« NDDL : une mobilisation pour l’avenir d’un territoire et plus encore », par Michel Perrier.
Je me suis déplacé plusieurs fois sur le site de l’ex-futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes depuis que je suis élu. Ce qui m’a le plus marqué, c’est d’abord ce vaste espace de zones humides, un territoire proche de Nantes mais encore naturel ou presque. Au moment où chacun se préoccupe, du moins en principe, de l’artificialisation des sols et de la place indispensable d’une agriculture locale durable, comment ne pas tout faire pour le conserver ?
C’est ensuite la détermination des jeunes occupants et des habitants que j’ai rencontrés. Les premiers m’ont rappelé ma jeunesse fougueuse. Ils veulent vivre leurs révoltes. Comment d’abord ne pas les comprendre ? Après tel ou tel propos peuvent faire sourire, surprendre, voire choquer, mais c’est la vie, la confrontation des idées ! Comment ne pas se réjouir qu’ils se préoccupent de leur avenir collectif ? En Mayenne, comme ailleurs sûrement, beaucoup de jeunes se déterminent d’ailleurs sur ce projet qui devient un symbole. Quant aux plus anciens, ils ressemblent aux habitants de St Calais du Désert que j’ai côtoyés pendant plusieurs années et qui ont combattu un barrage près des sources de la rivière la Mayenne. Gens simples et tranquilles, enracinés sur leur territoire, pris dans la tourmente d’un projet inutile qui détruirait leurs vies. Mais, beaucoup moins nombreux pourtant, ils ont fini par gagner !
Au-delà de ce projet du siècle dernier, il est nécessaire de repenser l’ensemble de l’organisation des transports dans nos régions de l’Ouest. Un nouvel aéroport coûte, détruit, pollue, … mais il ne sera pas isolé et les conséquences seront désastreuses dans de nombreux endroits aussi. Des infrastructures routières importantes (les villiéristes exigent notamment un nouveau franchissement de la Loire en contrepartie de leur soutien au nouvel aéroport du Grand Ouest), et ferroviaires (une nouvelle ligne Nantes/Rennes avec desserte de Notre-Dame-des-Landes), sont encore à suivre. Tout cela alors même qu’une modernisation de l’existant est possible.
Dans cette période de crises économique et environnementale, je refuse cette logique à l’opposé des besoins quotidiens de nos territoires.