Accueil Les 9 élu-es du groupe écologiste Jean Delavergne (Page 7)

Jean Delavergne

Biographie

Professeur de sciences économiques et sociales, Jean Delavergne  vit depuis plus de 30 ans dans l’agglomération de Châteauroux, ville dans laquelle il a été maire adjoint : de 1989 à 1995 en tant que délégué à l’Environnement et de 1995 à 2001 comme délégué à la politique de la ville.

Conseiller régional depuis 2004, il réside aujourd’hui au Poinçonnet.

Président du groupe
Europe Écologie Les Verts

– Membre de la commission permanente  
– Membre de la commission « Finances, personnel et moyens généraux »

 

Photo Jean Delavergne

Jean Delavergne

Réprésentations

Comité de pilotage économie solidaire – CAP Asso ● Président du CA de l’EPLEFPA de l’Indre (lycée agricole + CFA + CFPPA) ● CA du lycée Pierre et Marie Curie (Châteauroux) ● Contrat de pays de La Châtre ● Contrat d’agglomération de Châteauroux ● Aéroport de Châteauroux (CA de l’établissement public régional + CA de la SEM + commission consultative de l’environnement)

Dans la presse

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Les interventions de Jean Delavergne

Rapport d’activités 2011 et Compte Administratif 2011

Portrait Jean Delavergne

Intervention de Jean Delavergne. M le Président, Mesdames, Messieurs,  Comment ne pas évoquer d’abord, en introduction de cette intervention, le contexte politique dans lequel se déroule cette session du conseil régional ? Contexte politique synonyme pour nous de beaucoup d’inquiétudes.  ...

