Cinq nouvelles réserves naturelles régionales labellisées !
Lors des commissions permanentes des 19 novembre et 17 décembre 2012, cinq nouvelles réserves naturelles régionales (RNR) ont été labellisées. L’occasion de faire un point sur une politique volontariste soutenue par les élu.e.s écologistes.
Dès janvier 2006, soit quelques mois à peine après le décret de mai 2005 réglementant le statut des RNR, le Conseil régional des Pays de la Loire a mis en place une politique volontariste de création de réserves reposant sur trois leviers :
– un règlement aux contours clairs créant une procédure simple et efficace de labellisation ;
– une démarche reposant sur la concertation ;
– une aide financière à la mise en œuvre des plans de gestion incitative, pouvant monter jusqu’à 50%.
« Depuis lors, cette volonté a été réaffirmée dans le Plan d’action régional pour la préservation de la biodiversité adopté début 2010. Les labellisations se sont succédées, et le Conseil régional peut aujourd’hui se féliciter de la labellisation des 18 espaces remarquables en RNR, avec les cinq dernières arrivées : le Marais de Brière et le Bocage des Cailleries en Loire-Atlantique, les Basses Brosses et Chevalleries en Maine-et-Loire, et enfin, la Ferme de Choisy et le marais communal de Poiré-sur-Veluire en Vendée. Ces cinq nouvelles RNR totalisent à elles seules plus de 1 000 ha, qui s’ajouteront aux 1 200 ha des espaces déjà labellisés ! » explique Claudine GOICHON, conseillère régionale qui suit de près les projets de RNR en Vendée.
La labellisation est le fruit d’un important travail de qualification du site
La labellisation est le fruit d’une démarche reposant en tout premier lieu, à la demande du gestionnaire du site et avec l’accord du ou des propriétaire-s, sur un diagnostic initial du site. Il s’agit alors de savoir si l’espace candidat relève d’un milieu remarquable, justifiant une reconnaissance régionale. Cet état des lieux est présenté au Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN), qui regroupe des scientifiques indépendants reconnus. Ce n’est qu’à l’appui de son avis que le Conseil régional décide ou non de poursuivre la procédure.
Si l’intérêt scientifique du site n’est pas remis en question, les porteurs du projet doivent s’engager dans l’élaboration d’un plan de gestion. Ce document permet d’avoir une visibilité sur la gestion du site sur une période de six ans. Il vise à mettre en place des actions permettant à la fois de favoriser, par exemple par des fauches tardives ou un certain type de pâturage, des espèces patrimoniales, et à poursuivre le travail de suivi scientifique du site. Ce plan de gestion est aussi soumis à l’avis du CSRPN, dont les remarques sont prises en compte avant toute labellisation.
« Beaucoup de sites remarquables en Pays de la Loire sont aujourd’hui gérés sans cet outil. Le travail engagé pour obtenir une labellisation constitue donc une réelle plus-value », précise Sophie BRINGUY, vice-présidente en charge de l’environnement.
La labellisation n’est pas une fin en soi
Une fois la RNR labellisée, le travail ne fait que commencer ! La démarche vise en effet trois objectifs : restaurer et entretenir les milieux naturels, encadrer l’expérimentation scientifique et l’évaluer, mais aussi sensibiliser les acteurs du territoire et les citoyens.
« Nous ne souhaitons pas que les RNR soient refermées sur elles-mêmes et encourageons leurs gestionnaires à accueillir du public, comme lors de la semaine de la nature au printemps », explique Claudine GOICHON.
Un comité consultatif est mis en place pour suivre la mise en œuvre du plan de gestion. Il se réunit chaque année. Et à mi-parcours, au bout de trois ans, le gestionnaire doit procéder à un bilan intermédiaire. A ce moment-là, le plan de gestion peut être réadapté en fonction des premiers retours d’expérience.
