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  • Les femmes l’ouvrent à la fête de l’huma

    21 septembre 2011

    Intervention de Sarah Trichet-Allaire à l’agora d’ouverture de la fête de l’humanité, jeudi 15 septembre

    Féminisme et politique, une affaire de loi ?

    La politique devrait intégrer le féminisme dans toutes ses composantes, dans toutes ses réflexions. Le féminisme est un prisme par lequel on regarde la société, nous permettant de voir les inégalités entre les femmes et les hommes, les injustices. Et la politique devrait y remédier.

    Bon, on est encore loin du compte… Déjà, on peut commencer par faire en sorte que la loi n’oppresse pas les femmes ! De manière directe, en France, nous avons acquis ce droit.

    J’espère que dans quelques années, cette époque où les femmes étaient considérées comme des mineures dans la loi – avec l’interdiction de travailler, de maîtriser sa contraception, de posséder un compte bancaire propre sans autorisation, paraîtra archaïque. Enfin, pour ma part, cela me paraît déjà archaïque, mais, ayant grandi dans une famille de féministe, je ne pense malheureusement pas être représentative de la population française !

    Oui, nous vivons une époque formidable, où tout nous est permis. Ou du moins, rien ne nous est interdit… Dans la loi.

    Par contre, si on se regarde les unes les autres, des interdits, on en traine encore un paquet : interdit de ne pas vouloir d’enfant, interdit d’aimer les autres femmes, interdit de faire du judo (spéciale dédicace à David Douillet), interdit, au boulot, d’être responsable, et surtout pas responsable d’autres hommes, interdit de faire de la politique…

    Oh, bien sûr, certaines femmes y arrivent, et, à cette tribune, vous en voyez un petit échantillon. Mais ne croyez pas que, toute féministe que je suis, je ne me suis pas dit un jour ou l’autre : suis-je capable d’y arriver ? Est-ce que je ne devrais pas plutôt être avec mes enfants, ma famille ? Machin n’est-il pas plus compétent, plus capable, plus, plus, plus ?

    Alors oui, avant d’arriver à l’égalité femmes-hommes, il y a du boulot. Dans les têtes des hommes, dans les têtes des femmes. Et dans la loi aussi.

    Car, si rien ne nous est interdit dans la loi, elle nous incite quand même plus à prendre des temps partiels qu’aux hommes. Parce qu’un temps partiel, pour une femme, c’est normal : après tout, ce n’est qu’un salaire d’appoint. Et de toute façon, quand y’aura moins de boulot, elle pourra partir, puisqu’elle peut compter sur son mari. Enfin, à condition qu’elle ait un mari. De qui elle ne veut pas se séparer. Et qui en plus a du boulot. Ce qui se trouve de moins en moins, quand même… Alors une loi qui interdirait les temps partiels imposés, ce serait pas mal, quand même.

    La loi, elle nous incite à nous arrêter de travailler pour s’occuper des gosses, puisque ça revient aussi cher de les faire garder (je ne parle pas des chanceuses qui ont des places à la crèche) et que les pères n’ont que 14 jours pour « aider » la jeune accouchée. Ben oui, aider et non prendre toute sa place, à égalité. Parce qu’en 2 semaines, c’est pas comme ça que les hommes vont pouvoir réellement prendre en main la maison. Alors une loi qui donnerait autant de congé parental aux hommes qu’aux femmes, ce serait pas mal, quand même.

    La loi oblige la parité en politique. Un titulaire, une suppléante. Ou des listes alternées. Et quand il faut élire le conseil d’agglomération et qu’il y a d’office toutes les têtes de liste, tiens, c’est marrant, mais y’a beaucoup moins de femmes. Et quand il faut répartir les vices-présidences, pareil. À quand une loi pour la parité réelle en politique, y compris sur les postes à responsabilité ?

    La loi, quand on est lesbienne, ne nous interdit pas d’avoir des enfants. Mais bon, elle ne fait rien pour non plus. À quand une loi pour autoriser la fécondation in vitro pour toutes ? En couple ou célibataires ? Hétéros ou lesbiennes ?

    Et quand on en veut pas d’enfants ? La contraception reste encore inégalement accessible à toutes : les pilules mieux dosées sont moins remboursées, un bon nombre de gynécos ignorent qu’on peut mettre un stérilet même si on n’a pas eu d’enfants. Et l’avortement. Ah oui, on a le droit. À condition de trouver un hôpital et un médecin qui puisse le faire.

