« Petit témoignage sur Notre-Dame-des-Landes », par Thierry Pradier.
Lorsque l’on arrive sur le site de Notre-Dame-des-Landes, ce qui frappe en premier lieu c’est le nombre de personnes mobilisées. On croise dans les endroits les plus insolites des militants, des citoyens engagés ou d’autres qui viennent pour soutenir ceux restant sur place. Même dans les bois et les chemins les plus boueux on croise nombre de personnes. Un mot ou deux de sympathie échangés et l’on continue son chemin vers les maisons de bois. Protégés par le cercle des tracteurs enchaînés, beaucoup s’affairent. Les uns travaillent à la charpente ou construction, d’autres amènent l’eau ou s’assignent à des tâches communes, au confort des cabanes. L’activité bat son plein et semble source de bonne humeur.
Mais la seconde chose qui m’a marqué c’est l’eau. Elle est partout. Elle suinte à chaque contour de terrain, coule dans les chemins en nappe de boue, stagne dans les prairies, s’accumule en ruisseaux d’hivers et marres d’eau en limite des champs. Elle est partout. Comment croire alors qu’un aéroport, avec ses immenses surfaces asphaltées pourrait voir le jour sans occasionner des dégâts environnementaux ?