Vouloir faire du Languedoc-Roussillon une "région verte" et sponsoriser les compagnies aériennes low-cost : où est la cohérence
Communiqué de presse du 28 octobre 2009
Les collectivités publiques, Région et Montpellier-Agglo, ont décidé lundi 26 octobre par la voix de leur président, de maintenir une aide de près de 2,1 millions d’euros à la compagnie aérienne à bas coûts RyanAir.
Ce type de compagnie, dite low cost, impose un modèle économique inacceptable : en effet, les faibles coûts pour le voyageur sont liés à un véritable dumping social (personnel sous-payé), environnemental (les court-courriers concurrencent le transport terrestre) et économique : c’est grâce aux aides publiques versées par les collectivités que baisse le prix du billet permettant ainsi un fort taux de remplissage. En retour la Compagnie exerce un véritable chantage, menaçant de se délocaliser si la manne venait à baisser. Pour certains aéroports pris dans l’engrenage, celui de Carcassonne par exemple dépendant du low cost à 100%, c’est la survie même qui est en question.
C’est donc à ce chantage que vient de céder la Région au prix d’un renoncement majeur sur le plan écologique.
Aujourd’hui, les transports aériens ne continuent à progresser que parce que le kérosène des avions n’est toujours pas taxé comme il le devrait ! Transporter un passager en avion en Europe équivaut à rejeter environ 30 fois plus de CO2 par personne et par km parcouru qu’avec le train !
Nos élus régionaux sont apparemment sourds aux mises en garde des scientifiques du monde entier à propos du lien entre réchauffement climatique et gaz à effet de serre. Par cette décision la Région continue à encourager les gens à prendre l’avion comme ils prendraient le bus, à aller de plus en plus loin pour pas cher, histoire de faire le "plein de soleil" pendant un week end. C’est sur cette vision dépassée du "développement" que notre Président d’Agglomération et de Région continue à s’appuyer…
Rappelons qu’en Languedoc Roussillon, si la mer monte de 1 cm, cela signifie la perte de 68 cm de littoral. Or les modèles les plus optimistes prévoient une montée de 17 cm en 2050 et les plus pessimistes…57 cm ! Si nous voulons minimiser les effets du réchauffement climatique, nous devons mettre l’écologie au coeur de notre développement économique. Plutôt que de favoriser le transport aérien, donnons la priorité aux transports doux et au tourisme responsable.
Et si, pour changer, nos politiques pensaient à notre avenir avant de protéger des intérêts financiers de très court terme ?