    La loi nous autorise, quand nous sommes battues, à porter plainte. Bon, tous les gendarmes et policiers ne sont pas forcément au courant. On a aussi le droit de retourner chez nous après, auprès de l’auteur des coups. Avec un peu de chance, on peut s’en sortir, quitter ça et commencer une nouvelle vie. Lui, il peut aussi continuer à frapper une autre femme pour prouver sa virilité. Oui, il faut des lois pour obliger à avoir des logements d’urgence, des formations pour les fonctionnaires de police et les gendarmes pour accueillir les personnes victimes de violence, mais aussi une prise en charge des personnes violentes, car la violence n’est pas une fatalité.

    Et quand nous sommes violées, bien sûr que la loi nous protège. Paraît même que nous avons parmi les peines les plus lourdes qui existent. Encore faut-il y aller, porter plainte. 10%. une victime sur dix y vont. Pour raconter encore et encore leur histoire. Pour se faire poser des questions débiles du genre « comment êtiez-vous habillées », « que faisiez-vous là », « avez-vous dit non » et « combien de fois »… (Merde alors) quelle loi peut protéger contre cette connerie qui fait croire que les hommes sont des bêtes en rut et que les femmes n’ont qu’à rester chez elle pour être protégées ? Alors que c’est bien souvent chez elles, que le viol se passe…

    Alors oui, les lois, c’est nécessaire, plus que nécessaire. On en a encore besoin. Mais on a aussi besoin de changer les mentalités ! Et ça, c’est pas qu’à coup de loi que ça se change, c’est sur le terrain. C’est avec des associations comme la barbe ! qui montrent le ridicule d’assemblées exclusivement masculines. Avec des associations comme Mix-Cité qui montrent le sexisme des jouets de Noël, roses pour les filles, bleus pour les garçons. Avec le planning familial, les chiennes de garde, les Panthères Roses, la Marche Mondiale des Femmes, Osez le Féminisme, bien sûr, le CNDF, le CADAC, enfin… je ne vais pas toutes les citer, ces assos formidables, qui sont toujours là pour titiller, énerver, mais aussi montrer l’évidence, les injustices… Les maternités qu’on veut fermer, comme celle des lilas, les aberrations comme l’interdiction d’enseigner le genre dans les manuels scolaires, comme si c’était une lubie féministe (oh le gros mot) et non une réalité sociologique. Parler des évidences mais que certains ignorent, comme l’existence du clitoris chez les femmes (sisi, on dirait que certains ne s’en rendent pas compte).

    Toutes ces associations, ces personnes qui les font vivre, et je sais combien cela peut être difficile parfois, mais aussi tellement enrichissant, ce sont elles qui poussent à faire voter les lois. Voilà aussi comment faire changer les mœurs. Et comment faire comprendre à toute la classe politique que la loi c’est nécessaire, mais que tant qu’il n’y a pas de réelle volonté politique, il n’y a pas d’avancées pour les femmes, pas d’avancées pour les hommes, pas d’avancées pour le féminisme.

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    Contre le viol, Rassemblons-nous !

    10 septembre 2011

    Le traitement médiatique inacceptable réservé à l’affaire DSK en mai dernier avait suscité une indignation générale et donné lieu à une vive réaction des milieux féministes. Suite à l’abandon des poursuites à son encontre par la justice américaine, EELV et l’ensemble des féministes dénoncent l’indécence avec laquelle la grande majorité des médias accueille le retour de l’ancien directeur du FMI.

    Ainsi que l’a déclaré Eva Joly , “ Les images du retour de Dominique Strauss-Kahn en France, sous les applaudissements, heurtent. Ce n’est pas le retour d’un héros. (…) [C]ela anéantit des dizaines d’années de lutte contre le harcèlement sexuel et les violences faites aux femmes.”

    Sans préjuger du fond de l’affaire, on ne peut que déplorer qu’une accusation aussi sérieuse que celle de viol n’ait pas fait l’objet d’un véritable procès permettant de lever le doute sur la culpabilité ou l’innocence de l’accusé, et donnant droit de cité à la parole de la plaignante. Or, à entendre certaines analyses des médias, les notions même de viol et de harcèlement sexuel paraissent remises en cause par cet abandon des poursuites. Ces analyses génèrent un insupportable climat de suspicion autour de la parole des victimes.

