Intervention d’Antoine WAECHTER
L’Alsace est confrontée à des défis majeurs qui déterminent l’avenir de ce territoire et de ses habitants :
- préserver ses terres agricoles et sa capacité à assurer sa production alimentaire alors que chaque année, l’étalement urbain et les infrastructures stérilisent l’équivalent d’un ban communal moyen ;
- rétablir une diversité vivante que l’évolution des pratiques agricoles et la fragmentation de l’espace ont sérieusement mise à mal ;
- contribuer à la lutte contre la dérive climatique alors que l’accroissement du trafic automobile contribue à un bilan des émissions toujours plus défavorable ;
- restaurer la qualité de l’air que nous respirons ainsi que la potabilité de nos eaux souterraines ;
- préserver et restaurer les paysages de l’Alsace, défigurés par un demi-siècle de laxisme et d’absence de projet paysager commun.
Nous affirmons tous, dans nos institutions respectives, la volonté de contrer les mécanismes de cette altération multiforme. Nous n’avons pas enrayé le processus, et pas seulement pour n’avoir pas résolu nos contradictions. Face aux dynamiques négatives, nous avons besoin d’une stratégie cohérente, d’une puissance institutionnelle et de moyens financiers à la hauteur des besoins.
Une stratégie cohérente, ce sont des actions ordonnées, donc coordonnées, pour atteindre le but. Cette coordination exige un chef d’orchestre et un lieu d’élaboration de la stratégie. La prééminence de l’une des assemblées sur les autres n’a pas été envisagée. Dès lors, la pertinence est de s’unir pour former une seule assemblée, une source unique des politiques territoriales et environnementales, mettant un terme aux difficiles partages des rôles, aux concurrences stériles entre associations départementales et régionales, aux investissements contradictoires …
La distribution de subventions ne suffit pas à inverser le cours des événements. Nous avons besoin d’une puissance institutionnelle capable d’affirmer une politique et des orientations qui s’imposeront à tous les acteurs, le cas échéant en disposant de pouvoirs réglementaires, par la seule force d’une assemblée unique. La volonté alsacienne doit s’incarner.
Comment sont perçus aujourd’hui les conseils généraux et le conseil régional ? Comme des prescripteurs ? Non. Comme des distributeurs de subventions. Dans le pire des cas, ils ne sont pas perçus du tout. Le Conseil d’Alsace, évocation d’un parlement régional, incarnera la volonté des Alsaciens.
Nos ambitions exigent des moyens pour se réaliser. Unis, notre puissance financière sera davantage que la simple addition de nos budgets respectifs et bénéficiera d’une optimisation de nos investissements.
L’union fait la force. Formule bateau, mais adaptée à ce que nous voulons contruire. Nous avons besoin de cette force pour espérer maîtriser les dynamiques d’altération et répondre aux défis que je viens d’évoquer.
Les cours d’eau, l’atmosphère, la marque de nos paysages nous sont communs. L’Alsace est une, nous pouvons lui donner une unité institutionnelle capable de répondre aux enjeux du XXIème siècle.