Engager la transformation écologique et sociale de l’économie

Portrait Jean Delavergne

Intervention de Jean Delavergne. Notre région est violemment percutée comme le reste du pays par la crise économique et sociale qui a éclaté en 2008 de l’autre côté de l’Atlantique.Même si nous avons un taux de chômage légèrement inférieur au taux national les dégâts sociaux que cela provoque sont au rendez-vous autour de nous : développement de la précarité, de la pauvreté, de l’exclusion et plus largement mise en cause de la cohésion sociale.Cette cohésion sociale est d’autant plus menacée lorsqu’on apprend qu’au même moment les grands patrons ceux du CAC 40 ont vu leurs rémunérations augmenter de plus de 30%.Nous l’avons déjà dit plusieurs fois dans cette enceinte cette crise n’est pas une fatalité qui nous serait tombée dessus comme une giboulée de mars sans que personne n’en soit responsable.Il s’agit bien de la crise du capitalisme financier, d’un capitalisme financier qu’on n’a cessé de déréguler, de libéraliser, depuis le début des années 80. L’exigence de dividendes plus juteux a conduit à sophistiquer toujours plus l’ingénierie financière sans se soucier vraiment de la solidité de l’économie réelle,  les paradis fiscaux ont connu des développements sans précédent et les bulles spéculatives se sont gonflées comme des baudruches…  avant de nous exploser à la figure.L’intervention des Etats, hier honnie par le dogme ultra-libéral, est soudain redevenue en 2009  une ardente obligation lorsqu’il s’est agi de sauver les banques. D’ailleurs encore aujourd’hui la BCE doit sans cesse injecter de nouvelles liquidités pour leur venir en aide… alors qu’au même moment les collectivités locales ne trouvent plus sur le marché les financements dont elles ont besoin pour poursuivre leur travail d’équipement et de développement de nos territoires…Mais ces interventions publiques massives de 2009 ont fragilisé encore un peu plus les finances publiques, déjà bien mises à mal par les cadeaux fiscaux multipliés depuis des années en faveur surtout des mieux nantis et des grandes entreprises. Et nous voilà plongés dans ce qu’ils appellent la « crise de la dette ». Charles Fournier avait déjà très bien expliqué en septembre dernier qu’on pourrait aussi bien parler de crise des ressources fiscales. Mais pour les Merkel, les Sarkozy, les Cameron, mais aussi hier les Zapatero ou les Papandréou la crise des finances publiques n’est pas à chercher du côté d’un manque de recettes mais seulement et exclusivement du côté d’un excès de services publics et les voilà revenus, après un court intermède Keynésien qui n’a duré que quelques mois, vers l’orientation libérale qui menée avec persistance depuis les années 1980 nous a conduit à la situation grave que nous connaissons aujourd’hui.Qui plus est en pleine crise les voilà qui ne trouvent rien de mieux à faire que d’imposer de nouvelles purges à nos économies déjà en grandes difficultés. Tout le monde sait que dans un pays comme la Grêce le remède imposé par l’UE et le FMI ne va rien résoudre mais va au contraire enfoncer encore un peu plus ce pays dans la récession. A des niveaux moins dramatiques pour l’instant -mais pour combien de temps ? - en France le pouvoir ne cesse de n’avoir à la bouche que la remise en cause des dépenses sociales et des services publics.Je ne prendrais que deux exemplesLe premier concerne directement  l’éducation et aboutit à ce que pour la rentrée 2012 il soit par exemple prévu de supprimer 80 postes d’enseignants dans mon département : c’est une nouvelle fois l’équivalent de la disparition d’une PME de taille conséquente pour l’Indre qui va disparaitre.En dehors des conséquences très négatives pour l’éducation que Chantal Rebout développera tout à l’heure, c’est en période de crise autant de consommateurs en moins pour l’économie locale.Je voudrais m’arrêter un peu plus sur un autre exemple parce qu’il est aussi à mettre en perspective avec l’actualité de ces dernières semaines dans notre région : il s’agit de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le service public du transport ferroviaire et des perturbations insupportables  qu’ont pu connaître les usagers des trains du quotidien. Comment comprendre en effet que la mise en place du pseudo-cadencement depuis le 11 décembre dernier ait pu conduire à une telle pagaille. Vous vous rappelez tous que nous, élus écologistes, avions mis en garde contre ce « cadencement » et que nous avons refusé d’approuver les modifications horaires proposées pour 2012, mais franchement nous ne nous attendions tout de même pas à un service aussi « minable » comme l’a qualifié un responsable d’un collectif d’usager lors d’un CLAD récent. Ce que cette situation révèle c’est bien la grande fragilité de ce service public provoqué par toutes les réformes et cures d’amaigrissement que l’Etat lui a fait subir. Je ne prendrai qu’un seul chiffre : alors que le nombre d’usagers tend à se développer, le nombre de salariés de la SNCF lui est passé de plus de 175000 en 2001 à 150 000 en 2011 : près de 15% de cheminots en moins en 10 ans ! Voilà une des raisons qui rend la SNCF incapable de réagir, de remplacer les hommes manquants, de prendre les mesures de précaution exigées par les épisodes de grands froids… Et cela à l’heure même où le prix croissant des carburants rend encore plus nécessaire pour tous ceux qui le peuvent d’utiliser en priorité les transports collectifs.Même si nous aurions souhaité qu’elle soit un peu plus précoce, nous nous réjouissons de la très ferme prise de position de François Bonneau le 9 mars dernier.  