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  • Reprendre la marche de l’histoire, réduire le temps de travail

    27 août 2011

    Atelier animé par Eva Sas, commission économie

    Intervention de Sarah Trichet-Allaire, pour la commission féminisme

    La réduction du temps de travail est un élément indispensable à l’égalité femmes-hommes : Le modèle dominant masculin avec ses journées de travail à plus de 40h ne permet pas de prendre le temps de s’occuper de son foyer, d’avoir des activités militantes.

    C’est pourtant ce modèle qui a continué a perduré, tout du moins dans les milieux aisés. Il y a eu en effet une disparité assez importante selon la classe sociale : dans les milieux aisés, on retrouve plus de couples bi-actifs – et chez les cadres, les deux conjoints travaillent plus que 35h – et dans les milieux ouvriers, c’est souvent le chômage pour les deux personnes… Ou bien plus de temps partiels subis dans les emplois d’ouvriers et employés, ou encore des emplois « effilochés », avec une heure par ci, une heure par là.

    On constate également une répartition des tâches parentales plus inégalitaire dans les milieux moins aisés. Le travail y est aussi plus sexué (ouvrier/assistantes maternelles, etc.)

    Quand elles en ont les moyens, la manière pour les femmes de se sortir de la double journée – voire la triple journée : professionnelle, mère, femme – se fait le plus souvent en employant du personnel de ménage. Quasiment tout le temps des femmes. Ce modèle, plus courant dans les pays anglo-saxons, permet à une femme d’effectuer sa double journée, mais seulement grâce au travail d’une deuxième femme. La première sera valorisée pour ses qualités d’organisation, mais en s’appuyant sur le travail d’une deuxième femme, qui, elle, est complètement invisibilisée. Deux femmes travaillent pour le profit d’une seule…

    Ce modèle est permis notamment par la politique de réduction d’impôt pour l’emploi de personnel de maison. Il permet à ces couples de ne pas remettre en question le modèle de répartition des tâches ménagères et parentales, tout en permettant tout de même aux femmes de travailler.

    Mais ce travail des femmes, cette égalité de genre, se fait alors au prix de l’inégalité sociale.

    Il existe peu d’études sexuées sur les conséquences des 35h, mais celles qui sont sorties ont montré que l’usage des 35h a accompagné, voire renforcé les différences de genre. Par exemple, dans le cadre d’une étude portant sur une entreprise de 246 personnes, les temps de RTT des mercredis ont été réservés pour les femmes. Enfin… Pour les temps partiels… Mais sur cette entreprise où il y avait 60% de femmes, il n’y avait qu’un homme en temps partiel.

    La division traditionnelle en interne de l’entreprise est également restée la même. Les femmes ayant des enfants en bas âge prenant plutôt du temps pour s’en occuper, le choix de l’entreprise pour les embauches de postes qui étaient plutôt masculins s’est porté sur des hommes.

    La répartition des temps des tâches internes à l’entreprise a également perduré.

    Sur d’autres études, on a constaté que les femmes ont plus tendance à :

    • prendre une journée de RTT le mercredi afin de s’occuper des enfants, de les accompagner à leurs activités extra-scolaires

    • demander à travailler moins par jour (7 heures) et finir plus tôt, pour aller chercher les enfants à l’école le soir.

    Les hommes, eux, utilisent leur temps libre pour bricoler, installer une maison : des « temps pour soi ».

    80% des taches domestiques sont encore et toujours effectuées par les femmes. En 10 ans, les hommes ne consacrent en moyenne que quelques minutes de plus aux taches domestiques.

    Sans accompagnement de la RTT, sans une politique publique volontariste de partage des tâches parentales et surtout ménagères, la RTT ne sera pas un outil d’émancipation pour les femmes, mais ne fera que perdurer les inégalités entre les femmes et les hommes, ne permettant pas à celles-ci d’effectuer les emplois qu’elles voudraient au sein de l’entreprise, ni à ceux-ci de prendre du temps pour s’occuper de leur maison.

