1er exemple, le plan de transition énergétique dans les lycées. Ce plan, nous l’avons tellement attendu. Nous le découvrons, à défaut d’y avoir été associés, et nous sommes un peu déçus. Ce plan ressemble finalement aux Contrats de Plan Etat Régions : beaucoup d’habillage et du recyclage de projets et de crédits, valorisés dans un plan de communication très « greenwashing ». Mais rien de bien nouveau à l’intérieur puisqu’une grande partie des travaux annoncés sont des travaux en cours ou déjà prévus, qu’il s’agisse des rénovations des lycées, des projets de chaudières-bois ou de méthanisation, des raccordements au réseau de chaleur et même des travaux de démolitions / reconstructions qui prennent une part importante dans la valorisation des économies d’énergie affichées.

2ème exemple, le service TER 2015. Vous avez décidé avec Jean-Jacques Queyranne de ne pas être avares de symbole pour préparer la fusion, en annonçant d’ici la fin de l’année 2015 des trains directs entre Lyon et Clermont en 2h matin et soir.

1) Il faudra tout de même nous expliquer comment réaliser cette prouesse sans travaux.

2) Mais il faudra surtout finir par comprendre que la faiblesse de la relation Clermont – Lyon, et bien d’autres liaisons d’ailleurs, n'est pas tant son temps de parcours que le volume d'offre. Avec seulement 5 allers-retours par jour, d'énormes creux de desserte, il n’est pas étonnant que le train manque d'attractivité. Dans la plupart des pays d'Europe, des agglomérations semblables à Clermont et Lyon, distantes de moins de 200 kilomètres, sont reliées au minimum par un train chaque heure.

3) Ces 2 allers-retours directs seront financés par la dégradation du service ailleurs : par la suppression de la liaison directe ferroviaire entre Clermont et Ussel, par la suppression d’un aller-retour sur Clermont / Le Mont Dore, présage de sa fermeture, et par la suppression de 2 allers-retours ferroviaires entre Clermont et Saint-Etienne. Quelle sacrée nouvelle là-encore pour l’environnement…

On le voit bien sur ce sujet, plus qu’une fusion, c’est de la coopération dont nous avons besoin pour effectuer les travaux nécessaires entre Thiers et Montbrison. Les deux Régions auraient pu mener une bataille politique auprès de l’Etat pour sauver cette ligne dans le cadre du CPER. Hélas, il n’en sera rien et l’Auvergne sera bientôt un cul-de-sac ferroviaire. Essayez déjà aujourd'hui par exemple d'aller à Bordeaux depuis Clermont-Fd, c'est quasiment impossible (plus de 8 heures de trajet, 2 changements).

3ème exemple, la filière forêt-bois. Alors que les crédits d’Etat sur cette filière seront « à leur étiage historique » en 2015 d’après un rapport du Sénat qui déplore les « coupes rases budgétaires », pour l’ONF notamment et pour le Centre National de la Propriété Forestière, vous nous proposez de réduire pour la 3ème année consécutive notre budget en faveur de cette filière d’avenir : moins 625 000€ cette année soit une baisse cumulée de plus de 1,8 million d’euros en 3 ans pour un budget qui atteindra péniblement 560 000€ en 2015.

Cette baisse vient s’ajouter à des mesures restrictives déjà prises l’an passé dans d’autres programmes, comme le FIAD 2. Nous avions dénoncé ce dispositif et nous avons eu raison car nos prévisions étaient justes et la filière bois est le parent pauvre de ce programme rénové d’aide aux entreprises.

Depuis 2012, les FIAD 1 et 2 ont permis de soutenir 40 entreprises de la filière à hauteur de 3,9M€ en avances remboursables et 1,5M€ en subventions. Or en 2014, seulement 3 entreprises, des scieries, ont bénéficié du FIAD 2 et elles ont perçu seulement 677k€ de prêt à taux zéro et 27k€ de subvention.

Allez-vous sincèrement continuer à nous dire qu’elles ne sont pas les grandes perdantes de ce FIAD 2 ? Mais comment pouvait-il en être autrement après avoir exclu les entreprises du bâtiment du dispositif, les entreprises du bois construction, en supprimant une partie du matériel éligible aux aides, en revoyant à la baisse le plafond de subvention possible ?

4ème exemple, « l’harmonisation » annoncée des dispositifs dans la restauration scolaire pour l’introduction, des produits biologiques d’une part et des produits dits de qualité d’autre part. Les conditions d’introduction étaient tout à fait inéquitables, au détriment des produits biologiques, et c’est la raison pour laquelle nous avons déposé plusieurs amendements pour faire évoluer les dispositifs prévus. Car il ne peut y avoir deux poids deux mesures et, une fois de plus, des conditions plus restrictives pour les produits qui protègent le plus l’environnement, la santé de nos enfants, notre économie et notre agriculture locales.

Heureusement, dans ce B.P. 2015, nous pouvons compter malgré tout sur plusieurs actions et dispositifs très favorables à la transformation écologique de l’Auvergne, malgré un budget excessivement restreint.

Tout d’abord, nous ne pouvons que nous réjouir du très bon avancement du projet de Parc Naturel Régional du Haut-Allier. Ce projet est une chance pour ce territoire. Et la majorité des habitants, des acteurs et des élus locaux l’a bien compris, n’en déplaise à M. Wauquiez, qui s’amuse à insinuer un peu partout, avec la démagogie qui le caractérise, que le Parc serait une réserve d’indiens, un parc à loup, ou un projet de bobo écolo parisien. M. Wauquiez est complètement à côté de la plaque car il n’a jamais participé, de près ou de loin, à ce projet de territoire. Voilà pourquoi il ne parvient pas à comprendre que ce projet sera bénéfique à la fois pour l’économie locale, pour le bien-être de sa population et pour la protection de l’environnement.

Quoi qu’il en soit, les PNR et les Réserves Naturelles Régionales couvriront prochainement 40% de notre territoire, c’est une excellente nouvelle.

Je me réjouis également de plusieurs avancées importantes en 2015 pour la politique énergétique de notre Région. Elle sera davantage axée sur l’efficacité énergétique des bâtiments et sur la massification de la rénovation thermique.

Nous continuerons ainsi d’avancer vers la mise en œuvre d’instruments d’ingénierie financiers ambitieux tels que la création d’une caisse d’avance des aides aux travaux pour les particuliers, d’un opérateur régional de tiers financement pour les logements privés, d’une société publique locale pour les bâtiments publics, d’un fonds d’investissement et/ou de prêts pour les énergies renouvelables, ou encore, pour la géothermie spécifiquement, l’intervention de notre collectivité dans le capital des sociétés géothermiques qui assurent les forages exploratoires.

Je vous remercie.