Se réconcilier avec la nature
L’Aquitaine est une région d’exception, bénéficiant d’atouts considérables du fait de sa géographie, de son patrimoine naturel et d’une répartition équilibrée de ses activités et pôles économiques.
Les risques cependant de ne pas conserver ces atouts pour le bien vivre des Aquitains sont réels. La dégradation de l’environnement, accentuée par le changement climatique, menace directement notre cadre de vie, notre santé, les fragiles équilibres écologiques, nos ressources naturelles…Nous devons entrer, par obligation, dans une nouvelle ère où chacun doit assumer sa part de responsabilité pour préserver notre patrimoine environnemental.
Il nous importe de garantir l’accès de tous à la nature, et d’apporter à chacun les conditions nécessaires pour vivre en harmonie avec elle. Notre enjeu, en Aquitaine comme ailleurs, en 2010 - année de la biodiversité - et pour l’avenir, est de réconcilier l’homme avec la nature ! La biodiversité - appelé aussi diversité biologique - définit la diversité de toutes les formes du vivant. Elle est indispensable pour maintenir les processus d’évolution du monde vivant. Elle est la vie ! Si une espèce est en danger, ce sont toutes les espèces qui lui sont liées directement ou indirectement qui peuvent disparaître et au final, en bout de chaîne, c’est l’espèce humaine qui en subit les conséquences.
On estime que la moitié des espèces vivantes que nous connaissons pourrait disparaître d’ici un siècle, tandis que 60% des services rendus par les écosystèmes sont actuellement en déclin. C’est pour cela qu’il est vital et urgent de stopper la perte de biodiversité.
À QUOI SERT LA BIODIVERSITE ?
- à nous nourrir : La survie ou l'évolution de plus de 80 % des espèces végétales dans le monde et la production de 84 % des espèces cultivées en Europe dépendent directement de la pollinisation par les insectes (abeilles, bourdons, papillons, etc.). La richesse du vivant permet ainsi une meilleure production agricole et saine avec le concours de centaines d’espèces pollinisatrices et aussi prédatrices d’insectes néfastes aux cultures.
- à nous soigner : 70% des médicaments qui sont utilisés à l’heure actuelle sont encore extraits ou dérivés de plantes et d’arbres. Perdre de la biodiversité, c’est donc prendre le risque de perdre des médicaments pour le futur.
- à améliorer notre qualité de la vie et favoriser notre bien être social en offrant des paysages variés et un cadre de vie agréable.
- à assurer la régulation des grands équilibres naturels de la biosphère qui est indispensable au déroulement des cycles du carbone, de l’oxygène, de l’eau…
- à maintenir la fertilité des sols, à décomposer les divers polluants organiques, à épurer les eaux de surface…
NOS PROPOSITIONS
1. Création d’une Agence régionale de la biodiversité sauvage et cultivée en Aquitaine - « NaturAquitaine »
Cette Agence aura les missions suivantes :
- de mise en réseau des données, connaissances et expertises existantes en Aquitaine par la mise en place d’un observatoire régional qui rassemblera les données déjà disponibles sur le sujet mais dispersées au sein de nombreuses instances régionales, départementales, associatives, scientifiques, universitaires, professionnelles…
- d’établissement, en liaison avec les acteurs institutionnels, scientifiques, associatifs et professionnels concernés, d’indicateurs et de tableaux de bord régionaux sur l’évolution de la biodiversité et sur l’évaluation des politiques mises en place ;
- d’accompagnement et de coordination des acteurs institutionnels, notamment dans leurs politiques d’aménagement du territoire, d’environnement, d’urbanisme, etc. pour une meilleure prise en compte de la biodiversité et de la gestion parcimonieuse des ressources naturelles (trames vertes et bleues, restauration de la nature ordinaire, de la nature en ville, ceintures maraîchères, zéro pesticides…)
- d’accompagnement des milieux agricole, sylvicole, ostréicole, piscicole et halieutique dans une évolution de leurs pratiques vers une gestion environnementale intégrée permettant d’assurer la pérennité et le développement de leurs activités.
- de concertation entre les différents usagers de la nature (agriculteurs, sylviculteurs, chasseurs, pêcheurs, associations de protection, randonneurs, collectivités,…)
- d’information du grand public sur les réalités et les enjeux de la biodiversité en Aquitaine (soutien à des campagnes régionales de sensibilisation, portail Internet biodiversité, expositions, partenariat avec les associations, etc.)