    Pour pousser les hommes à faire le ménage, ce sera sans doute plus difficile que pour aller chercher les enfants à l’école. Ce n’est pas seulement le temps libéré, mais les représentations mentales à changer. Il faut travailler sur l’image des hommes qui est véhiculée : dans la publicité, les livres scolaires, les médias.

    Pour les tâches parentales, c’est un peu plus facile – quoiqu’on constate des différences à l’intérieur de cette catégorie. Une mesure simple est l’action sur le congé parental. Nous devons rendre obligatoire un congé bien plus long pour les hommes. Et conditionner les congés pour les femmes à ceux que prennent les hommes. Voici ce que nous proposons sur ce sujet dans le programme pour 2012 :

    Pour une modification des temps de la vie et une véritable politique de conciliation travail – vie personnelle, le congé de maternité doit disparaître pour un congé de grossesse obligatoire suivi d’un congé de parentalité qui permettra de s’occuper de l’enfant, réparti entre les deux parents à part égale. Ce congé serait aussi proposé pour les enfants adoptés. Enfin, un congé parental facultatif pourra être accordé au père et à la mère. Ce congé parental, indemnisé à 80% du salaire et plafonné à 1800€ bruts par mois, pourrait durer une année maximum (26 semaines pour chaque parent), de manière non cessible et de durée égale.

    Cela concerne seulement l’arrivée des enfants en bas âge. Il faut également permettre aux hommes d’aller chercher les enfants à l’école avec des horaires qui puissent concilier cela. Et aussi réduire les horaires à rallonge dans les entreprises, en interdisant les réunions après 18h, comme cela se fait déjà en Suède, et en fermant les locaux à partir de 20h.

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    Assez du viol comme arme de guerre

    7 mars 2011

    Communiqué de presse du 7 mars 2011

    Alors que la Côte d’Ivoire voit sa situation se durcir, comme en témoignent les nombreux morts de la semaine passée, Europe Écologie Les Verts s’insurge contre les doubles crimes commis à l’encontre des femmes. Porteuses de grands changements économiques et politiques, elles participent aux manifestations comme les hommes et, à ce titre, sont hélas tout autant les cibles des balles.

    Mais ce que ne subissent pas les hommes, ce sont les viols. Les viols, qui sont de réels crimes de guerre, sont commis par des  »uniformes » des deux camps à des femmes qui ne portent pas plainte, n’ayant aucune confiance en la police ni la justice.

    Alors que le monde entier s’apprête à célébrer la journée internationale des droits des femmes, n’oublions pas cette triste réalité, en Côte d’Ivoire comme dans tous les pays en guerre : les
    femmes sont encore et toujours considérées, par ces crimes sexuels, comme des objets et non comme les révoltées qu’elles sont.

    Djamila Sonzogni, Porte-parole

    Sarah Trichet-Allaire, Responsable de la commission Féminisme

    Contact Djamila Sonzogni: 06 72 16 84 35

    Attachée de presse:

    Marjorie Delmond 01 53 19 53 15

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    Manifestation du 8 mars 2011

    6 mars 2011

    Manif qui a eu lieu le 5 mars, sous le thème

    Marche pour l’ÉGALITÉ, la LIBERTÉ et la DIGNITÉ

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    GPA – Progrès social ou humainement inacceptable ?

    10 février 2011

    Journées d’été – Août 2010 – Nantes
    Contribution de la commission Féminisme

    Nous sommes dans une société où il y a une injonction à la maternité pour les femmes : C’est la revalorisation de la maternité biologique.

    Il y a une forte pression sociale sur les femmes. Pendant des siècles la société ne leur a assigné que ce but : procréer ! Cela fut le seul espace donné aux femmes pour mieux les dominer.

    On fait croire aux femmes que leur accomplissement passe par la maternité. Celles qui ne le peuvent pas se sentent alors remises en cause dans leur féminité. Dans certaines sociétés, selon les temps et les lieux, une femme qui ne peut avoir d’enfant est répudiée.

    La maternité est la « norme » – le référentiel social

    Lorsqu’une femme est stérile, cela devient une grande souffrance de la femme et du couple. Certains couples sont donc prêts à tout pour pallier ce manque, pour résoudre le problème et supprimer cette souffrance.

