Soutien à l’alimentation des animaux suite à la sécheresse du printemps 2011
Intervention de Michelle Rivet
La sécheresse de ce printemps est historique et son impact sur la végétation, les prairies en particulier, est sans précédent depuis 50 ans à cette époque de l’année. Ce sont les éleveurs de ruminants qui ont été les plus touchés par cette crise car ils ont manqué de nourriture pour leurs animaux à une période où l’herbe fournit habituellement la totalité de leurs rations. À ces problèmes d’approvisionnement se sont ajoutés les coûts des aliments. Beaucoup de producteurs ont du vendre précocement leur jeunes animaux entraînant une forte baisse des prix de la viande. Malgré l’accalmie de l’été, la perte de revenu sur l’année est très importante. La pluviosité et la baisse relative des températures cet été a permis d’éviter que les pertes ne s’aggravent et la crainte de voir des éleveurs vendre leur troupeau reproducteur n’est plus d’actualité.
La rapidité de la mise en place d’une aide par notre collectivité est à saluer puisque le dispositif «calamité» de l’État, bien rôdé et annoncé comme très rapide est en cours actuellement (les agriculteurs remplissent leurs dossiers). Le choix d’un soutien distinct est également judicieux d’autant qu’il permettra de toucher plus d’agriculteurs et en tout cas pas les mêmes. En effet le dispositif «calamité» focalise les aides sur les éleveurs très spécialisés ce qui exclue beaucoup de producteurs dans notre région de polyculture élevage qui ont une surface significative en céréales. Au delà d’une surface minimale d’herbe et d’un minimum d’animaux les agriculteurs vont percevoir une aide de la Région avec deux niveaux possibles(500 et 850€). Ce versement est significatif sans avantager les plus grosses troupes et à rapprocher de l’aide maximale de l’État de 2000€ par exploitation. Seul bémol, le seuil peut exclure quelques petites fermes (qui seront en principe rattrapée sur «calamité»).
Intervenir en soutien à l’élevage dans cette crise c’est vouloir pérenniser ce secteur en difficulté depuis plusieurs années et qui a de grandes difficultés à trouver des successeurs : l’importance des capitaux à engager et la charge de travail dissuade les jeunes qui veulent accéder au métier. En France, ces 10 dernières années, le nombre d’exploitations est passé de 663 000 à 490 000 ce qui représente un quart d’agriculteurs en moins dans notre pays. Et ce sont les exploitations de polyculture élevage qui sont le plus touchées par cette baisse .
Dans une région comme la nôtre, moins d’éleveurs c’est aussi moins de prairies qui constituent des puits de carbone, moins de haies, plus de cultures sur des sols pas forcément adaptés ou fragiles. L’élevage peut permettre de préserver les paysages bocagers, les zones humides, les berges des rivières et la biodiversité dans bien des secteurs de la région où l’utilisation de l’herbe est la source principale de nourriture et si la densité d’animaux est raisonnable. Il est donc primordial d’en défendre les éleveurs et il faut saluer l’effort important de solidarité avec eux de la Région à travers cette aide.
Session du 29 Septembre 2011 | |
Communication : Soutien à l’alimentation des animaux suite à la sécheresse du printemps 2011 |