Nous exigeons avec lui  la « restauration rapide d’un fonctionnement de qualité sur l’ensemble des lignes » et nous partageons l’idée que « Le non respect de cette exigence par la SNCF devrait conduire la Région Centre à remettre en cause l’application de la convention notamment dans son volet financier. »Cependant par delà l’exigence d’améliorations immédiates de ce service public, ce que cette crise du ferroviaire a révélé c’est une telle ampleur  des dysfonctionnements, que dans ce domaine comme dans bien d’autres, il faut qu’un changement politique profond intervienne dans les prochains mois  pour pouvoir reconstruire sur de nouvelles bases.Oui un changement profond de politique est indispensable. Un changement qui devra rompre avec les logiques libérales à l’œuvre non seulement en France mais aussi au sein de l’UE.Cependant nous écologistes disons qu’il ne suffira pas de rompre avec le Sarkozysme pour construire un avenir durable. Croire que l’on pourrait réenclencher aujourd’hui une croissance comme celle des 30 glorieuses, susceptible de résoudre un peu tous les problèmes c’est pure illusion. Attendre la solution miracle de technologies dépassées l’est tout autant. Si l’actualité dans la région c’est la galère vécue par les usagers de la SNCF, c’est tout autant le prix du litre d’essence bientôt à 2€ ou le premier anniversaire de la catastrophe de Fukushima. Qu’est-ce que nous rappellent  avec force ces deux questions en matière d’énergie ?Sur le prix de l’essence on entend beaucoup de démagogie et de vision à très court terme dans la campagne électorale mais il n’y a pas grand monde pour dire la vérité aux citoyens : la tendance à l’augmentation du prix des produits pétroliers est une tendance lourde provoquée fondamentalement par l’épuisement des ressources et l’augmentation des consommations à l’échelle mondiale. Toutes les approches de court terme qui prétendent soulager le porte monnaie du consommateur-électeur ne font que masquer les graves problèmes auxquels nous allons être de plus en plus confrontés et donc la nécessité de trouver des solutions alternatives pérennes.Et si la question de l’énergie est particulièrement sensible, elle n’est pas la seule : la problématique c’est celle du caractère limité de toutes les ressources naturelles et particulièrement de celles d’origine minérale, qu’on pense aux « terres rares » par exemple. Les propositions des écologistes sont celles de notre époque. Dans tous les domaines elles passent par la lutte contre le gaspillage, la recherche de plus de sobriété dans l’utilisation des ressources naturelles mais aussi de plus d’efficacité dans leur mise en œuvre.La solution en ce qui concerne l’énergie ce n’est certainement pas le nucléaire. Le nucléaire dépend aussi de ressources limitées sur la planète, l’uranium, qui plus est exploitées souvent dans des régions du monde instables. Mais surtout après Fukushima qui peut assumer de faire prendre de tels risques aux populations vivant sous le vent des centrales. Les reportages récents sur la situation un an après la catastrophe nucléaire au Japon ont bien montré la détresse de centaines, voir de millions de personnes obligées de continuer à vivre dans des zones pourtant sérieusement contaminées. Nous vous proposerons un vœu ce soir pour exiger des autorités que les Périmètres Particuliers d’Intervention autour des centrales de notre région soint sérieusement élargis pour tenir compte des enseignements de Fukushima : si on veut être rigoureux c’est l’ensemble du territoire régional qui devrait être classé en PPI et bénéficier des mesures de précaution en attendant qu’on se décide à fermer et à démanteler les centrales.De manière démagogique, dans une région comme la notre où il existe un nombre non négligeable d’emplois dans les centrales nucléaires certains n’hésitent pas à utiliser cet argument pour mettre en cause le projet de recourir à d’autres solutions. Sans doute y a-t-il eu à d’autres époques pareils démagogues qui expliquaient qu’il ne fallait pas développer le chemin de fer car cela faisait perdre des emplois dans les diligences…  Mais dans le cas particulier du nucléaire nous affirmons 1° que la transition prendra 20 à 25 ans et  2° qu’il faudra encore plus longtemps garder au moins 1/3 des travailleurs aujourd’hui en activité pour travailler à l’immense tâche de démantèlement des