    On nous dit qu’il y a le « désir d’être parent »

    Cela peut s’entendre bien entendu, mais cela est différent de l’obligation d’enfanter (pour la femme), ou d’avoir un enfant de ses gènes. Pour satisfaire cette envie d’être parent et face à l’impossibilité d’enfanter, il existe la possibilité de l’adoption.

    Certes, tout le monde connaît les difficultés mises pour l’adoption d’un enfant… Mais au lieu de se battre pour la GPA, il pourrait y avoir les mêmes bagarres et le même lobbying pour faire évoluer les législations sur l’adoption. Or, ce n’est pas le cas… Donc il s’agit bien d’avoir un enfant « de soi », de ses propres gènes.

    Le choix de la GPA

    Il s’agit d’utiliser le corps d’une autre personne – une femme en l’occurrence.

    Le corps humain devient un objet, un instrument de production, utilisé pour produire de la chair humaine. Il fait l’objet d’une « commande d’un enfant », suivie d’un contrat, afin d’obtenir le produit désiré, à savoir un enfant.

    Le choix de la mère porteuse

    S’il y a « commande » suivie d’un contrat, c’est donc qu’il y a une demande qui appelle une offre. On est donc bien dans le « marché ». De surcroit, il y a « sélection » de la mère porteuse : sur la base du dossier médical bien évidemment, car il faut se donner toutes les chances que le produit fini soit de bonne qualité.

    Donc choix de la femme qui va pouvoir fabriquer un enfant sain : en bonne santé, ne fume pas, ne se drogue pas, vit dans un environnement sain ou non pollué…

    La sélection de la « meilleure » mère porteuse revient comme pour les chevaux à choisir la meilleure pouliche qui donnera le meilleur étalon.

    C’est son aspect « femelle » – au sens animal – qui compte, et pas la personne humaine qu’elle est.

    La mère porteuse n’est plus un « sujet », mais un corps utilisé par autrui, pour autrui.

    On nous dit que les femmes sont « volontaires » – qu’elles feraient cela par altruisme

    Cet argument n’est-il pas pour se rassurer soi-même ? Se donner bonne conscience ? Se dire qu’on n’est pas quelqu’un qui va exploiter une autre personne pour résoudre son propre problème ?

    On nous dit qu’il faudra un « consentement éclairé »… mais quand on est dans la pauvreté, la soumission volontaire existe !

    Dans certains pays, des personnes sont là aussi « volontaires » pour vendre un rein, un œil… des personnes sont aussi « volontaires » pour se prostituer.

    J’attends pour être convaincue de cet altruisme de voir une femme de milieu très aisé (femme de ministre, de chef d’une grande entreprise, d’un ambassadeur…) se livrer à la prostitution par amour du sexe (dans ce cas elle aura des amants, mais pas des clients !), ou prêter son ventre à une inconnue, donner un an ou plus de sa vie, avec la part de danger qu’il peut y avoir dans tout accouchement… simplement pour faire plaisir à un couple en mal d’enfant…

    On nous dit que des femmes aiment se sentir enceinte, qu’il n’y aurait pas rémunération, mais simple défraiement

    S’adjuger le corps d’autrui pendant plus d’un an ce n’est pas rien !

    Or, nous sommes bien dans une transaction, un contrat de droit privé, donc c’est la loi de l’offre et de la demande qui s’appliquerait forcément.

    S’il n’y a pas assez de « volontaires » en France, on retombera dans la « surenchère » (avec des « dessous de table ») ou dans le voyage à l’étranger que cette demande de législation cherche à éviter.

    On nous dit que les choses sont claires dès le début : que la mère porteuse sait que cet enfant n’est pas le sien, donc elle ne s’attachera pas à l’enfant qui occupera son ventre pendant 9 mois.

    Il faut considérer les situations culturelles selon les différentes sociétés et leur rapport à l’enfant dans une famille n’est pas le même. La situation est sans aucun doute différente dans des pays comme le Maroc (cas des petites bonnes), l’Inde, le Brésil, la Thaïlande… et la France, et la place des femmes différente également. Le rapport à l’enfant dans la famille nucléaire française et la famille au sens large est également différent.