    EELV rappelle que si la présomption d’innocence est un droit légitime, le viol est un crime inscrit dans la loi. Or, nous constatons que de façon croissante les victimes de viol sont nombreuses à être rejetées dans le silence, la culpabilité et l’insulte publique.

    Solidaire avec les victimes de viol, EELV s’indigne que cet abandon des poursuites donne lieu à une telle délégitimation de leurs témoignages.

    Les chiffres sont éloquents : selon les associations, 200 femmes sont violées chaque jour en France, mais seulement 4 d’entre elles verront leur agresseur reconnu comme violeur, jugé et condamné.

    Nous, hommes et femmes, féministes et écologistes, affirmons que toute violence commise contre les femmes doit être punie. Nous exigeons que tous les hommes accusés de viols et d’agressions soient jugés avec le sérieux que ces crimes requièrent et que leurs victimes soient reconnues en tant que telles : qu’on les accueille dignement, qu’on les écoute véritablement et qu’enfin justice leur soit rendue.

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    Jeudi de l’écologie : vidéo en ligne

    4 août 2011

    Retrouvez les vidéos du jeudi de l’écologie organisé par la commission féminisme :

    Femmes en France, Femmes en Europe, comment bouleverser l’ordre sexué ?

    Avec Réjane Sénac Slavinsky, Olga Trostiansky, Chris Blache et Caroline De Haas. Un débat animé par Sarah Trichet-Allaire.

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    la commission féminisme présente aux rencontres du féminisme les 2 et 3 juillet à Evry

    30 juin 2011

    Outre notre présence dans l’organisation et la participation aux rencontres à différents moments, Dominique Trichet-Allaire, membre du bureau de la commission, interviendra à l’atelier :


    Développement durable, économie verte, décroissance… Quels impacts sur les relations entre femmes et hommes ? Quelles contributions à l’égalité ?

    Samedi 2 juillet, 13 h 30 à 15 h

    Des acteurs et actrices citoyennes et des chercheur-es parlent d’une crise systémique de civilisation : déséquilibres écologiques, creusement des inégalités et des exclusions, obsolescence du système économique fondé sur la croissance du PIB et la spéculation financière, affaiblissement de la démocratie… Mais du niveau individuel au niveau international en passant par le niveau local, le débat sur « quel mode de développement humain pour y faire face » occulte le plus souvent la question du genre. Pourtant, des associations se mobilisent pour intégrer les femmes et le féminisme dans ces travaux, comme la préparation de Rio + 20 et les négociations climatiques, qui pourraient être une étape importante de redéfinition d’un développement soutenable, ou à contrario de triomphe d’un capitalisme « vert ». Quelle est la place des rapports sociaux de sexe dans ces enjeux ? En France cette notion est à peu près inconnue des mouvements environnementalistes comme des décideurs politiques censés élaborer des Plans climat et autres stratégie de développement durable. De leur côté, les « objecteurs-trices » de croissance commencent à s’interroger sur l’absence de femmes dans leurs mouvements, et sur les répercussions et détournements possibles de la sobriété écologique sur les temps de travail ménager et de care en l’absence d’une répartition équitable des rôles sociaux entre hommes et femmes ?

    Intervenant-es
    Yveline Nicolas, Adéquations, animatrice et introduction à l’atelier
    Dominique Trichet-Allaire, commission Féminisme EELV
    Françoise Kiéfé, Groupe de contact Genre et développement soutenable du collectif Rio + 20, et Marche Mondiale des femmes

    Informations : http://www.adequations.org/spip.php?article1636

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    Manifestation du 8 mars 2011

    6 mars 2011

    Manif qui a eu lieu le 5 mars, sous le thème

    Marche pour l’ÉGALITÉ, la LIBERTÉ et la DIGNITÉ

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    Intervention au Conseil Fédéral

    3 février 2011

    Lors de chaque conseil fédéral, les commissions thématiques disposent d’un temps de parole. Ceci est l’intervention du conseil fédéral du 29/30 janvier 2011.