centrales. On voit qu’il n’y a pas lieu de craindre pour les emplois de ceux qui travaillent aujourd’hui dans les centrales nucléaires.Surtout de nombreuses études ont prouvé que les créations d’emplois  à attendre de la transformation écologique sont bien plus nombreuses que les emplois qui pourraient disparaitre.Il faut d’abord un plan très ambitieux de rénovation thermique de tout le parc d’habitations, prioritairement celles construites avant 1975, afin de parvenir à limiter les consommations et réduire les factures des ménages qui sinon vont devenir explosives. Si on prend au sérieux l’objectif de diviser par 4 nos émissions de GES d’ici 2050 il y a là un chantier susceptibles de créer 400 000 emplois d’ici 2020 avant tout dans les entreprises artisanales du bâtiment. Il faut ensuite développer avec sérieux et cohérence les énergies renouvelables contrairement à ce qui a été fait par exemple par le pouvoir Sarkozyste. Faut-il rappeler par exemple comment dans le photovoltaïque, comme l’a reconnu NKM elle-même,  « les modifications successives du cadre tous les 6 mois depuis 2008 ont pu être pénalisantes ». (07/2001). C’est ainsi qu’a été encore retardé et que n’est pas assuré la deuxième phase d’installation de panneaux sur le site de Chaillac.  Faut-il aussi parler des difficultés auxquelles se heurtent l’entreprise Vergnet, « victime des nouvelles réglementations et du retard pris dans les appels d’offres gouvernementaux » (La Tribune d’Orléans 16/02/12). Au contraire une politique réellement  ambitieuse de développement des énergies renouvelables permettrait de créer encore plus de 150000 emplois directs et indirects d’ici 2020,  comme l’exemple de l’Allemagne le prouve amplement.On nous parle de la nécessité de soutenir les emplois industriels mais le plus souvent on ne nous dit pas comment. Pourtant la transition écologique est une pièce maitresse de ce processus de ré-industrialisation. Je voudrais juste évoquer un exemple très récent que j’ai trouvé dans l’Usine Nouvelle et qui me semble hautement symbolique : il s’agit de la reconversion de l’usine Bosch de Vénissieux qui à la suite de l’arrêt de son activité de pompes à injection diesel a su maintenir plus de 200 emplois sur place en lançant une  production de panneaux photovoltaïques.C’est cela que nous appelons la transformation écologique de l’économie. C’est ce genre de projets d’avenir qui maintiendra à terme des emplois industriels. Mais Il faut aussi lancer, comme le propose Eva Joly, des pôles territoriaux de coopération économiquepour travailler à la relocalisation des activités, en particulier pour enclencher sur les territoires des dynamiques d’économie circulaire, les sous-produits et déchets de certaines activités devenant des matières premières pour d’autres…Qu’en est-il de l’agriculture ? Nous allons aborder cette après-midi la question de l’agriculture régionale dans la PAC. Nous savons et Michelle Rivet le rappellera combien ce secteur est destructeur d’emplois aujourd’hui sous l’effet de la concentration des exploitations. A l’inverse de cette tendance mortifère, l’objectif que nous mettons en avant d’atteindre d’ici 2020, 20 % de surface agricole en agriculture biologique permettrait la création de 75 000 emplois.  En effet, l’agriculture biologique est de 20% à 30% plus intensive en main d’œuvre que l’agriculture conventionnelle. L’exploitation d’un hectare en agriculture biologique nécessite 20% de main d’œuvre en plus du fait du plus grand nombre d’opérations. Seule une agriculture bio ou s’inspirant des méthodes de la bio est susceptible de maintenir l’emploi agricole et même de le développer.Enfin si la transformation écologique de l’économie fournit un cap, une direction pour la société, l’économie sociale et solidaire en fournit les valeurs et cela est essentiel dans des domaines comme ceux des services aux personnes. Nous savons bien qu’il faut là aussi faire face à des besoins insatisfaits et des besoins croissants : c’est la prise en charge de la dépendance, c’est le besoin de crèches…  Les 300 000 postes qu’il faut créer dans ces secteurs ne peuvent être abandonnés à la loi de la rentabilité maximum mais ils doivent et peuvent être créés  dans le cadre de l’ESS.Il ne s’agit là que de quelques pistes mais vous voyez que pour nous il n’y a aucune contradiction insoluble entre écologie, économie et social : nous pouvons prouver que la transformation écologique et sociale peut permettre de créer près d’un million d’emplois nouveaux d’ici 2020. Mais il est vrai que cela demande de changer de logiciel et de se tourner résolument vers l’avenir. Je dois reconnaitre que le débat présidentiel semble plutôt profiter à ceux qui évoquent  les vieilles recettes, la nostalgie, l’évocation d’un « glorieux » passé. Gageons cependant que les vrais enjeux finiront par revenir sur le devant de la scène : le plus tôt sera le mieux pour que demain le réveil et les adaptations nécessaires ne soit pas trop douloureux. ...