    Dans notre pays, de nombreux ouvrages liés aux travaux des psychanalystes mettent en évidence le lien entre la femme et le fœtus : d’amour ou de rejet… mais lien néanmoins !

    Ces 9 mois peuvent-ils être « neutres » pour la mère porteuse, faire comme si son corps n’était pas occupé par ce singulier « locataire » qui est dans son ventre ?

    On nous dit : « il faut donner une identité à ces enfants qui sont nés de la GPA à l’étranger », et on met en avant les « droits de l’enfant ».

    Alors que, d’une part les parents « d’intention » ont fait le choix en toute connaissance de cause de se mettre dans l’illégalité. Il vaudrait mieux parler dans ce cas de « droit A l’enfant » que certain/es veulent faire reconnaître et non des « droits DE l’enfant ».
    D’autre part, il existe la solution de l’adoption pour ces enfants, pour leur donner une identité, sans leur mentir.

    On nous parle de l’enfant né par la GPA, mais quid des enfants de la mère porteuse ?

    En effet, on prévoit que la mère porteuse devrait avoir déjà accouché (cela limite effectivement un peu les risques liés à l’accouchement)

    On peut supposer qu’il y a un mari, et donc que celui-ci, altruiste aussi, est entièrement d’accord pour que sa femme devienne mère porteuse.

    Mais se pose-t-on la question des enfants de cette femme ?

    S’il y a un ou deux enfants ou plus, entre 2 ans et 10 ans… que vont penser ces enfants quand on va leur expliquer que le bébé dans le ventre de maman n’est pas un petit frère ni une petite sœur, pas l’enfant du papa… et qu’on va le donner quand il naitra …

    Je pense que cela est porteur pour ces enfants de graves traumatismes (va-t-on me donner moi aussi – voire me vendre ?)

    On nous dit « faut légiférer pour encadrer » ; il faut être pragmatiques car
    la pratique est là, si on ne légifère pas, les couples iront à l’étranger et les conditions d’exploitation des femmes est encore bien pire dans ces pays (donc on reconnait qu’il y a « exploitation », non pas de « l’homme par l’homme » mais bien « d’une femme par une femme » (ou un couple).

    Cela existe ailleurs, donc cela continuera d’exister.

    Mais, il y a d’autres situations qui existent à l’étranger, et ce n’est pas pour cela qu’on veut les légaliser en France, comme la vente d’organes ou de sang.

    On nous dit « les mères porteuses » font un travail social : rendre service et supprimer la souffrance

    Nous sommes dans un temps / une société, où toute inégalité est vécue comme une injustice insupportable et où on cherche A TOUT PRIX, quel que soit le prix, à supprimer cette injustice, fut-ce au détriment de la dignité des autres êtres humains.

    Une femme est infertile ou n’a pas d’utérus : au nom du » droit à l’enfant », on va avoir recours à la location d’un ventre d’une autre femme…

    Un homme handicapé a « droit à une sexualité épanouie »… au nom de ce « droit », on va lui fournir une assistante sexuelle…

    Il faut se poser quelques questions

    Quel type de société veut-on ? une société qui exploite les plus pauvres de ses sujets pour les réduire à un rôle d’objet ?

    La loi doit-elle répondre à toutes les souffrances ?

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    Intervention au Conseil Fédéral

    3 février 2011

    Lors de chaque conseil fédéral, les commissions thématiques disposent d’un temps de parole. Ceci est l’intervention du conseil fédéral du 29/30 janvier 2011.