    Europe Écologie les Verts porte le féminisme parmi ses valeurs fondamentales. Et ce n’est pas chose facile aujourd’hui, car le féminisme, les droits des femmes, se font attaquer de toute part. Je ne vous rappelle pas les chiffres ignobles des violences faites aux femmes, les inégalités salariales – tout récemment, l’État est revenu sur l’obligation d’audit des entreprises qui devait permettre de mettre en évidence les freins aux inégalités salariales et y remédier -, l’image des femmes véhiculée dans la publicité ou la diminution des crédits aux centre IVG.
    L’IVG, justement. La semaine dernière, encore, une manifestation « pro-life » se déroulait à Paris, réunissant beaucoup de monde, des jeunes. Beaucoup trop de monde.
    Mais nous aussi, au sein du parti, nous pouvons constater une régression : le manque de parité aux cantonales. Bien que cela soit mieux que la dernière fois, nous n’atteignons pas encore une moitié de titulaires féminines. Les jeudis de l’écologie, où les intervenants sont très majoritairement des hommes. Le vocabulaire, encore, et malgré le peu d’effort que cela demande. Au lieu de parler de « réseau de coopérateurs », parlons de « réseau coopératif ». Même si ce n’est certes pas notre combat principal, cela reflète le manque d’intérêt pour le féminisme au sein de notre parti, comme au sein de la société.

    Et pourtant, nous avons tout intérêt à mettre le féminisme au coeur de nos revendications. Des électrices, des électeurs, nous attendent sur ce terrain. Des adhérentes et des adhérents également.

    Un mot sur l’actualité, à présent. En ce moment est examiné la loi sur la bio-éthique. La commission féminisme, avec d’autres, discute depuis un certain temps sur ces sujets. La Gestation Pour Autrui, notamment, la GPA, a fait l’objet d’un atelier commun lors des Journées d’Été de Nantes avec les commissions LGBT, santé et justice.
    Pour nous, notre position est claire. Nous n’acceptons pas la GPA : il s’agit d’une instrumentalisation du corps des femmes.
    Pour favoriser la parentalité des couples homosexuels masculins, nous préférons que d’autres voies soient privilégiées, comme l’adoption ou les projets de co-parentalité. Et pour les couples lesbiens, tout comme pour les femmes célibataires, autorisons la Procréation Médicalement Assistée, la PMA.

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    Féminisme : contribution pour le projet 2012

    1 décembre 2010

    Vous pouvez retrouver ce texte sur le site du projet 2012 des écologistes.

    Comme tout projet démocratique et respectueux de la Déclaration des Droits de l’Homme, un projet écologiste est un projet qui n’oublie pas les femmes et la lutte pour qu’elles vivent l’égalité avec les hommes. Cela passe par rendre les femmes visibles pour mettre en lumière les inégalités qu’elles subissent, et à proposer des mesures phares pour y remédier.

    Rendre les femmes visibles :

    Les ministères et la fonction publique auront pour obligation de genrer chacun de leurs travaux, tant au niveau des analyses de situations que dans la mise en œuvre des projets politiques. Lorsqu’ils constateront des différences entre la situation des femmes et celle des hommes, ils devront mener une réflexion sur les moyens à mettre en œuvre pour les réduire au plus vite, sans s’exonérer de la possibilité d’actions concernant spécifiquement les femmes ou les filles.

    Les femmes doivent apparaître comme aussi incontournables que les hommes à tous les niveaux de prise de responsabilité. Différents outils seront mis en place pour y parvenir :

    • Généralisation de l’objectif de la parité des cadres dirigeants, dans la fonction publique et dans les grandes entreprises privées, ce qui implique le plus souvent des nominations principalement de femmes jusqu’à parvenir à cette parité, et ce dans un délai de cinq années.

    • Mise en avant des femmes qui ont fait l’histoire dans tous les domaines (politique, sciences, arts, lettres etc…) : favoriser la recherche, la publication et la vulgarisation sur le sujet.

    • Les modes de scrutins électoraux seront adaptés pour permettre la parité effective, au-delà de la parité de candidature.

    • Les structures rendant des personnes connues (édition, création artistique, spectacles, produits culturels, télévision, sports etc …) seront encouragées à mettre de la mixité dans leurs activités, en passant par des subventions accordées conditionnellement en fonction de leur proximité avec la parité des auteur/es, artistes, sportive/fs etc… mis/es en valeur, vivant/es ou décédé/es.

    • Révision des règles orthographiques appliquées dans les corrections des épreuves d’examen et les documents officiels :

      • modification des règles d’accord pour revenir à ceux employés avant Vaugelas, qui a rédigé les fondements de la grammaire française encore aujourd’hui appliquée en prenant comme principe la supériorité de l’homme sur la femme.