Jean Delavergne – EELV – La voix est libre 28 Janvier 2012 – France 3 Centre

Partie 1 Partie 2 Émission avec Jean Delavergne élu Europe-Écologie Les Verts au conseil régional du Centre, au programme la santé (suite à la session du 26 janvier 2012 du conseil régional) et transports (POCL, Cadencement)La voix est libre du 28 janvier 2012 sur France 3 Centrehttp://centre.france3.fr/info/ ...

Présence territoriale des services de santé : l’écologie c’est la santé

Portrait Jean Delavergne

Intervention de Jean Delavergne. La question de la santé est au cœur des problématiques des écologistes. Contrairement aux affirmations de certains plumitifs à la mode… selon lesquelles nous, les écologistes, nous intéresserions plus aux petits oiseaux qu’à l’homme, si nous plaçons en tête de nos préoccupations l’environnement qu’il soit l’environnement naturel mais aussi l’environnement au travail ou encore l’habitat et l’urbanisme c’est justement parce que nous savons qu’il s’agit là des conditions qui déterminent la bonne santé et le bien être des hommes, des femmes et des enfants d’aujourd’hui ainsi que celles des générations futures. Aujourd’hui, une réelle politique d’éducation et de prévention,  de santé environnementale et au travail constituent avec la politique de soins, le trépied d’une politique efficace au service de l’intérêt général. Il faut bien évidemment s’intéresser à tout ce qui touche au dépistage des maladies et aux soins et donc à l’offre de santé. Saadika Harchi y reviendra de façon détaillée au début de la session du CR, qui sera ouverte, bien tard à notre avis, à l’issue de cette rencontre avec le CESER et des experts. Disons déjà qu’il ne faut pas réduire cette question de l’offre de soins à celles des médecins même si nous sommes parfaitement d’accord sur la gravité de cette question. Mais nous sommes pour l’instant dans un échange de points de vue sur la santé en région Centre, je vais consacrer une bonne partie de mon intervention aux graves insuffisances du PSR en ce qui concerne la santé environnementale et la santé au travail. Avant cela il faut rappeler tout de même dans quel contexte national s’inscrit ce débat sur la santé. 1°) le contexte national Il y a quelques jours, M le directeur de l’agence régionale de santé, représentant direct du gouvernement en matière de santé dans la région, vous veniez confirmer devant le conseil général de l’Indre le projet de fermeture du service de maternité de l’hôpital du Blanc. Cette décision se fonde sur des objectifs de rentabilité qui caractérisent l’ensemble de l’action gouvernementale. Il s’agit d’une nouvelle étape dans la remise en cause généralisée des services publics de proximité, à laquelle les écologistes sont fermement opposés. Il faut rappeler d’abord les succès remportés par l’Etat-Providence depuis 1945 en termes de santé. Cela peut-être mesuré par un seul chiffre : L’espérance de vie était de moins de 70 ans en 1960 (69,9) elle est aujourd’hui de plus de 80 ans aujourd’hui (81,1 en 2009). Le système de santé français a souvent été cité en exemple et il y a seulement dix ans, l’Organisation mondiale de la santé le plaçait au premier rang mondial ! Ces succès ont été obtenus dans le cadre d’un système de sécurité sociale et de mutuelles hautement socialisées. Et il faut rappeler sans cesse que grâce à ce système nous avons obtenu des résultats nettement supérieurs à ceux d’un pays ultralibéral comme les USA pour un coût inférieur : les dépenses de santé représentaient 15% du PIB B aux USA en 2004 contre seulement 10% en France. Mais ces 10% du PIB qui échappent en grande partie au capitalisme financier suscitent bien des convoitises dans notre pays. C’est ce qui explique que comme dans d’autres domaines, le président Sarkozy n’a eu de cesse de faire porter le financement des services publics de santé par  les usagers. On connaît les résultats : après 10 ans de gouvernements de droite, en matière de politique de santé, le bilan est aujourd’hui préoccupant. L’instauration des franchises médicales en 2008, l’augmentation de la participation des complémentaires santé au financement de la CMU, les dépassements de plus en plus fréquents d’honoraires,… pèsent sur les usagers les plus modestes et les personnes les plus malades. Ce sont les plus pauvres qui trinquent et les inégalités se creusent. La loi « Hopital Patient Santé et Territoire», adoptée en 2009, a fait entrer les dépenses de santé dans la logique de marché. Elle conduit à privilégier pour l’hôpital les critères de rentabilité financière au détriment des malades « non rentables » et de ses missions de service public. La logique est claire : c’est celle d’une privatisation croissante de la santé remettant en cause les progrès de civilisation réalisés depuis la deuxième mondiale. Et 2012 doit nous donner la possibilité de mettre un coup d’arrêt à cette entreprise de désagrégation de notre système de santé. 