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  • L’ignorance de nos députés face aux études de genre

    6 septembre 2011

    Plusieurs députés UMP ont récemment demandé la suppression des manuels scolaires mentionnant la théorie du genre, la qualifiant de « fumeuse ».

    Les théories de genre ne sont pas des théories philosophiques – ni de la biologie – mais des théories de sciences sociales.

    Manifestement ces 80 députés ne connaissent rien aux études de genre, et ne comprennent en rien la différence entre le sexe mâle ou femelle et la construction d’une identité sociale féminine ou masculine. C’est pourtant ce que signifie le genre qui met l’accent sur les dimensions sociales, politiques et culturelles de l’appartenance à une identité sexuée. Ce qui est central dans ce concept, ce sont les rappports sociaux, mais aussi les rapports de pouvoir.

    Mme Françoise Héritier, anthropologue et qui a succédé à Claude-Levy Strauss au collège de France, explique cette construction du féminin et du masculin1. Doit-on remettre en cause le sérieux des professeur du Collège de France ?

    Nous pourrions citer les études très fouillées, argumentées et justifiées de Monique Witting, Nicole-Claude Matthieu, Eric Fassin, Marie-Hénène Bourcier… Tous ces gens sont d’éminents professeurs qui dispensent des cours à l’Université.

    Le savoir dispensé à l’Université ne vaudrait-il rien ? Les diplômes obtenus par ces professeurs ne sont que du vent ?

    L’idéologie et les allégations sans fondement ne sont pas du côté de professeurs mais bien de ces députés qui veulent imposer leur vision de la société aux élèves. C’est pourquoi Europe Ecologie Les Verts espère que le ministre de l’éducation n’outrepassera pas ses fonctions en cédant à ce groupe de pression conservateur et en modifiant le contenu des manuels scolaire.

    La suppression de cette notion dans les manuels scolaires ouvre la voie à tous les stéréotypes reçus en termes de discriminations liées au genre et aussi à toutes les formes de violences , visuelles, verbales ou physiques qui en sont le corollaire.

    1Françoise HERITIER, Masculin-Féminin. La pensée de la différence, Odile Jacob, 1996.

    Note :

    Les théories de genre se basent sur des informations vérifiables et vérifiées : biologiquement parlant, il n’existe pas que deux sexes. Les études de médecines témoignent qu’ils existent des personnes inter-sexuées qui sont nées avec les deux sexes, ou un sexe partiel.

    Les cas d’inter-sexes ne sont pas si rares, et nous avons tous et toutes déjà dû en croiser, en côtoyer. Il concerne une personne sur 2 000 en tenant compte de la discordance entre les gonades et les chromosomes. L’organisation internationale des intersexués avance le chiffre d’une personne intersexuée sur 500 si l’on prend en compte toutes les variations du développement sexuel, des hormones, des gènes, etc.

    Discordance de patrimoine génétique, de caractéristiques physiques… les frontières sont floues : non, il n’existe pas que deux sexes, mais plein de sexes.

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    Rio+20 : quelles propositions des écologistes ?

    26 août 2011

    Atelier animé par Alfredo Pena-Vega, directeur scientifique de l’IIRPC

    Intervention de Françoise Kiéfé

    Alors que se prépare la conférence de l’ONU – Rio +20 , un GT transversal « Genre et développement soutenable » s’est constitué et fait partie du collectif préparatoire national. Ce GT transversal est composé de nombreuses associations, et des personnes représentantes d’autres ONG : MMF, ATTAC, etc …..et ont élaboré un texte de référence à des fins d’intégration dans le texte général, qui doit être porté : à Bonn en septembre et ultérieurement à Rio en juin 2012.

    Rio +20 ne peut constituer l’occasion d’une redéfinition de ce que serait « un développement soutenable » que si les organisations de la société civile parviennent à faire valoir, dans l’espace public et dans les négociations préparatoires, une perspective qui rompe avec le « capitalisme vert ».