    Europe Écologie les Verts porte le féminisme parmi ses valeurs fondamentales. Et ce n’est pas chose facile aujourd’hui, car le féminisme, les droits des femmes, se font attaquer de toute part. Je ne vous rappelle pas les chiffres ignobles des violences faites aux femmes, les inégalités salariales – tout récemment, l’État est revenu sur l’obligation d’audit des entreprises qui devait permettre de mettre en évidence les freins aux inégalités salariales et y remédier -, l’image des femmes véhiculée dans la publicité ou la diminution des crédits aux centre IVG.
    L’IVG, justement. La semaine dernière, encore, une manifestation « pro-life » se déroulait à Paris, réunissant beaucoup de monde, des jeunes. Beaucoup trop de monde.
    Mais nous aussi, au sein du parti, nous pouvons constater une régression : le manque de parité aux cantonales. Bien que cela soit mieux que la dernière fois, nous n’atteignons pas encore une moitié de titulaires féminines. Les jeudis de l’écologie, où les intervenants sont très majoritairement des hommes. Le vocabulaire, encore, et malgré le peu d’effort que cela demande. Au lieu de parler de « réseau de coopérateurs », parlons de « réseau coopératif ». Même si ce n’est certes pas notre combat principal, cela reflète le manque d’intérêt pour le féminisme au sein de notre parti, comme au sein de la société.

    Et pourtant, nous avons tout intérêt à mettre le féminisme au coeur de nos revendications. Des électrices, des électeurs, nous attendent sur ce terrain. Des adhérentes et des adhérents également.

    Un mot sur l’actualité, à présent. En ce moment est examiné la loi sur la bio-éthique. La commission féminisme, avec d’autres, discute depuis un certain temps sur ces sujets. La Gestation Pour Autrui, notamment, la GPA, a fait l’objet d’un atelier commun lors des Journées d’Été de Nantes avec les commissions LGBT, santé et justice.
    Pour nous, notre position est claire. Nous n’acceptons pas la GPA : il s’agit d’une instrumentalisation du corps des femmes.
    Pour favoriser la parentalité des couples homosexuels masculins, nous préférons que d’autres voies soient privilégiées, comme l’adoption ou les projets de co-parentalité. Et pour les couples lesbiens, tout comme pour les femmes célibataires, autorisons la Procréation Médicalement Assistée, la PMA.

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    Viol : la honte doit changer de camp !

    25 novembre 2010

    CHAQUE ANNEE EN FRANCE, PLUS DE 198 000 FEMMES SONT VICTIMES DE VIOL OU DE TENTATIVE DE VIOL.
    75 000 SONT VIOLEES.
    JE SUIS L’UNE D’ELLES, JE PEUX ETRE L’UNE D’ELLES

    Chaque acte sexuel forcé est un instrument de déshumanisation. Il est une négation de notre volonté, le mépris de notre consentement. Les hommes ne sont pas plus que les femmes régis par des « pulsions sexuelles irrépressibles ». Le viol n’a rien à voir avec un désir soi-disant incontrôlable.

    Il est une humiliation, une appropriation, une domination des hommes sur le corps et le sexe des femmes et des filles. Plus de 75 000 femmes violées par an : il ne s’agit pas seulement d’une somme de crimes isolés, à classer dans les faits divers, mais une marque que notre société reste profondément inégalitaire dans les relations femmes-hommes.

    Sous l’effet de la peur, de la pression de notre entourage, de la volonté d’oublier, une majorité d’entre nous n’a pas porté plainte. Nous dénonçons la tolérance de notre société vis-à-vis du viol. En France, on estime que seulement 2% des violeurs sont condamnés.

    Nous dénonçons la stigmatisation des victimes de viol qui doivent trop souvent affronter dénégations, accusations et rejet. Nous refusons de nous laisser culpabiliser sur notre tenue, notre comportement, nos fréquentations. Aucune honte ne doit peser sur nous. Nous devons être entendues sur ce que nous avons subi. Le viol est un crime. Les agresseurs doivent être jugés et condamnés.

    Une femme sur 10 a été violée ou le sera au cours de sa vie. Dans 8 cas sur 10, l’agresseur est connu de la victime. Le viol n’est pas une fatalité. Il est le signe d’une société profondément sexiste.

    Cette réalité peut changer. Cette réalité doit changer !

    Nous refusons que la peur du viol imprègne notre quotidien et nos comportements. Nous voulons être pleinement libres dans l’espace privé et dans l’espace public.

    SIGNEZ LA PETITION

    Vous aussi, participez à la campagne contre le viol !

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    25 novembre, Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes : Encore une année de trop

    24 novembre 2010


    Le communiqué sur le site d’EELV a été raccourci, mais en voici la version intégrale :

    L’Assemblée Générale des Nations Unies a instauré en 1999 la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. S’il est important de sortir du silence et des tabous et malgré les avancées, notamment grâce à la loi de juillet 2010, chaque nouvelle journée internationale contre les violences faites aux femmes est un échec.