2°) PASSER D’UNE LOGIQUE DE SOINS A UNE LOGIQUE DE SANTE Cela veut-il dire pour autant qu’il suffirait de poursuivre dans la voie ouverte par la création de la sécurité sociale en 1945 ? Qu’il n’y aurait pas de nouveaux enjeux ? En fait la question de la santé dépasse celle de l’organisation des services publics. Il est nécessaire de repenser non seulement notre offre de soin et le soutien aux filières du prendre soin, mais aussi leur inscription dans un mode de vie à renouveler et dans un environnement à protéger. Aujourd’hui , les principales causes de mortalité et de souffrances modernes sont dues à des maladies de civilisation : cancers, maladies cardiovasculaires, asthme, diabètes, allergies, dépressions, alcoolisme… Selon l’Organisation mondiale de la santé, ces maladies de civilisation sont responsables de 86 % des décès et représentent 77 % des cas de maladies en Europe. Autant dire que leur impact sur notre célèbre “trou de la Sécu” n’est pas négligeable, voire augmente. Rappelons tout de même que dans la plupart des pays développés le poids des dépenses de santé par rapport au PIB a pratiquement doublé des années 1970 aux années 2000. : en France 1970 >5% ; 2004 > 10% . Notre santé coûte cher et c'est bien normal : la santé est un bien précieux. Mais il y a d'autres façons d'aborder cette question qui ne sont pas assez mises en évidence. Pour les écologistes la solution n’est pas seulement dans le curatif elle doit être d’abord dans la prévention. Beaucoup de problèmes de santé sont liés aux pollutions de l’environnement, à nos modes de vie et à la mauvaise qualité des relations entre les humains, qui génèrent stress et mal-être.Nous avons donc des marges de manœuvre ! Il faut agir sur les causes de nos maladies et de nos afflictions. La prévention, fondée sur la protection de l’environnement, sur l’éducation et la promotion de la santé, est une réponse à développer dans notre système de santé. Les écologistes proposent donc de repenser l’action publique sanitaire à partir de la maladie et de la médecine, mais aussi à partir de la protection du bien-être et de l’amélioration de la qualité de vie. La crise de notre système de santé est structurelle et ne se résoudra pas uniquement par la mobilisation de nouvelles ressources financières.Plus que des traitements thérapeutiques, c’est un changement de société que nous devons prescrire. Une telle approche permettra en outre de réduire les inégalités sociales de santé en s’attaquant aux causes profondes qui touchent inégalement les habitants de notre région. Est-il encore acceptable qu’en moyenne les ouvriers aient plus de 6 années d’espérance de vie de moins que les cadres ? (2000-2008 : espérance de vie à 35 ans pour les hommes ouvriers 40.2, cadres 47.2) Il n’est pas non plus acceptable que nous devions constater une mortalité générale et prématurée, plus marquée dans les territoires du Cher et de l’Indre, ainsi que dans les cantons du nord-ouest de l’Eure et Loir que dans le reste de la région. Il faut le répéter ce sont les plus modestes qui souffrent le plus de la dégradation de notre environnement que ce soit au travail ou dans le reste de notre vie : qualité de l’eau, de l’air, de l’habitat… Les constats de différences territoriales de mortalité mettent en lumière les inégalités sociales de santé car ils demeurent étroitement liée à la structure socio-démographique de ces mêmes territoires (part d’ouvriers, de cadres, de bénéficiaires de minimas sociaux, etc). Si l’on veut aborder sérieusement la santé par ce biais environnemental il faut cependant bien être conscient des obstacles qui existent. Ces obstacles portent un nom : il s’agit des lobbys de toutes sortes qui agissent pour préserver des intérêts financiers au détriment de la santé publique. Il y a d’abord les lobbys de l’industrie pharmaceutique. Avec les affaires du Mediator et celles des implants mammaires est-il bien nécessaire de rappeler ici les graves insuffisances des organismes publics de contrôle, de la nécessité de les développer et de les rendre beaucoup plus indépendants ? Mais il y a aussi tous les lobbys qui agissent dans le domaine de l’alimentation : l’industrie du sucre par exemple ou encore celle des sodas. Le sucre est partout, favorisant en même temps l'obésité et, quelques années plus tard la propension au diabète de l'adulte. Et on a bien vu comment Coca-Cola France par exemple a pu devenir très menaçant quand le gouvernement a tenté de justifier sa taxe sur les sodas par la lutte contre les boissons trop sucrées. Dans une région comme la notre on connait aussi le poids du lobby nucléaire bien représenté y compris sur les bancs de cette assemblée et cela explique sans doute pourquoi l’analyse du risque nucléaire pour la santé en région centre est évoqué de façon si sibylline dans le document de l’ARS, alors même qu’au moins depuis Fukushima chacun devrait avoir bien compris qu’un accident nucléaire majeur, dont l’ASN a confirmé que la probabilité ne pouvait être considérée comme nulle, aurait des conséquences graves au moins pour plusieurs départements selon qu’il surviendrait dans une des 4 centrales réparties au long de la Loire ou dans celle de Civaux non citée dans le document alors qu’elle est à moins de 50 kms de l’Indre.Enfin dans notre région aussi comment ne pas évoquer le poids du lobby de l’agro-business ? Dans le domaine des pesticides, par exemple nous connaissons bien les