Parcours d’Europe : favoriser la mobilité européenne des jeunes
Intervention de Christophe Rossignol
Monsieur Le Président, chers collègues
En cette année 2013, année européenne des citoyens, notre région continue son engagement pour faire vivre l’Europe en région Centre. C’est essentiel, beaucoup ici ont évoqué à l’occasion de notre débat, la nécessité de renforcer la démocratie européenne, cela passe bien sur également par les élections européennes qui se tiendront dans un an le 25 mai 2014.
En 2003 l’UMP avait décidé de changer le mode de scrutin européen en France, au motif de lutter contre l’abstention et de renforcer la proximité entre les élus européens et leurs concitoyens.
Force est de constater que les résultats escomptés ne furent pas au rendez-vous. Au contraire, l’abstention a augmenté et, interrogés, très peu de nos concitoyens s’avèrent capables de nommer leurs députés européens.
Il faut dire que la création des circonscriptions inter-régionales fut le résultat d’un découpage électoral artificiel et que les « euro-régions » ne correspondent à aucune réalité historique, sociologique, culturelle, économique ou géographique. Ajoutons que ce système a entraîné une sorte de nomadisme électoral avec des candidats se promenant à travers la France, sans ancrage réel et sans véritable envie de s’engager fortement au parlement européen ; le fort absentéisme qui y sévit en témoigne. Notons en outre que cette réforme de 2003 pénalise les Français établis hors de France, lesquels ne peuvent voter que par procuration. Enfin, ce scrutin favorise les grands partis aux dépens des plus petits : ainsi, lors des dernières élections, les deux partis arrivés en tête avaient obtenu 60% des sièges pour 44% des voix !
Pour toutes ces raisons, le 23 juin 2010, le Sénat avait voté une réforme proposée par le groupe radical de gauche (RDSE) avec le soutien des socialistes, des écologistes, des communistes et de l’union centriste, destinée à rétablir une circonscription unique pour l’élection des représentants français au parlement européen, comme c’était le cas de 1979 à 1999.
Revenir à une circonscription unique, c’était garantir un débat national sur notre avenir commun, et c’est d’autant plus important que les élections municipales qui se tiendront en France quelques semaines plus tôt risquent d’occulter les enjeux européens.
Revenir à une circonscription unique, c’était renforcer le pluralisme qui fait la force de notre République, renforçant ainsi la légitimité du Parlement européen en assurant un débat réel sur l’avenir de l’Europe.
Pourtant, aujourd’hui, à l’Assemblée nationale, au mépris de toute cohérence, le Parti Socialiste a voté contre cette réforme, bafouant également les engagements du président de la République, qui avait annoncé pendant sa campagne vouloir renforcer la démocratie en France et en Europe.
Les commentateurs expliquent que le PS serait traversé par des conflits internes pour la désignation de sa tête de liste, ou encore que la crainte de favoriser l’extrême droite, le Front de gauche, les centristes ou les écologistes expliquerait ce renoncement.
A l’heure où l’Europe a tant besoin de débat et de propositions, au moment où nos concitoyens nourrissent une défiance croissante à l’encontre des représentants politiques, nous voulions dénoncer ce volte-face du Parti socialiste qui affaiblira la citoyenneté européenne.