    En effet, 11 ans après la mise en place de cette journée, les violences faites aux femmes au sein du couple ne diminuent pas. En 2008-2009, 57 % des violences infligées aux femmes le sont au sein du foyer et une femme meurt encore tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint. Mais ces violences ne se limitent pas aux murs du foyer ! « En 2007-2008, plus de 312 000 femmes ont été victimes de violences sexuelles, dont 225 000 de la part d’une personne extérieure à leur ménage »1. Faut-il le rappeler ? Les femmes sont aujourd’hui cinq fois plus victimes que les hommes de violences sexuelles.

    Ces chiffres le montre : les violences faites aux femmes ne sont pas des problèmes individuels, mais un problème de société, d’une société où les relations femmes/hommes ne sont pas égalitaires, mais sont encore sur une base dominant/dominé liée au système patriarcal, d’où une domination masculine. Si nous voulons un jour en finir avec ce fléau, nous devons promouvoir une véritable égalité femme/homme, se traduisant par une même rémunération du travail, une reconnaissance des femmes comme aussi compétentes que les hommes pour tenir des postes à responsabilité, la fin d’un système médiatique qui légitime l’homme comme acteur majeur de la société et la mise en place d’une éducation luttant contre les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge.

    Nous devons surtout ne plus laisser passer les petits gestes ou les grands actes de discrimination ou de violence dont nous sommes tous témoins. Les nombreux témoignages de violences, que l’on retrouve par exemple sur le site Vie de meuf2, sont le reflet d’une vision passéiste des femmes, femmes objets, femmes sexuelles, mais certainement pas femmes responsables ou dirigeantes ! Des violences verbales que certains hommes se permettent car ils ne peuvent voir les femmes comme leurs égales, et qui sont le premier barreau d’une échelle qui grimpe jusqu’au viol et au meurtre.

    Europe Écologie/Les Verts appellent donc, une année encore, à se mobiliser contre les violences faites aux femmes, en se rassemblant avec l’ensemble du collectif national pour le droit des femmes partout en France ce 25 novembre, et notamment à 19 heures, place du Bataillon du Pacifique, face à Bercy.
    Nous demandons également que cette journée soit suivi d’effet par le renforcement chaque jour de la lutte contre les inégalités femmes/hommes, l’augmentation de la communication autour de la situation des femmes victimes de violence et du soutien, notamment financier, aux associations engagées contre ces violences.

    1 – Rapport gouvernemental, les Chiffres clés : l’égalité entre les femmes et les hommes 2009
    2 – « Lors de la convention des cadres de mon entreprise, je me suis retrouvée à la table de mon directeur, passablement éméché. Il a payé un cocktail type mojito à une de mes collègue, en disant ouvertement qu’il voulait la faire boire pour la « sauter » après le repas. A part moi, personne n’a réagi parmi la dizaine de personnes présentes autour de la table. »
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    Réforme des retraites : un projet inacceptable pour les femmes

    6 novembre 2010

    Les femmes, ces oubliées de la retraite

    Les régimes de retraite ont été conçus pour des hommes travaillant à temps plein et sans interruption de carrière dans un rôle de soutien de famille. Les femmes étaient cantonnées dans des rôles d’épouses et de mères. Elles ne bénéficiaient pas de droits propres mais de droits dérivés.

    La logique dominant cette architecture était une logique de « protection » des femmes. Le système, tout en ayant évolué, se révèle toujours inadapté pour assurer une retraite décente aux personnes ayant eu un parcours professionnel plus atypiques ou ayant connu des périodes de précarité. C’est notamment le cas des femmes qui ont une pension de retraite inférieure de 38% à celle des hommes.

    Le système de retraite actuel reflètent les inégalités subies tout au long des parcours professionnels, notamment chez les femmes, et ces écarts sont creusés par les différences de patrimoine : inégalités de salaires, chômage, précarité d’emploi, temps partiel, années d’arrêt pour élever leurs enfants et s’occuper de leurs parents. Autant de conséquences de l’inégalité entre les rôles sociaux attribués aux femmes et aux hommes, mais rarement mise en cause.

