BP 2012 : transports

16 décembre 2011

Intervention d’Antoine WAECHTER

Monsieur le Président, cher-es collègues,

Ce cœur de compétence qu’est le transport ferroviaire régional répond à des enjeux majeurs : lutte contre la dérive climatique, offre de service dans une société qui impose la mobilité à tous, sécurisation déplacements, lutte contre la précarité énergétique (le transport collectif étant censé être moins cher que le transport individuel), réduction des impacts multiformes des transports (paysager, environnementaux).

C’est à l’aune de ces enjeux que nous analysons la pertinence des choix. Nous le faisons aussi au regard des enjeux financiers qui pèsent sur notre budget car chaque investissement dans une nouvelle infrastructure se chiffre en dizaines voire en centaines de millions d’euros.

Dans ce contexte, il est  incontestable que la politique en matière de TER est une bonne politique, nous nous accordons avec la logique de modernisation des lignes (développement des lignes Haguenau-Niederbronn, troisième ligne ferroviaire sur l’axe principal Mulhouse- Strasbourg, voire raccordement ferroviaire de l’Euroairport).

Il comporte aussi des contradictions.

La première relève du domaine routier, qui ne relève pas de notre compétence, avec des projets que nous ne pouvons valider telle la rocade sud de Strasbourg. La Région devrait aussi avoir une action politique sur la question de la traversée du Massif vosgien par les poids lourds. Le rapport Sichermann a remis en cause une logique jusque là acceptée par tout le monde : le trafic internationa contourne par le Nord, le trafic interne passe par le tunnel de Ste Marie aux Mines et le passage par les cols est réservé au trafic local.

La région en peut pas être absente de ce débat et doit garantir que cette logique reste appliquée.

Mais nous avons aussi des contradictions sur le ferroviaire lui-même. Je rappelle tout d’abord que l’investissement pour la LGV Est est supérieur au budget de l’environnement et de l’habitat .

Concernant la LGV Rhin Rhone, je veux relever le gaspillage de deniers publics  après le shunt court, on dépense encore 800 millions d’euros pour gagner 7 à 15 minutes.

Je voudrais aussi souligner à nouveau le caractère élitiste de cette politique. Contrairement à ce qui a pu être écrit, non, nous ne voulons pas un train pour les « pauvres » et un autre pour les « riches ».

Mais nous ne voulons pas non plus que les pauvres, payent le train des riches en garantissant le remplissage des voitures et la rentabilité des LGV.

Nous n’avons pas d’opposition de principe au TGV mais l’exigence d’utilisation cohérente et optimisée de cet outil.

Pour nous il s’agit d’optimiser l’usage des deniers publics, d’inscrire nos investissements dans une cohérence au regard des enjeux tout en restant dans une logique de service pour tous. Toutes ces contradictions environnementales, sociales et financières, nous interdisent aujourd’hui de voter favorablement ce budget.

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