Bonjour, aujourd’hui je viens vous parler d’une Arlésienne dont tout le monde a entendu parler, les jardins sur les toits.
En effet à Montrouge, la place réservée aux espaces verts est très faible, à hauteur de 5,7% du foncier de la commune. De plus ces espaces verts sont pour la plupart privatisés, ainsi le plus grand est situé sur le site du siège social du Crédit Agricole, et le second est octroyé au club sportif privé le CAM, bien que le terrain appartienne à la municipalité.
Mais qu’est ce qu’un jardin sur les toits?
Il y a plusieurs types de toits verts :
La toiture végétalisée est la plus courante, il s’agit d’une toiture dont l’isolation est constituée de végétaux, elle n’est pas destinée à soutenir le poids de promeneurs. On parle de toit vert extensif. Le coût d’aménagement se situe entre 50 et 100 € par m².
Pour une toiture jardin, il y a une réfection plus importante à prévoir pour que la toiture puisse supporter le poids des arbres, des aménagements et des promeneurs. Le coût d’aménagement est bien plus important, entre 500 et 3000 € par m². On parle de toit vert intensif.
Outre l’apport indéniable sur la qualité de vie des montrougiens, qui sont en manque d’espaces verts et d’endroits de quiétudes, à quoi peuvent bien servir ces toitures végétalisées? Une étude gouvernementale du Québec permet de nous éclairer.
Des économies d’énergie
Les plantes du toit vert permettent de réduire les gains thermiques en été, ce qui permet d’atténuer les besoins en climatisation. En hiver, la couche de substrat augmente le facteur
isolant du bâtiment et réduit les besoins de chauffage.
Une protection et une prolongation de la durée de la membrane de toit
Les toits verts permettraient de prolonger la durée de vie des toitures, allant même jusqu’à la doubler. Leur coût est inférieur, sinon égal à celui d’une toiture traditionnelle, si l’on considère que l’investissement est amorti sur une plus longue période.
Une diminution du niveau sonore
Des expériences ont démontré qu’un substrat de 12 cm permet d’atténuer les bruits de 40 dB.
Une résistance accrue au feu ou un nouveau risque d’incendie?
La présence d’un toit vert peut ralentir la propagation d’un incendie, surtout si le substrat est
saturé d’eau. Toutefois, si les plantes sont sèches, elles représentent un risque d’incendie que la conception du toit doit prendre en considération.
L’atténuation de l’effet d’îlot thermique urbain
L’effet d’îlot thermique urbain est lié à la différence de température entre les milieux urbains et ruraux. La surchauffe observée en milieu urbain est atténuée par la végétation des toits verts. Des expériences menées à Chicago ont permis de conclure que si tous les immeubles de la ville étaient recouverts d’un toit vert, on parviendrait à réduire les frais de climatisation de 1M $ par année.
Une contribution significative à la rétention des eaux pluviales
Les plantes et les substrats permettent de retenir les eaux de pluie et de diminuer les frais reliés à leur gestion. Selon une étude réalisée par la ville de Portland, Oregon, si la moitié des
immeubles du centre-ville étaient recouverts d’un toit vert, la décharge des eaux pluviales serait réduite de 11 à 15 %.
Une amélioration de la qualité de l’air
La présence de végétaux permet de diminuer les particules de poussière présentes dans l’air.
De nouveaux habitats écologiques
Les toits verts extensifs, où l’homme intervient peu, peuvent devenir un lieu de prédilection pour les plantes sensibles au piétinement et certaines espèces d’oiseau. L’UNESCO élabore
actuellement un projet de Réserve de biosphère en milieu urbain, à Séoul, en Corée. Ce projet de Réserve comprend l’aménagement de toits végétaux et un réseau d’espaces verts aménagés au sol. À l’heure actuelle, le toit de l’édifice de l’UNESCO a été aménagé comme laboratoire d’essais.
Une alternative à l’agriculture traditionnelle
Le toit vert offre la possibilité d’aménager des potagers, des cultures biologiques et des jardins de fines herbes. L’organisme montréalais Alternatives a mis en place un jardin-pilote sur le toit du bâtiment de la Télé-Université. La culture hydroponique en bacs permet d’approvisionner la popote Santropol roulant.
Une façon de mettre en valeur le parc immobilier
Les toits verts contribuent à la durée de vie du parc immobilier, à l’embellissement du paysage urbain et au confort du milieu urbain. Ils permettent également d’améliorer la vue à partir des édifices en hauteur. À New York, le Musée d’art moderne (MoMA) a décidé d’aménager sur son bâtiment de la 53ième rue, un toit vert nouveau genre, destiné à améliorer le paysage et la vue depuis les édifices qui le jouxtent. Le toit a été présenté dans le cadre de l’exposition Groundswell concernant l’artifice et la nature.
Cette étude explique aussi que chaque projet est unique et qu’il faut considérer un projet de toit jardin comme un projet d’urbanisme de quartier, car les bénéfices du toit profitent à tous.
Ainsi il est préférable de considérer de grandes surfaces de toitures afin de réaliser des économies d’échelles, et faire supporter l’investissement supplémentaire à un large panel de personnes. Les bâtiments municipaux ou commerciaux sont à privilégier.
Je vous rappelle que le PLU de Montrouge doit être entièrement réécrit. Ne serait ce pas le moment d’inclure dans ce PLU l’obligation pour les grands ensembles batis de mettre en place des jardins sur les toits, afin que les montrougiens puissent en profiter. Je pense au projet White pour ne pas le nommer, et à tous les ensembles commerciaux dont notre maire à généreusement signé les permis de construire ces dernières années, sans beaucoup de contre partie pour les montrougiens.
On peut aussi mettre à l’étude des jardins sur les toits des bâtiments municipaux. Je pense à la déchetterie de Montrouge, qui a un toit conséquent. Mais il y a forcément d’autres opportunités. A nous d’étudier chaque possibilité avec attention et réalisme.
C’est aux citoyens de se réapproprier l’espace public. Dans la rue comme sur les toits. Pour faire de Montrouge une ville qui entre dans la transition énergétique et écologique. Pour la qualité de l’air et la limitation des îlots thermiques, pour une biodiversité urbaine, pour un cadre de vie renouvelé, pour des lieux de rencontres et d’échanges, pour une ville qui nous ressemble, disons oui aux jardins sur les toits.
A bientôt!
Brice