très puissants lobbies qui asservissent les agriculteurs en leur imposant un usage excessif de pesticides sans se préoccuper ni de la santé de ceux qui sont chargés de les épandre, ni de la santé des consommateurs, ni de la qualité des nappes phréatiques, ni de celle de l’air. Des lois sont votées mais, encore une fois, elles font figure de poudre de perlimpinpin face au poids des lobbies. Vous le voyez, mesdames et messieurs, une politique de prévention bien comprise, incluant non seulement des conseils d'hygiène de vie (alimentation, alcool, tabac,...) mais aussi une lutte acharnée contre ces lobbies de toutes sortes qui se foutent de notre santé permettrait d'économiser des dizaines et des dizaines de milliards d'euros. Pour réagir, Eva Joly, dans son programme, propose d'augmenter fortement la taxe sur les pesticides ou encore de tripler l'effort financier que le gouvernement demande à l'industrie pharmaceutique.  En somme, la santé ne pourra être maintenue et améliorée, sans faire exploser le budget de la sécurité sociale, que par la mise en place d'une véritable politique de prévention et de réduction des risques auxquels nous sommes exposés au quotidien. 3°) Amendements C’est à la lumière de cette vision globale de la santé que nous proposerons un certain nombre d’amendements tout à l’heure en session plénière du Conseil Régional, session dont nous regrettons d’ailleurs l’heure tardive de son ouverture. Les amendements les plus nombreux porteront sur l’avis sur le PSR présenté par l’ARS. Sur la partie concernant l’offre de soins nous reprenons à notre compte la plupart des réserves formulées dans l’avis qui nous est soumis dans le rapport. Nous proposerons cependant un amendement sur la santé mentale considérant indispensable de remédier à la grande pénurie de moyens de ce secteur en particulier en direction des jeunes. Nous demanderons aussi que la partie prévention et en particulier tout ce qui touche à la santé environnementale soit beaucoup plus développée.Nous demanderons aussi que soient engagées par l’Etat au niveau de la région des études épidémiologiques sur deux séries de problèmes caractéristiques de la région : - d’une part sur les conséquences pour la santé humaine de l’exposition élevée aux nitrates et pesticides particulièrement dans la Beauce et la Champagne Berrichonne - d’autre part sur l’impact sanitaire de l’activité des réacteurs nucléaires dans l’environnement immédiat de ces centrales : il s’agirait en particulier d’approfondir les rares études sur la leucémie des enfants. Nous demanderons aussi que soit élargi à l’ensemble de la région les plans d’intervention en cas de catastrophe nucléaire considérant assez dérisoires les mesures envisagées jusqu’ici qui limitent le confinement aux personnes vivant dans un rayon de 10 kms et l’évacuation seulement à celles vivant dans les 2 kms autour de la centrale. En attendant qu’on puisse fermer ces centrales il serait plus que temps de tirer des leçons sérieuses de Fukushima et de ce qu’il convient de faire pour protéger au mieux les populations en cas de catastrophe. Pour ce qui concerne maintenant le plan-santé du conseil régional, nous nous réjouissons de voir la place occupée par la prise en compte de la santé environnementale à travers l’ensemble des politiques régionales actées en particulier récemment dans le SRADDT. Mais nous souhaiterons aussi que la question de la santé au travail soit plus prise en compte dans les conditionnalités des aides économiques en ciblant notamment les risques CMR ( Cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques) trop sous-évalués jusqu’ici ainsi que le stress et la souffrance au travail provoquées par des formes de management de plus en plus insupportables. Enfin en ce qui concerne l’offre de soins nous insistons sur l’exigence de véritables projets de santé de territoire pour la création des Maisons de Santé Pluridisciplinaires : il est facile d’inaugurer de beaux bâtiments mais plus difficile de faire en sorte que ce ne soit pas des coquilles vides ! Nous affirmerons pour finir – mais cela est pour nous essentiel- qu’à côté des efforts indispensables à mettre en œuvre pour réagir contre la désertification médicale il est aussi essentiel de développer notre intervention dans un domaine de notre compétence directe : celui de la formation des infirmiers. Saadika Harchi montrera que l’effort proposé à la Région par le rapport, pour notable qu’il soit, ne permettrait pas de corriger le très fort déficit d’infirmiers dans notre région nous proposerons donc de passer à 500 l’augmentation des formation d’ici 2020. Mesdames, messieurs, la santé est une préoccupation majeure de nos concitoyens. Tant en terme d’efficacité qu’en terme de moyens financiers elle ne pourra être sérieusement protégée et améliorée dans les prochaines décennies sans passer seulement d’une logique de soins à une logique globale de santé donnant une bien plus grande place qu’aujourd’hui à la santé environnementale, à la prévention et à la promotion de la santé. Pour faire court on peut dire aujourd’hui qu’à notre époque l’écologie c’est la santé et que la santé c’est d’abord l’écologie ! ...