Des RNR intégrées aux projets de territoire
Chaque réserve naturelle régionale a sa spécificité et se vit différemment. Mais dans l’ensemble, elles apportent une dynamique intéressante sur le territoire. Il n’est pas rare que les gestionnaires fassent appel à des associations de réinsertion ou encore des apprentis ou étudiants en BTS Gestion et Protection de la Nature pour les travaux de restauration des milieux. Souvent aussi, une convention est mise en place avec un berger ou autre pour le pâturage.
« J’observe qu’au scepticisme de départ de certains se substitue l’intérêt et la fierté de bénéficier d’une telle reconnaissance. Les RNR s’intègrent dans un projet de territoire, les acteurs locaux participent et acquièrent une vraie culture de la nature. Notre région a su transformer l’essai, nous recevons même à présent la visite d’autres territoires pour s’inspirer de notre démarche ! », se réjouit Sophie BRINGUY.
Et la suite ?
« Avec 18 RNR, je pense que nous avons atteint une masse critique. Nous avons encore une quinzaine de projets dans les tuyaux, plus ou moins avancées. Mais à présent, il va s’agir de voir comment compléter au mieux le réseau, quels sont les milieux qui manquent, les habitats qui méritent un suivi scientifique particulier… Et puis, il va falloir animer le réseau de gestionnaires et organiser la capitalisation des retours d’expériences sur les différents sites, en lien avec les autres espaces remarquables de la région, mais aussi au niveau national », projette Sophie BRINGUY.
LES CINQ NOUVELLES RESERVES NATURELLES REGIONALES
RNR « Marais de Brière » à Saint-Joachim et Saint-Malo-de-Guersac (44)
Il s’agit d’un ensemble d’environ 836 ha constitué de plans d’eau, de roselières, de prairies inondables ainsi que de buttes et bords de marais. On y récence 15 espèces végétales d’intérêt patrimonial et de nombreuses espèces animales remarquables (73 espèces d’oiseaux déterminantes en Pays de la Loire, 12 espèces de mammifères remarquables, 3 espèces remarquables de poissons …).
Gestionnaires : le Syndicat Mixte du Parc naturel régional de Brière et la Commission Syndicale de la Grande Brière Mottière
RNR « Bocage humide des Cailleries » à Saint-Colomban (44)
Il s’agit d’un site constitué de prairies naturelles au caractère humide marqué d’environ 18 ha, où sont présentes 12 espèces végétales d’intérêt patrimonial et 46 espèces animales remarquables. Il est encore relativement préservé de l’agro-écosystème bocager : un milieu semi-naturel façonné et entretenu par l’homme de génération en génération avec sa flore et sa faune inféodée.
Gestionnaire : la société Lafarge Granulats Ouest
RNR « Basses-Brosses et Chevalleries » à Bouchemaine (49)
Il s’agit d’un site d’environ 90 ha typique d’un bocage préservé, constitué de prairies et cultures, de zones humides (mares / cours d’eau), de boisements et haies. On y recense 37 espèces de plantes remarquables et 60 espèces animales remarquables.
Gestionnaire : la Fédération départementale des chasseurs du Maine-et-Loire
RNR « Ferme de Choisy » à Saint-Michel-en-l’Herm (85)
Il s’agit d’un site d’environ 80 ha de prairies humides regroupant 3 habitats remarquables au niveau européen. On y recense 22 espèces de plantes remarquables et 57 espèces d’oiseaux nicheurs inscrites sur la Liste Rouge des espèces menacées en Pays de la Loire. Plusieurs espèces d’amphibiens, de reptiles, de mammifères protégés sont également présentes.
Gestionnaire : la Fédération départementale des chasseurs de la Vendée
RNR « Marais communal du Poiré-sur-Velluire» au Poiré-sur-Velluire (85)
Il s’agit d’un site d’environ 240 ha de prairies humides de marais dont la vocation pastorale communale a toujours été préservée. On y distingue 3 habitats et on y recense 48 espèces de plantes remarquables. Il est caractérisé par une diversité avifaunistique importante avec 163 espèces d’oiseaux recensées.
Gestionnaire : la commune du Poiré-sur-Velluire