Conseil d’Alsace : congrès des trois collectivités 1er décembre 2011

1 décembre 2011

Intervention de Jacques Fernique

Aujourd’hui, soyons utiles pour l’Alsace, soyons utiles pour nos concitoyens en attente, en exigence de résultats concrets et de transformations nécessaires. Trois assemblées, 3 exécutifs, 3 budgets, c’est un déficit d’efficacité pour l’emploi. Notre Alsace où le chômage en dix ans a progressé presque dix fois plus fortement que dans le reste du pays a besoin du Conseil Unique d’Alsace pour l’emploi, pour le renouveau écologique de notre économie, pour le développement des territoires. Des collectivités qui agissent en politiques cloisonnées, cela n’inverse pas la donne sur le front de la sauvegarde de l’eau et de la nature. Nous avons besoin du Conseil Unique d’Alsace pour la reconquête de ces richesses. Quand Région, départements et agglomérations peinent à accorder leurs politiques d’aménagement et de transports, c’est toute l’Alsace qui en pâtit. Ce sont nos projets de tram, de trains qui sont à la peine, c’est la taxe et la politique poids-lourds qui font du sur-place, c’est le gaspillage d’espace et le saccage de notre qualité de vie. L’Alsace a besoin de son Conseil Unique pour prendre les rênes de son développement.

Voilà pourquoi les élus écologistes du Conseil Régional et des Conseils Généraux s’engagent pour un Conseil fusionnant Région et Conseils généraux. Quatre d’entre nous, Henri Stoll, Andrée Buchmann, Marie-Dominique Dreyssé, Antoine Waechter, vous diront au cours du débat dans un instant combien sont fortes  les attentes des écologistes. Cette fusion des collectivités nous en avons pris la résolution et nous ne la renions pas. Bien sûr depuis le mois de mai, des rendez-vous annoncés n’ont pas été honorés, du temps a été gâché, la dynamique s’est émoussée. Bien sûr, l’imminence des échéances nationales d’avril-mai-juin rend le climat moins propice à l’élaboration partagée. Bien sûr il y a la tentation de se dire « à quoi bon », puisque ces échéances de 2012 remettront peut-être sur l’ouvrage, et je le souhaite, les enjeux et les outils de la République décentralisée, de la réforme territoriale. Oui bien sûr… et bien nous écologistes nous vous appelons à ne pas renoncer aujourd’hui. Soyons utiles ! Car enfin, quoi qu’il arrive personne ne construira sans la volonté des Alsaciens cette décentralisation différenciée à laquelle l’Alsace aspire, personne n’élaborera ailleurs, pour nous, sans nous, cette cohésion régionale capable de respecter et d’épauler en bonne subsidiarité l’action territoriale de proximité. Personne ne nous octroiera d’emblée les moyens institutionnels pour nous hisser au rang d’acteurs majeurs de notre espace rhénan.

Alors oui, aujourd’hui soyons utiles. Les écologistes ont préparé cette échéance guidés par ce seul souci. Nous ne renonçons pas : nous avons dit, nous avons proposé, nous avons mené à bien nos propositions de rectification, de précision et d’amélioration par rapport aux textes initiaux. Et nous savons que les conditions sont là à notre portée, pour trouver les termes d’une résolution commune. C’est le texte nouveau qui vient de nous être distribué. Cette résolution sera commune parce qu’elle n’englobera pas le projet politique des majorités actuelles issues de 2010 : le projet politique stratégique à venir pour l’Alsace relèvera du suffrage universel de 2014. Inutile de soumettre un projet politique au vote de ce Congrès : l’UMP y est majoritaire, à quoi cela nous avancerait-il de le constater une fois de plus. Ce rapport des 3 Présidents est soumis aux réflexions, et il se confrontera au débat et aux choix citoyens qui viendront en leur temps. Avoir compris qu’il fallait déconnecter ce rapport de la résolution qui sera soumise à notre vote ce matin, c’est une clé, j’en suis persuadé, d’un déblocage consensuel. Une autre clé, c’est d’avoir compris qu’il faut tenir l’engagement à l’équilibre démocratique entre la proportionnelle qui donnera cohésion régionale et les scrutins uninominaux de territoires qui exprimeront les spécificités et le foisonnement de notre Alsace multiple.Il faudra d’ailleurs surement corrigé une formulation confuse au 3ème tiret de la résolution. La 3ème clé c’est d’avoir la volonté de mieux équilibrer les pôles d’Alsace mais sans basculer dans l’excès inverse de la remise en cause du statut de Strasbourg, capitale régionale.

Aujourd’hui, les écologistes ne renoncent pas : ils savent que ce Congrès est tenu à l’élaboration partagée et aux dépassements de nos habitudes politiques. Comment franchirions-nous demain les seuils élevés du référendum (étape incontournable pour l’avènement du Conseil d’Alsace) si nous ne savons pas en donner l’envie à une immense majorité de nos concitoyens ? Nous allons montrer ce matin que l’Alsace sait bousculer les lignes et porter haut le fait régional : c’est ainsi que ce Congrès sera véritablement utile.

 

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