      • Utilisation du mot « humain » pour désigner femmes et hommes ensembles ou indifféremment (« droits de l’humain » à la place de « droits de l’homme »)

      • Disparition du mot « mademoiselle » et de madame + prénom et nom du mari des documents officiels, utilisation du prénom et du nom de famille de la femmes pour la nommer dans les documents officiels adressés au couple (à son choix elle pourra toujours utiliser le nom de son conjoint en usage).

    • Rectification de la loi sur l’attribution du nom de famille en supprimant le leg du nom du père aux enfants par défaut, et en donnant à tous les enfants le nom de famille de ses deux parents. Chaque enfant pourra choisir le nom qui sera transmis à leurs propres enfants, un seul nom pouvant être choisi comme « nom d’usage », durant l’enfance ou la vie d’adulte. (Explication : actuellement, en cas de désaccord entre les deux parents, c’est le nom du père qui devient celui de l’enfant. Donc si le père veut transmettre son nom, il peut décider de le faire et la mère n’a qu’à s’y plier. )

    • Passage d’une déclaration d’impôt par famille à une déclaration d’impôts par adulte : de même qu’à une époque il y avait un vote familial exercé par l’homme de la famille, il y a maintenant des impôts calculés au niveau familial payés par l’homme de la famille (la déclaration est à son nom, la conjointe n’apparaissant que comme « part, au même titre que les enfants).

    • Passage progressivement d’une sécurité sociale de conjoints comme « ayants droits » à une sécurité sociale autonome, incitative au travail féminin à temps égal avec son conjoint.

    • L’argent de la prostitution des prostituées ne doit pas être considéré comme un revenu, les prostituées doivent avoir accès à toutes les aides destinées aux personnes sans revenu (RMI, CMU, allocation logement etc…), ne pas avoir à déclarer cet argent aux impôts (État proxénète) et avoir les mêmes droits que les autres femmes.

    Réduire les inégalités :

    Lorsque les statistiques sont genrées, elles permettent de quantifier des inégalités généralisées :

    • de revenus : les femmes ont des moindres rémunérations, de moins bons emplois, plus de temps partiels, une absence du monde du travail, exercent des travails « au noir » en tant qu’aides de leur conjoint, ont de petites retraites etc) ;

    • de travail : les femmes travaillent plus que les hommes en cumulant travail familial et emploi, leurs emplois sont généralement moins épanouissants ;

    • de propriété : elles sont moins propriétaires de la terre (mais existe-t-il des chiffres précis concernant la France ?), des entreprises et d’actions ;

    • d’accès aux soins : les médicaments ne sont pas conçus pour les femmes, la gynécologie médicale est en voie de disparition, elles se rendent moins chez le médecin ;

    • d’accès à une sexualité épanouie : les femmes sont souvent considérées comme des objets sexuels ou des reproductrices en fonction de la manière dont elles vivent leur sexualité ou en fonction des besoins des hommes de leur entourage, les médias amplifiant ce phénomène ;

    • de considération comme êtres humains autonomes : les femmes sont souvent traitées selon ce qu’elles peuvent apporter aux hommes et aux enfants, et non selon leurs besoins propres (exemple : le congé maternité n’est pas accordé parce que les femmes ont besoin de se remettre de leurs couches, mais parce que l’enfant a besoin de soins particuliers)

    • de bénéfices dans la redistribution par les impôts : les choix d’utilisation des impôts se font plus en direction des besoins masculins que féminins

    • de sécurité : les agressions par leur conjoint sont la principale cause de décès des femmes de 16 à 45 ans, mais les moyens mis en œuvre pour les en protéger sont négligeables. Les femmes sont rarement les agresseuses, habituellement les victimes d’agressions

    • d’accès aux lieux de pouvoir et de responsabilité : si elles sont souvent plus diplômées que les hommes, elles sont le plus souvent écartées des postes de dirigeantes ou de cadres au profit d’hommes qui n’ont pas montré une supériorité de compétence ;

    • d’accès à une orientation professionnelle diversifiée : les métiers dans lesquelles s’orientent les filles représentent 10% de la totalité des professions ;

    • d’une éducation valorisant leurs capacités et leurs compétences au-delà des stéréotypes sexués.

    Réduire ces inégalités demande la mise en place d’une politique volontariste et spécifiquement destinées aux femmes. Les Verts s’engagent à mettre en place des projets adaptés aux besoins réels, déterminés par des analyses genrées à tous les niveaux.

