Vœu : la lutte contre le cancer doit aussi s’attaquer aux causes environnementales !
Vœu proposé par le groupe Europe Ecologie-Les Verts
La lutte contre le cancer doit aussi
s’attaquer aux causes environnementales !
Le 4 février 2014, à l’occasion de la journée internationale contre le cancer, le Président de la République a annoncé les mesures du troisième « Plan Cancer » (2014-2019). A l’instar des deux plans précédents, celui-ci identifie essentiellement deux causes, les inégalités et le tabac, n’accordant qu’une place marginale à l’environnement.
Les chiffres présentés en décembre 2013 par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) montrent pourtant que la progression du cancer dans le monde entier (+ 8 % sur les 4 dernières années) est particulièrement due à la multiplication des cancers hormono-dépendants (sein, utérus, prostate, ovaires) : en hausse de 14 %, ils tendent à constituer un véritable marqueur de l’expansion du mode de vie occidental.
La France affiche d’ailleurs des taux parmi les plus élevés en la matière :
- cancer de la prostate : deuxième pays au monde derrière la Norvège ;
- cancer du sein : troisième pays au monde derrière la Belgique et le Danemark.
L’accent mis sur les inégalités sociales est justifié, mais pourquoi ignorer la dimension environnementale ? Les connaissances scientifiques actuelles montrent le rôle majeur joué par les perturbateurs endocriniens dans le développement des cancers hormono-dépendants.
L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) a indiqué dans son rapport d’avril 2013 que le bisphénol A est impliqué dans le cancer du sein par un effet transgénérationnel. D’autres perturbateurs endocriniens sont également identifiés comme induisant des cancers : on peut citer les organochlorés (la dioxine ou le chlordécone par exemple), les phtalates, les perfluorés (téflon) ou les polybromés (retardateurs de flamme), qui contaminent toute la population.
En conséquence, le Conseil régional du Centre, réuni le 20 février 2014 à Orléans :
- déplore que le troisième « Plan Cancer » ne se saisisse pas réellement des facteurs liés à l’environnement et ne fasse pas des perturbateurs endocriniens un enjeu stratégique ;
- demande que la problématique cancer/environnement soit traitée dans le futur Plan National Santé Environnement 2014-2018 ;
- demande au Gouvernement d’adopter la Stratégie Nationale sur les Perturbateurs Endocriniens issue de la Conférence Environnementale de septembre 2012.
Vœu rejeté :
- vote pour du groupe Europe Ecologie-Les Verts ;
- vote contre du groupe Parti Socialiste-Parti Radical de Gauche ;
- abstention du groupe Communiste-Front de Gauche ;
- non participation au vote des groupes Union pour la Région Centre (composé des élus de l'Union des Démocrates et des Indépendants et de ceux de l'Union pour un Mouvement Populaire) et Front National.