Communiqué de presse du 02 mars 2010

Ce qui vient de se passer sur le littoral Atlantique ne peut que rappeler des souvenirs douloureux à de nombreux audois. Il y a 10 ans, en novembre 1999, avant la grande tempête qui a marqué toute la France, une inondation majeure a envahi l'Aude, faisant de nombreux morts, en particulier dans la basse plaine de l'Aude. Le problème est permanent, récurrent, omniprésent, malgré tous les plans de prévention : on continue à construire en zone inondable.

    * Les plans de prévention des risques inondations (PPRI) qui se mettent en place progressivement rencontrent l'opposition farouche des élus locaux qui continuent à distribuer des permis de construire là où il faudrait cesser toute construction.
    * Les PAPI (programmes d'actions de préventions des inondations) en sont réduits à renforcer les digues pour protéger les bâtiments existants. Mais derrière ces digues, les constructions continuent...

Il faut oser dire qu'avant d'être une protection, une digue est un risque, un risque mortel... Car quand une digue lâche, la violence et la rapidité de la montée des eaux empêche toute action. Dans une basse vallée, il n'y a jamais de morts si l'eau monte progressivement.

Cet accroissement des risques et des dégâts résulte en grande partie de deux éléments :

    * l'évolution climatique et son réchauffement qui a des conséquences fortes sur le trait de côte comme en témoigne le lido de Sète qui a tellement reculé qu'il faut reconstruire la route et refaire une plage ;
    * la construction, toujours plus près du littoral avec le rêve de chaque français – une maison les pieds dans l'eau – et le rêve de tous les spéculateurs fonciers, construire là où les autres n'ont pas réussi à avoir l'autorisation ;
    * enfin, l'imperméabilisation des sols, qui accélère la montée des eaux, et rend parfois dramatique des inondations quasi normales.

La loi littoral n'y a rien fait ; de 1999 à 2007, d'après une étude de l'INSEE, les constructions en zone inondable continue à se développer au même rythme que dans les zones non inondables, voire dans certaines communes, beaucoup plus vite... Il est temps de changer de politique dans ce domaine

Europe Ecologie propose :

1/ d'accepter vraiment de prévoir l'avenir en reconnaissant que le trait de côte va reculer et en préparant ce recul stratégique en cessant toute construction trop proche du littoral et dans les zones à risques ; rappelons que les champions toutes catégories, les Hollandais, viennent de prendre la décision de rendre des terrains gagnés sur la mer il y a des siècles. N'attendons pas des siècles pour faire comme eux ;

2/ D'avoir la même attitude stricte sur la construction en zone inondable hors littoral, en particulier dans les zones de montagne ;

3/ d'être très attentif à  toutes les installations industrielles dangereuses dans les zones exposées aux inondations. Pour prendre un seul exemple, il est anormal que dans une étude de dangers, la Comurhex prenne un chiffre de 330 mm comme pluie centenale, alors qu'en 1999, il est tombé 555 mm à Lézignan

4/ De changer la loi sur les indemnisations. Aujourd'hui , une personne ou une collectivité sinistrée qui reconstruit à l'identique est rapidement indemnisée. Si elle a pris conscience du danger et souhaite reconstruire ailleurs ou autrement, cela devient très difficile, voir impossible. Ainsi des communes ayant vu détruire une station d'épuration sont obligées de la reconstruire à l'identique pour aller vite. La loi encourage ainsi la continuïté des erreurs du passé. Il faut donc disjoindre l'indemnisation de la reconstruction à l'identique.

Pour mettre en  oeuvre de telles mesures, il faut savoir anticiper, c'est le mot d'ordre Europe Ecologie.

Jean-Louis Roumégas, tête de liste Europe Ecologie Languedoc Roussillon
Pascal Frissant, tête de liste départementale Europe Ecologie de L'Aude
Maryse Arditi, vice-présidente du Conseil Régional, candidate Europe Ecologie Languedoc Roussillon dans l'Aude