    Les outils d’une politique pour l’égalité entre les femmes et les hommes :

    • Une finance prenant en compte le genre dans les recettes et les dépenses ;

    • Des moyens pour faire face aux problèmes spécifiques :

      • Violences faites aux femmes avec en toute première priorité leur protection et la possibilité pour elles de vivre chez elles en toute sécurité. Cela passe par une réforme des règles de garde des enfants lors de séparations.

      • Des recherches (CNRS, université) sur les moyens de lutter contre les stéréotypes de sexe et par la suite de formations en particulier de l’ensemble des acteurs de la culture, du sport et de l’éducation.

    • Des politiques redirigées : le traitement des différents sujets se fera en tenant compte aussi des besoins des femmes. Des exemples :

      • Favoriser l’accès de toutes les femmes à une sexualité épanouie et respectée par les hommes (importance de l’éducation donc de la formation des partenaires éducatifs, et questionnement sur ce que peut être une sexualité épanouie pour une prostituée)

      • Soutien des femmes seules, en tenant compte de leurs besoins : aides pour éduquer leurs enfants (formations, médiations), rompre l’isolement par de nouvelles formes d’habitats

      • Rediriger les subventions aussi vers les activités choisies par les femmes et valoriser ces activités

      • Prendre en compte la manière dont les femmes utilisent l’espace public pour leur permettre un meilleur accès :

        • Accompagnement des filles à des activités leur permettant de sortir de leur quartier et du regard des frères

        • Formation à la nuit pour éradiquer les peurs et sécurisation lorsque nécessaire

        • Aménagements de la rue qui favorise le quotidien des femmes (sécurité pour les enfants autonomes et cyclistes, trottoirs pour poussettes etc…)

    • Des financements incitatifs aux mesures prises en faveur de l’égalité par des subventions et aides diverses accordées sous conditions, par exemple :

      • aux entreprises : moyenne des salaires féminins égale à la moyenne des salaires masculins, égalité de responsables de plus haut niveau, horaires conciliables avec la vie familiale pour les hommes aussi, promotion des femmes qu’elles aient ou non des enfants etc…

      • culturelles accordées : égalité d’auteures/auteurs, artistes femmes/hommes, salaires etc…

      • sportives : égalité de salaire, féminisation des sports comme le football

    • L’application des lois concernant les discriminations, les violences, l’exploitation, le droit du travail, les insultes, les propos sexistes etc. : la plupart des lois existent mais elles ne sont pas ou mal appliquées, les actrices/acteurs de la justice doivent recevoir des formations et des directives pour cela.

    • Modification des temps de la vie :

      • Congé de maternité transformé en congé de parentalité et congé de grossesse, le premier destiné aux besoins de l’enfant, le deuxième à ceux de la mère. Les pères devront prendre au moins la moitié des congés de parentalité, dont une partie durant le congé de grossesse post-accouchement, le congé de parentalité pouvant se décliner de diverses manières – deux mi-temps, alternance entre le père et la mère etc…

      • Étude de la manière dont peut être conciliée la vie personnelle, la parentalité, la vie professionnelle (et la retraite) et la vie publique pour les femmes et pour les hommes.

      • Étude d’une refonte du système de protection sociale pour inciter les femmes à devenir autonomes sans pour autant supporter l’essentiel des charges d’enfants

    Une politique pour l’égalité entre les femmes et les hommes est difficile à mettre en œuvre, les stéréotypes étant très ancrés dans chacun d’entre nous, femmes et hommes, nous masquant souvent les inégalités. C’est l’esprit de justice pour les femmes qui mène cette réflexion, à laquelle nous espérons que vous adhérerez.

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    Féminisme et Écologie politique : Testez vos connaissances

    17 novembre 2010

    Lors des Assises de Lyon, des affichettes ont fleuries sur les murs, les tables, interpellant les uns et les autres sur le féminisme, sous forme de quizz.

    Téléchargez le document pour le diffuser dans vos régions.

    Et vous, quel score faites-vous ?

    1. Quel pourcentage les femmes représentent-elles dans les emplois à temps partiel ?

      a. 49%    b. 66 %    c. 82 %     d. 91%

    2. Combien de femmes françaises auront recours une fois dans leur vie à l’avortement ?

      a. 4%     b. 18%    c. 29%    d. 40%

    3. Selon la croissance actuelle du nombre de femmes dans les conseils d’administration, quand obtiendra-t-on la parité ?

      a. 2027    b. 2032    c. 2059     d. 2065

    Et chez les Verts, faisons-nous mieux ?