    Cette redéfinition entraînera de véritables transformations si elle renforce le pillier social du développement soutenable et intègre un enjeu transversal : le genre. Cette approche vise à prendre en compte l’impact du mode de développement sur les rapports sociaux entre hommes et femmes, actuellement fondés sur des inégalités politiques, économiques, sociales et culturelles…et, l’impact de l’approche intégrée de l’égalité des femmes et des hommes sur les politiques et actions visant le DD..

    Bilan, évolution et contexte

    Les femmes forment 70 % des pauvres, elles possèdent moins de 2% des terres et reçoivent moins de 5% des prêts bancaires. Il y a en moyenne dans le monde 16 % de femmes parlementaires et moins de 10% de chef-fes d’Etat et de gouvernement. Ces inégalités politiques et économiques sont un obstacle à un développement humain durable et équitable

    Face au constat fait que les inégalités, notamment vis à vis des femmes constituent une entrave à la démocratie, à la paix et au développement; ces thèmes seront au cœur de la Décennie des Nations unies pour les femmes ( 1976- 1985 ), ponctuée par deux autres conférences mondiales pour les femmes: Copenhague en 1980 et Nairobi en 1985; une contribution essentielle à la remise en cause du développement classique a été élaborée.

    Dans un contexte le développement de forts mouvements sociaux, en particulier féministes et écologistes, on assiste à une profonde remise en cause des paradigmes dominants concernant l’intégration des femmes et de l’environnement dans le développement, qui se poursuit au cours des années 1980.

    Cette dimension présente dans toutes les conférences des Nations unies, sur l’environnement et le développement depuis 30 ans du côté institutionnel comme du point de vue de la société civile , avec, par exemple , la publication de l’Agenda 21 des femmes pour une planète en bonne santé et en paix, avant la Conférence de Rio , Pour le Sommet mondial deJo’burg, dans le cadre du collectif Joburg 2002, une plateforme Femmes pour la qualité de vie, pour une approche féministe du développement durable. Ainsi des associations comme « Femmes dans le développement », « Femmes et développement »… ainsi que des membres d’ONG environnementalistes, vont élaborer leur programme d’action, l’Agenda 21 des Femmes.

    Historique

    Les mobilisations des femmes en 1995 contre la pauvreté, constituent, à cet égard , un point tournant dans l’histoire de la lutte contre le néolibéralisme. Celui-ci est, progressivement, perçu dans sa dimension de système économique accélérant les inégalités sociales, particulièrement dommageables pour les femmes.

    En 1995, la Conférence de Pékin (la 4 e organisée par les Nations Unies ), sur le statut des femmes ( dite « Plateforme de Pékin ») les Etats se sont engagés à mettre en oeuvre 12 objectifs, par exemple sur l’environnement (égal accès à la gestion des ressources naturelles et à la préservation de l’environnement) ou luttter contre la pauvreté croissante des femmes; en faisant du partage du pouvoir et de la prise de décision , ainsi que des changements de comportements, et de l’éradication des stéréotypes concnat les rôles ds hommes et des femmes une condition pour les politiques publiques .

    Recommandations du GT « Genre et Développement soutenable «

    • Définir les négociations et le Programme d’action Rio +20 et nommer les obstacles qui ont empêché la réalisation d’une égalité des femmes et des hommes depuis 20 ans; croiser l’analyse des obstacles au développement durable et à la réalisation de l’agenda 21 et des grandes conventions de Rio avec cette perspective de genre, notamment en matière macro-économique.

    A cette fin, des éléments clefs se doivent d’être explicitement repris dans les textes et soutenus , notamment comme :

    • Intégrer les nouveaux indicateurs de richesse et de développement (IDH) qui prennent en compte :le travail domestique et de «care » sus toutes ses formes monétaires ou non monétaires

    Les nouveaux indicateurs de richesse et de bien-être doivent intégrer la diminution des violences contre les femmes comme des indicateurs majeurs.

    • Placer les politiques de prévention et de sanction des discriminations et des violences contre les femmes (et les enfants ) au cœur de la redéfinition du mode de développement soutenable.