Efficacité énergétique au Lycée Blaise Pascale de Châteauroux

Photo Chantal - Blaise Pascal

Visite du 18 Janvier 2012 Durant les mois de Janvier et Février, Chantal Rebout, vice présidente Éducation-Lycée, a effectué différentes visites de lycées sur le thème de l’efficacité énergétique. Au lycée François Villon à Beaugency (45), où a eu lieu une conférence, animée par de jeunes chercheurs, sur le réchauffement climatique. Au lycée hôtelier de Blois (41), où s’est déroulée une conférence sur le développement durable dans la restauration collective (gestion des déchets, éclairages…). Au lycée Elsa Triolet de Lucé (28), où des élèves ont pu présenter leurs travaux sur l’efficacité énergétique. Enfin, avec Jean Delavergne, une visite s’est déroulée sur les installations mises en place au Lycée Blaise Pascal de Châteauroux (36) par la Région visant la réduction de la consommation énergétique : la chaudière bio-masse et un dispositif de formation en faveur de la maîtrise de l’énergie, la plateforme « PRAXIBAT » développée en partenariat avec l’ADEME. ...

SRADDT : établissement public foncier et plan climat énergie

Portrait Jean Delavergne

Intervention de Jean Delavergne Je vais intervenir sur deux questions clefs du SRADDT : d’une part sur la question d'un établissement public foncier régional (EPFR) et d’autre part sur celle du plan climat énergie. ...

Paradis fiscaux et transparence financière

Portrait Jean Delavergne

Intervention de Jean Delavergne Il y a déjà trois ans, l’éclatement de la crise financière a dévoilé au grand jour le rôle délétère des paradis fiscaux dans le système économique et financier, le problème de la finance opaque et de l’évasion fiscale des entreprises multinationales. ...