BP 2012 : culture

15 décembre 2011

Intervention de Djamila Sonzogni

Monsieur le Président, mes Cher-e-s Collègues,

Si globalement la politique culturelle pour 2012 nous semble satisfaisante, nous aimerions émettre quelques réserves et soulever quelques questions.

Musiques actuelles

Alors que l’un de nos axes est de soutenir l’économie culturelle comme composante de la compétitivité régionale, la dynamique enclenchée lors du dernier mandat pour valoriser les musiques actuelles n’a pas été poursuivie. Les travaux à la Laiterie, les studios d’enregistrement au Centre Europe à Colmar, c’est bien, mais ça ne constitue pas une politique de valorisation des musiques actuelles, axe culturel qui concerne 80% des jeunes mais aussi beaucoup de moins jeunes.

Il est significatif que nous ne traitions plus aucun dossier pour l’aménagement de studio d’enregistrement alors que le dispositif existe.

Les besoins existent mais notre politique en la matière est trop clandestine.

Accès aux manifestations culturelles

Vous constatez qu’un quart des Français n’a jamais fréquenté un établissement culturel sur les douze derniers mois et les mesures pour soutenir l’animation culturelle du territoire sont nécessaires pour faire reculer ce chiffre. Mais il  y a un élément que vous ne prenez pas en compte, c’est le coût. Un certain nombre de spectacles sont trop chers, notamment ceux diffusés par les grandes structures culturelles que  nous soutenons fortement. La place moyenne d’un spectacle à la Filature coûte 25 euros. Il y a bien entendu des abonnements possibles mais le plus avantageux oblige une personne à investir 150  euros pour 10 à 15 spectacles à 10 euros le spectacle ! Il faut être certain d’aller voir la dizaine de spectacles et avoir de quoi débourser 150 euros ! Il serait important de réfléchir avec les structures que nous finançons – d’autant plus dans le contexte actuel – à la mise en place de tarifs plus accessibles, au délà des jeunes pour qui cela se fait déjà. 25 euros un spectacle à la Filature, c’est la porte fermée à tous les chômeurs, allocataires de minima sociaux mais aussi aux smicards et salaires médium. Ces structures bénéficient de soutiens financiers publics conséquents il serait normal qu’elles soient accessibles à toutes les bourses.

Cinéma

Sur la politique en faveur du cinéma, (qui doit être revue courant 2012) il faudrait la réfléchir en lien avec un aménagement du territoire durable et arrêter d’encourager le développement des multiplexes comme celui de Dorlisheim, coincé entre un McDonald’s et un supermarché, loin de tous transports en commun et loin des quartiers d’habitation, et qui prospèrerait au détriment des petits cinémas existant aux alentours. A quoi sert-il de prévoir la numérisation du cinéma de Rothau ou d’Obernai alors qu’ils risquent de fermer suite à l’ouverture du multiplexe à Dorlisheim ?

Ces réserves émises, nous voterons pour le budget de la culture, tout en étant vigilants quant à la volonté de la Région de promouvoir le dispositif de soutien à l’aménagement de studios d’enregistrement, de veiller à maintenir et développer sur le territoire alsacien des équipements cinématographiques de qualité, de favoriser, enfin, l’accès du plus grand nombre aux manifestations et structures culturelles.

Je vous remercie.

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