    L‘objectif d’égalité entre les femmes et les hommes implique de généraliser les droits individuels en remplacement des droits dérivés. Elle implique aussi d’être accompagnée de politiques familiales et fiscales cohérentes pour favoriser l’égalité de carrières entre les hommes et les femmes. Par exemple en Suède, les avantages du congé parental sont soumis à une condition d’alternance entre les deux parents.

    Il faut changer la logique des retraites

    Le gouvernement prépare une réforme des retraites qu’il annonce « juste ». Mais l’allongement de la durée de cotisation et le durcissement du système de décote1, mesures déjà pénalisantes pour toutes et tous, touchent justement de manière disproportionnée les personnes aux carrières courtes – essentiellement des femmes – et les jeunes, du fait des difficultés croissantes d’insertion dans l’emploi et de l’augmentation des années d’études, diminuant d’autant leur capacité à valider un nombre suffisant d’annuités pour leur retraite.

    Les quelques amendements concédés dernièrement pour les femmes ayant eu trois enfants ne sauraient être suffisants pour rendre le projet acceptable tant que la réforme continue de reposer sur les mêmes fondamentaux : le recul des bornes d’âge de 60 et 65 ans à 62 et 67 ans et l’allongement de la durée de cotisation. Ces mesures, discriminatoires envers les femmes selon la HALDE, contribuent à la fois aux faibles pensions, mais aussi par un âge de départ plus tardif, puisque de nombreuses femmes sont obligées d’attendre leur retraite jusqu’à 65 ans pour ne pas subir de décote.

    Notre réforme des retraites, projet alternatif, progressiste et écologiste de réforme des retraites, doit être pensée dans un souci de justice entre les genres et les classes sociales, de solidarité intergénérationnelle.

    Agir sur les vraies causes des inégalités de pensions

    Les inégalités de genre

    • Une majoration de pension de 5 % par enfant accordée aux femmes ou aux hommes ayant la garde exclusive par enfant élevé, en complément de la majoration de la durée d’assurance ;

    • Une majoration en cas de carrière interrompue pour élever ses enfants, valables pour les femmes comme pour les hommes ;

    • Une majoration complémentaire pour les parents ayant élevé leurs enfants seuls ;

    • La reconnaissance du PACS dans les pensions de réversion ;

    • Lutter contre les inégalités professionnelles dans l’entreprise, avec des pénalités pour les entreprises ne mettant pas en œuvre de mesures de réduction de ces inégalités ;

    • Planification du rattrapage intégral des salaires des femmes dans un délai de 5 ans.

    Pour être efficace, la sanction financière doit s’appliquer pour absence de résultats en matière d’égalité, et doit être suffisamment forte pour être incitative.

    Les carrières plus courtes

    • Proratisation du nombre des meilleures années prises en compte pour le calcul de la pension en fonction du nombre d’annuités de la carrière réalisée ;

    • Maintien de l’âge légal de la retraite à 60 ans sans allongement des durées de cotisation ;

    • Annulation de la décote  ;

    • Taxation lourde du recours abusif au travail précaire et /ou à temps partiel haché et institution d’une prime de précarité pour les emplois précaires ;

    • Calcul des cotisations retraite des emplois à temps partiel sur la base d’emplois à taux plein ;

    Mettre en place une réforme durable et équitable

    Un véritable revenu garanti d’existence doit permettre de sécuriser les parcours de vie. Le minimum vieillesse (aujourd’hui de 709/mois) doit dans cet esprit être étendu et revalorisé pour atteindre le niveau du SMIC net, soit 1055€.

    Une autre réforme est possible, juste et solidaire. Les femmes demandent plus que quelques amendements à la marge. C’est le fondement même du projet qui doit être revu.

    La réforme que nous voulons doit être l’occasion de mettre sur pied un régime de retraite durable et équitable.

    1 La décote est une minoration supplémentaire de la pension qui s’applique lorsque la durée de cotisation validée est inférieure à la durée exigée

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