    1. Parmi les secrétaires régionales, combien sont des femmes ?

      a. 2    b. 5    c. 8     d.12

    2. Sur les 18 commissions, combien de femmes sont responsables ?

      a. 2    b. 3    c. 5     d. 7

    3. Combien de femmes d’Europe Écologie étaient têtes de liste aux dernières élections régionales ?

      a. 2    b. 4    c. 5    d. 7

    Vous n’avez aucune bonne réponse : Vous savez que le féminisme est une des valeurs de l’écologie politique ? Vous devriez profiter des prochaines formations sur le féminisme qui se dérouleront en région !

    Vous avez 1 ou 2 bonnes réponses : C’est un début, mais peut-être que vous pensiez que les écologistes étaient à l’abri de schémas sexistes de notre société. Dans notre mouvement aussi, il faut veiller aux valeurs féministes.

    Vous avez 3 ou 4 bonnes réponses : Le féminisme, vous savez ce que c’est, mais il y a encore quelques points obscurs. Adhérez à la commission pour être au fait de tous ce qui touche au sexisme !

    Vous avez 5 ou 6 bonnes réponses : Bravo ! Si ce n’est pas déjà le cas, adhérez à la commission pour éclairer les militant/es de vos lumières !

    Réponses : c; d; d; b; b; b

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    Réforme des retraites : un projet inacceptable pour les femmes

    6 novembre 2010

    Les femmes, ces oubliées de la retraite

    Les régimes de retraite ont été conçus pour des hommes travaillant à temps plein et sans interruption de carrière dans un rôle de soutien de famille. Les femmes étaient cantonnées dans des rôles d’épouses et de mères. Elles ne bénéficiaient pas de droits propres mais de droits dérivés.

    La logique dominant cette architecture était une logique de « protection » des femmes. Le système, tout en ayant évolué, se révèle toujours inadapté pour assurer une retraite décente aux personnes ayant eu un parcours professionnel plus atypiques ou ayant connu des périodes de précarité. C’est notamment le cas des femmes qui ont une pension de retraite inférieure de 38% à celle des hommes.

    Le système de retraite actuel reflètent les inégalités subies tout au long des parcours professionnels, notamment chez les femmes, et ces écarts sont creusés par les différences de patrimoine : inégalités de salaires, chômage, précarité d’emploi, temps partiel, années d’arrêt pour élever leurs enfants et s’occuper de leurs parents. Autant de conséquences de l’inégalité entre les rôles sociaux attribués aux femmes et aux hommes, mais rarement mise en cause.

    L‘objectif d’égalité entre les femmes et les hommes implique de généraliser les droits individuels en remplacement des droits dérivés. Elle implique aussi d’être accompagnée de politiques familiales et fiscales cohérentes pour favoriser l’égalité de carrières entre les hommes et les femmes. Par exemple en Suède, les avantages du congé parental sont soumis à une condition d’alternance entre les deux parents.

    Il faut changer la logique des retraites

    Le gouvernement prépare une réforme des retraites qu’il annonce « juste ». Mais l’allongement de la durée de cotisation et le durcissement du système de décote1, mesures déjà pénalisantes pour toutes et tous, touchent justement de manière disproportionnée les personnes aux carrières courtes – essentiellement des femmes – et les jeunes, du fait des difficultés croissantes d’insertion dans l’emploi et de l’augmentation des années d’études, diminuant d’autant leur capacité à valider un nombre suffisant d’annuités pour leur retraite.

    Les quelques amendements concédés dernièrement pour les femmes ayant eu trois enfants ne sauraient être suffisants pour rendre le projet acceptable tant que la réforme continue de reposer sur les mêmes fondamentaux : le recul des bornes d’âge de 60 et 65 ans à 62 et 67 ans et l’allongement de la durée de cotisation. Ces mesures, discriminatoires envers les femmes selon la HALDE, contribuent à la fois aux faibles pensions, mais aussi par un âge de départ plus tardif, puisque de nombreuses femmes sont obligées d’attendre leur retraite jusqu’à 65 ans pour ne pas subir de décote.

    Notre réforme des retraites, projet alternatif, progressiste et écologiste de réforme des retraites, doit être pensée dans un souci de justice entre les genres et les classes sociales, de solidarité intergénérationnelle.

