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Qu’allons-nous faire de notre SRADDT ?

Portrait Sandra Renda

Intervention de Sandra Renda 

Le SRADDT n’est donc pas qu’un simple exercice intellectuel et formel de projection pour l’avenir. Il doit devenir pour le Conseil régional la feuille de route de son action actuelle et future.  Imaginons notre région dans 20 ans, lorsque le pétrole sera devenu rare et que les changements climatiques seront encore plus durement ressentis. A quoi ressemblera notre cadre de vie ? 

La Région apporte une réponse concrète à cette question dans le cadre du Schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire (SRADDT). Ce document anticipe l’avenir et choisit, parmi plusieurs scénarios, celui qui sera le meilleur garant de l’attractivité et du développement équilibré et durable du territoire régional. 

Comment aménager le territoire régional pour favoriser l’accès et la pérennisation des emplois ? Comment former les jeunes aux métiers de demain ? Comment impulser et soutenir le développement des activités ? Comment diffuser la recherche et l’innovation sur le territoire régional ? Où localiser les nouveaux équipements structurants ? Comment développer les transports ? Comment maîtriser le foncier ? Comment répondre aux enjeux environnementaux qui s’imposent à nous ? 

Le SRADDT permet une appréhension globale de toutes ces questions. Le modèle de développement sur lequel nous avons cru pouvoir fonder notre prospérité est aujourd’hui dépassé : raréfaction des énergies fossiles, réchauffement climatique, dégradation de la biodiversité, accumulation de rejets polluants, mais aussi simultanément problèmes de santé liés à notre mode de vie, enracinement du chômage, développement des précarités, hausse des inégalités, persistance de la pauvreté au sein même des sociétés d’abondance. 

Pour des raisons de survie et pour des raisons éthiques, il y a urgence à changer notre mode de fonctionnement en engageant une véritable transformation écologique et sociale sur les territoires dont nous avons la responsabilité. Mais la transformation ne se décrète pas, elle ne pourra se faire qu’avec les acteurs impliqués et il nous appartiendra aussi en tant qu’élu régional de veiller au respect de ce SRADDT pour que ce document ne reste pas dormir sur une étagère. 

Ce SRADDT est bien évidemment l'objet d'un consensus large. Il a beaucoup évolué au cours de son élaboration et nous en partageons les orientations principales mais nous resterons vigilants sur les applications concrètes des politiques de la Région qui passeront au crible de ce SRADDT. 

La situation économique et sociale suppose désormais de mettre en œuvre de nouveaux standards de développement. Les désindustrialisations sont en marche alors que des choix fortement créateur d’emploi permettraient de les éviter. 

Mais nous pouvons encore nous inquiéter lorsque nous apprenons que sur Dreux le groupe pharmaceutique IPSEN vient d’annoncer son intention de céder sa plate-forme de production à un sous-traitant. Cette unité, spécialisée dans les formes orales et les sachets, emploie environ 360 salariés, lesquels sont particulièrement inquiets sur leur devenir. Le groupe IPSEN commercialise ses médicaments dans 115 pays et en 2010 affichait un chiffre d’affaires de plus de 1,1 milliard d’euro. Nous suivrons donc très attentivement cette cession et resterons mobilisés afin que l’ensemble des emplois puisse être maintenu sur le territoire. La filière régionale pharmaceutique poursuit donc sa restructuration. Dans cette course effrénée, un constat s’impose. Le département de l’Eure et Loir ne tire pas son épingle de ce jeu qui se déroule à l’échelle mondiale. 

Le bassin d'emploi de Dreux rencontre des difficultés depuis plusieurs années. L'an dernier, le groupe Philips EGP a fermé son unité de Dreux, entrainant la suppression de 212 emplois. La même année, 240 emplois avaient été supprimés chez Klarius à Dreux, dont l'usine était spécialisée dans la fabrication de pots d'échappements et de catalyseurs. Pôlepharma saura-t-il inventer le vaccin contre la perte d’emploi que pourrait connaître ce site ? 

C’est pourquoi la remarque apportée par le CESER dans son avis sur les aides régionales concernant les pôles de compétitivité était pertinente. La région doit effectivement veiller à ce que l’ancrage territorial de ces pôles soit réel et profite au territoire régional aux plans de la production, de la formation (ressources humaines), et de la recherche/ développement. C'est à cette condition que les pôles et les clusters donneront à la région une véritable lisibilité nationale et internationale dans les domaines concernés.

 

 

Session des 23 et 24 Juin 2011
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Rapport SRADDT

Annexe SRADDT