belle à la forêt du Rhin près de Rhinau.
Je pense que nous promouvons aussi insuffisamment les courts métrages que nous aidons, comme « Malgré elles » qui vient d’être projeté en avant-première. Ils sont excellents du point de vue artistique et représentent une mine d’informations sur notre région. Que ce soit d’un point de vue laudatif ou critique. Il y aurait une réflexion à mener sur une meilleure information auprès du public alsacien. Je soutiens bien sûr l’augmentation de l’aide de 50 000 à 75 000 euros en cette période particulièrement difficile.
Il n’y a pas que les colombages, la choucroute et les cigognes. Nous sommes aussi une terre de culture, de fabrication d’idées, de mouvement et nous pouvons participer au dialogue du monde. Nous avons tous les outils pour le faire, mais nous ne le mettons pas assez en avant.
L’intégration des nouveaux médias est une évolution nécessaire et nous titrons probablement un bilan d’ici quelque temps sur la pertinence des critères que nous avons retenus.
En ce qui concerne l’axe 3 de notre politique et notre soutien à la filière image, nous ne pouvons admettre qu’Iconoval ait pu avoir un bilan mitigé et n’ait pas rempli complètement les objectifs fixés, le fait de se séparer de l’ensemble du personnel , au-delà de la question sociale et psychologique, va priver Iconoval et l’ACA de la mémoire du travail accompli depuis 2004 et des contacts.
Par ailleurs, n’est-on pas en train de charger la barque de l’ACA en lui confiant une nouvelle mission ? Même si un directeur spécifique est recruté pour cette tâche.
Et pourquoi démanteler ce cluster qui est sur un secteur en pleine expansion ?
Pour toutes ces raisons, nous souhaiterions voter contre l’axe 3 et voter pour l’axe 1 et l’axe 2. Si vous refusez la dissociation, nous voterons globalement une abstention.
Merci de votre attention.