- de diffusion et de mutualisation au niveau régional et inter-régional des bonnes pratiques et des retours d’expérience (conférences, séminaires, publications, etc.)
2. Renforcer le soutien aux actions de protection de la nature
Renforcer considérablement le financement consacré aux actions et projets de préservation de la nature et de la biodiversité dans le cadre des contrats pluriannuels d’objectifs entre la région Aquitaine et les gestionnaires de sites naturels d’intérêt régional (associations, conservatoires, etc.). Ce dispositif sera élargi aux actions en faveur des trames bleues et vertes, aux corridors biologiques, à la plantation de haies, à l’agro-foresterie, à la nature en ville…
3. Consolider le soutien aux parc naturels régionaux et inter-régionaux
Consolider les financements de la gestion des Parcs naturels régionaux et inter régionaux existants (Parc du Périgord-Limousin, Parc des Landes de Gascogne) et contribuer à accélérer la création de nouveaux parcs naturels : Parc de l’Estuaire de la Gironde, Parc du Médoc, Parc marin du Bassin d’Arcachon. Financer une étude de l’opportunité de la création d’un parc naturel régional Vallée de la Vézère-Dordogne.
4. Lancer un plan ambitieux de préservation et de protection des ressources en eau et des milieux aquatiques
Le SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) Adour Garonne adopté il y a peu par le Comité de bassin Adour Garonne, n’a pas les ambitions espérées pour la reconquête de la qualité des ressources en de surface et souterraines. Il sera donc impossible d’atteindre en 2015 un bon niveau d’état écologique de l’ensemble des masses d’eaux comme l’impose la directive européenne sur l’eau. La région doit donc orienter sa politique sur l’eau avec un plus grand volontarisme et des objectifs beaucoup ambitieux.
5. Lancer un plan régional d’Education à l’environnement
Le dispositif actuel de soutien de la région aux projets d’éducation de l’environnement doit être refondu en doublant son budget et en élargissant son périmètre.
6. Créer d’une maison régionale de l’environnement
Les associations de protection de la nature et de l’environnement de l’Aquitaine ont besoin d’une aide à la structuration, à la mutualisation, à la coopération, à l’équipement, afin de pouvoir assurer leurs missions d’intérêt général : information, sensibilisation, communication, documentation, études…A cet effet, la région soutiendra la création d’une maison régionale de l’environnement au service des associations et de leur développement.
7. Protéger le littoral
L’échelle régionale est la dimension évidente et reconnue, la région doit intensifier son action pour une meilleure gestion du littoral.
- Observatoire de la Côte Aquitaine
Face au réchauffement climatique et à la montée des eaux cet observatoire est un bon outil que nous devons renforcer.
- Protection de l'écosystème marin côtier
La région doit intensifier son action pour sauvegarde de la biodiversité marine, l’investissement dans le soutient aux aires marines protégées, et l’élaboration des parcs marins
- La surveillance et les interventions contre les pollutions
L’expérience des évènements tels la pollution du « Prestige » ou les dépôts diffus de matières polluantes, doit amener l’Aquitaine à anticiper face à ces atteintes à l’environnement et à l’économie du littoral.
- Conservatoire du Littoral
Le tiers sauvage c’est l’objectif du Conservatoire du Littoral. 10% du rivage sont actuellement protégé. Au travers du Conseil de rivage commun avec la région Poitou Charente, la Région Aquitaine à un partenariat privilégié avec la Le Conservatoire du Littoral. Nous devrons veiller à ce que la gestion de ses territoires ne soient pas livrée aux convoitises du tourisme. « Ce que l’on va chercher sur le littoral, c’est ce que l’on détruit en y allant »
- Qualité des eaux du littoral
Nous serons très vigilants très vigilants sur tous les rejets dans le milieu en ne se limitant pas limiter aux eaux de baignade.
- Le GIP littoral
Le groupement d’intérêt public associe la Région, l’Etat, des Départements et des Intercommunalités littorales, pour définir ensemble une stratégie d’aménagement durable et partagée du littoral aquitain. Les objectifs du GIP ne sont que des mots qui ne veulent pas toujours dire la même chose selon que l’on se place du coté des protecteurs ou du coté des aménageurs. Nous devrons être vigilants dans l’approche de la gestion du littoral par ce GIP.