Pascale Rossler. Monsieur le Président, mes chers collègues,Je vous remercie par avance pour votre attention sur ce sujet majeur.2010 est l’année du rendez-vous fixé par les pays de l’Union européenne pour stopper la perte de biodiversité.La prise en compte de la biodiversité est un des 10 thèmes prioritaires de l’agenda 21 régional et un des enjeux forts du SRADDT, cela a été dit.Depuis le 18 octobre se tient à Nagoya la dixième réunion de la Conférence des Parties, organe directeur de la Convention sur la Diversité Biologique, et une délégation de la région Centre participera à la deuxième semaine de travaux.C’est un temps d’échange international important, qui permettra de mesurer les avancées réalisées depuis le sommet de Rio, mais surtout de tâcher d’adopter un plan stratégique plus ambitieux, avec des échéances, des indicateurs d’évaluation et moyens correspondants, mais d’ores et déjà nous voyons que l’adoption par les 193 états présents d’un cadre à la hauteur des enjeux semble malheureusement peu probable.Ainsi chaque échelon, et particulièrement la collectivité régionale, a un rôle majeur dans la prise en compte de cette responsabilité.Et c’est donc dans ce contexte international, qu’il vous est proposé d’engager le Conseil régional dans l’élaboration d’une stratégie régionale pour la biodiversité.Pourquoi l’état de la biodiversité est-il une préoccupation croissante ?Parce que l’effondrement de la diversité biologique est de plus en plus alarmant, les espèces s’éteignent actuellement dans le monde à un rythme qui continue à s’accélérer, il est aujourd’hui environ 1000 fois supérieur au taux naturel moyen (une espèce de batracien sur 3, une espèce de mammifère sur 4, une espèced’oiseau sur 8, et 70% des plantes sont actuellement menacées d’extinction.)Et les causes sont connues et multiples :- La surexploitation (notamment stocks halieutiques)- Les diverses pollutions (nous allons en reparler, mais je rappelle juste que la France est le 1er utilisateur de phytosanitaires en Europe et le 3ème mondial)- Les fragmentations et la destruction des habitats par l’extension urbaine et les infrastructures (c’est l’équivalent en superficie d’un département tous les 10 ans qui gagne en aménagement sur les espaces naturels ou agricoles)- Et puis Les espèces invasives- Et Le changement climatique (dont nous allons reparler également)Or On constate que C’est une préoccupation croissante dans l’opinion publique, 94% des Européens considèrent que la diminution de la biodiversité constitue un problème grave, et que c’est une obligation morale de la préserver.Cette prise en compte s’est faite progressivement.C’est en 1992 au sommet de Rio que la diversité du vivant, considérée comme une des ressources vitales, a été définie comme une priorité.10 ans plus tard, c’est à Johannesburg, en 2002, que la communauté internationale s’est engagée à freiner significativement l’érosion de la biodiversité d’ici à 2010 (et d’en faire ainsi l’année internationale de la biodiversité..) et C’est à ce moment là que la France et l’Union européenne ontadopté un objectif plus ambitieux : celui de stopper cette érosion à ce même horizon 2010.Pour y parvenir, la France s’est dotée dès 2004 d’une Stratégie nationale pour la biodiversité. La France se situe en effet parmi les 10 pays qui hébergent le plus grand nombre d’espèces animales et végétales menacées, au niveau mondial. ...