    • Systématiser la mise en œuvre des budgets nationaux (et locaux ) sensibles au genre et l’élaboration de statistiques sexuées, en les intégrant aux indicateurs de DD

    • Prendre en compte l’ESS au Sud comme au Nord; ce qui contribuera à s’ interroger sur la question des rapports de pouvoir entre Nord et Sud – qui existaient déjà au cœur du mouvement international des femmes – mais restaient invisibles.

    • Soutenir et encourager dans leur développement ce que parallèlement – sur le terrain existe– les projets non centrés sur l’exportation et prenant davantage en considération les besoins des populations . A cet égard, les groupes de femmes ont pu bénéficié de cette approche de « terrain », plus centrée sur les besoins des populations locales.

    • Valoriser et soutenir financièrement, au Nord comme au Sud- les organisations de femmes.

    • Instaurer la parité dans l’accès à la formation et aux nouveaux « emplois verts »( qui doivent être analysés à l’aune de leur impact social et écologique) , notamment ceux ayant une forte composante technologique ( ER, eau, assainissement);

    • Instituer une formation dès le plus jeune âge; identifier les stéréotypes sexistes porteurs de violences notamment (publicité, rôle des medias ….): ‘éducation non sexiste est une des clefs du D soutenable. Intégrer cette notion et sa traduction dans les pratiques et outils éducatifs relatifs à l’environnement et vers un DD

    • Instaurer la parité « qualitative » dans les prises de décision et les instances politiques ; en veillant à ne pas stigmatiser les femmes sous couvert de quotas, remettant en cause leur légitimé et leurs moyens d’actions. La parité introduite par la loi de 2000 est insuffisante pour constituer un réel ferment de transformation sociale débouchant sur une remise en cause par exemple des stéréotypes féminins ….dans la vie publique .

    • Instaurer une parité femmes-hommes dans les processus de participation et de concertation citoyenne à tous les niveaux :local, national, régional , international.

    • Instaurer la prise en compte de l’égalité femmes hommes dans la définition des agendas 21 locaux , plans climat territoriaux , en transversalité à la démarche globale , comme « prise en compte « du pilier social et culturel de ces programmes d’actions. A cet égard, la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale est un outil intéressant à croiser avec les stratégies locales de développement soutenable.( issue des Communes d’Europe ) .

    Ref biblio

    • Femmes économie et développement (2001)
    • Quand les femmes comptent (2002);Jules Falquet

    • Regards de femmes sur la globalisation J.Bisilliat – l’Harmattan 2003

    • De gré ou de force -Les femmes dans la mondialisation(2007) Jules Falquet
    • Genre et développement H.Guétat PUF 2008
    • Femmes , économie et développement (De la résistance à la justice sociale ) Isabelle Guérin , Madeleine Hersent , Laurent Fraisse (2011)

    Société civile

    • Agenda 21 des femmes pour une planète en paix et en bonne santé 1992 ( à l’occasion de Rio +15 ;

    • Femmes pour la qualité de la vie; pour une approche féministe du développement durable » 2002

    • Cahier des revendications de la Marche Mondiale des Femmes »Contre la pauvreté et pour le partage des richesses »1998, revues en 2001

    • Forum social mondial, lettre des organisations de femmes, Dakar 2011; Déclaration de l »Assemblée des Femmes, FSM 2009,Belem; déclaration du forum des luttes féministes africaines Kaolack 2011.

    http://www.adequations.org

    La Marche Mondiale des Femmes

    Ce réseau de solidarité féministe internationale a vu le jour en 2000, lorsque des femmes du monde entier ont marché ensemble partout sur la planète afin d’éradiquer la pauvreté et la violence envers les femmes.

    Devenue depuis un réseau permanent, présent lors des forums sociaux , européens et mondiaux notamment, la MMF est implantée sur tous les continents et organise des actions planétaires périodiquement « Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous marcherons! ».

    • Alternatives économiques Pratique – janvier 2011 La longue marche de l’égalité hommes femmes – entretien avec Dominique Meda – chercheuse au Centre d’études de l’emploi
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