    Agir sur les vraies causes des inégalités de pensions

    Les inégalités de genre

    • Une majoration de pension de 5 % par enfant accordée aux femmes ou aux hommes ayant la garde exclusive par enfant élevé, en complément de la majoration de la durée d’assurance ;

    • Une majoration en cas de carrière interrompue pour élever ses enfants, valables pour les femmes comme pour les hommes ;

    • Une majoration complémentaire pour les parents ayant élevé leurs enfants seuls ;

    • La reconnaissance du PACS dans les pensions de réversion ;

    • Lutter contre les inégalités professionnelles dans l’entreprise, avec des pénalités pour les entreprises ne mettant pas en œuvre de mesures de réduction de ces inégalités ;

    • Planification du rattrapage intégral des salaires des femmes dans un délai de 5 ans.

    Pour être efficace, la sanction financière doit s’appliquer pour absence de résultats en matière d’égalité, et doit être suffisamment forte pour être incitative.

    Les carrières plus courtes

    • Proratisation du nombre des meilleures années prises en compte pour le calcul de la pension en fonction du nombre d’annuités de la carrière réalisée ;

    • Maintien de l’âge légal de la retraite à 60 ans sans allongement des durées de cotisation ;

    • Annulation de la décote  ;

    • Taxation lourde du recours abusif au travail précaire et /ou à temps partiel haché et institution d’une prime de précarité pour les emplois précaires ;

    • Calcul des cotisations retraite des emplois à temps partiel sur la base d’emplois à taux plein ;

    Mettre en place une réforme durable et équitable

    Un véritable revenu garanti d’existence doit permettre de sécuriser les parcours de vie. Le minimum vieillesse (aujourd’hui de 709/mois) doit dans cet esprit être étendu et revalorisé pour atteindre le niveau du SMIC net, soit 1055€.

    Une autre réforme est possible, juste et solidaire. Les femmes demandent plus que quelques amendements à la marge. C’est le fondement même du projet qui doit être revu.

    La réforme que nous voulons doit être l’occasion de mettre sur pied un régime de retraite durable et équitable.

    1 La décote est une minoration supplémentaire de la pension qui s’applique lorsque la durée de cotisation validée est inférieure à la durée exigée

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    Le droit à l’avortement : un droit fragilisé Défendons-le !

    4 novembre 2010

    Communiqué de presse du 4 novembre 2010

    Europe Ecologie – Les Verts appelle à manifester le 6 novembre contre le démantèlement de l’hôpital public et pour le droit à l’avortement.

    Le droit à l’avortement acquis de longue lutte est aujourd’hui menacé : les plannings familiaux manquent de moyens, le parcours pour avorter est souvent semé d’embûches : délais trop longs pour prendre un rendez-vous, demande d’avance de frais, fermeture de centres d’IVG de proximité, culpabilisation…

    Limiter le droit à l’avortement ne réduit pas le nombre d’avortements mais seulement les possibilités offertes aux femmes, ce qui contribue à reporter inutilement le moment de l’opération. On estime que 40% des femmes en France auront recours à l’interruption volontaire de grossesse. Ce n’est pas une question marginale mais une liberté fondamentale pour les femmes : le droit de disposer de son corps et de faire un choix de vie.

    L’application de la loi connaît des difficultés croissantes du fait de la non-revalorisation du tarif de l’acte depuis 1991 qui a entraîné un net désengagement des centres privés dont le nombre s’est réduit de 36 % en 5 ans. Cela a pour conséquence une surcharge des services publics qui placent hors délai nombre de femmes obligées de se rendre aux Pays Bas ou en Grande Bretagne, comme avant 1975.

    Dans une période où les valeurs conservatrices font leur retour, où le mouvement pro-life se renforce et où le système de santé publique est en danger, le droit à l’avortement ne doit pas devenir un droit inaccessible. L’ensemble des moyens nécessaires pour maintenir le droit à l’avortement en tant que droit effectif doivent être mis en place. Il est nécessaire d’insister sur la réouverture des centres de proximité, l’éducation à la sexualité, mais aussi la gratuité de l’IVG ainsi que de l’ensemble des moyens contraceptifs.

    Car rien n’est acquis, rejoignez nous samedi 6 novembre à 14h place d’Italie !

    Djamila Sonzogni, Porte-parole

    Sarah Trichet-Allaire, Responsable de la commission Féminisme des Verts

    À voir sur le site internet des Verts

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