Penly : « une centrale nucléaire, ce n’est quand même pas la chaudière d’un gymnase ! »

Penly : « une centrale nucléaire, ce n’est quand même pas la chaudière d’un gymnase ! »

 

Alors que l’Autorité de sûreté du nucléaire et EDF se veulent rassurantes sur l’incident survenu dans la centrale de Penly, et que la centrale de Saint-Laurent connaît aussi des ratés, Eva Joly, candidate des écologistes, demande la plus grande transparence et le plus grand sérieux.

« Un joint défaillant, une flaque d’huile et un départ de feu dans le bâtiment d’un réacteur nucléaire ne peuvent être considérés comme anodins. Nous parlons de nucléaire, pas de la chaudière du gymnase du coin.

À peine l’incident de Penly maîtrisé, on apprend qu’un capteur défaillant a provoqué l’arrêt du réacteur n°2 de Saint-Laurent. Les pro-nucléaires nous présentent une technologie high-tech et complètement contrôlée ; ces incidents donnent plutôt le sentiment d’une plomberie vétuste.

Si l’Autorité de sûreté du nucléaire a placé l’incendie de Penly au niveau 1 sur l’échelle de l’INES, c’est que cette échelle accorde beaucoup d’importance à la dispersion de la radioactivité. Mais il ne faut pas se tromper sur le sérieux de ce qui s’est passé.

Il y a aujourd’hui matière à se poser beaucoup de questions. Quelle est la série de « bugs » qui explique l’incident ? Pourquoi a-t-il fallu attendre une heure avant l’intervention externe de pompiers ? Qu’est devenue l’eau récupérée ? Une fois de plus, j’attends du gouvernement qu’il garantisse toute la transparence sur les événements de Penly. »

Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle

 

 

Incident à la centrale nucléaire de Penly : la roulette russe continue

 

Hier, la centrale nucléaire de Penly a été victime d’un incident classé au niveau 1 (sur l’échelle de l’INES), consistant en deux départs de feu et une fuite d’eau radioactive dans l’enceinte du réacteur numéro 2. Alors qu’EDF minimise les risques, un brin de contre-expertise s’avère nécessaire pour dénoncer le discours officiel.

Pour Michèle RIVASI, porte-parole d’Eva JOLY, le traitement médiatique de cet incident tout comme l’échelle de l’INES participent à la banalisation du risque nucléaire :

« Même si EDF se veut rassurant, l’eau radioactive qui a fui est extrêmement dangereuse et présente des risques d’irradiation pour le personnel d’intervention. Cet incident est un avertissement sérieux lancé à EDF et à l’Autorité de Sûreté Nucléaire, puisqu’il touche à la fiabilité des composants assurant le refroidissement du combustible. Le niveau d’incident annoncé n’est donc pas représentatif du danger réel car il ne prend en compte que les rejets radioactifs. Et pourtant des incidents de niveau 1 il y en a eu 141 rien qu’en 2010. Aujourd’hui le directeur délégué de la centrale en profite justement pour minimiser et dire laconiquement que c’est ‘un évènement qui arrive parfois dans la vie d’une centrale’. Nous avons évité un enchaînement qui aurait pu aboutir à la défaillance généralisée du système de refroidissement : la technologie nucléaire est plus fragile qu’on veut nous le faire croire ».

Cet incident est une preuve de plus de l’obsolescence du parc nucléaire français : « Si un joint se met à fuir lors d’un arrêt d’urgence, combien de joints ont aussi été fragilisés lors de cet incident ? Combien provoqueront une fuite au prochain arrêt ? Le vieillissement des centrales couplé à la course à la rentabilité n’augure rien de bon pour la sûreté nucléaire française, c’est statistique : plus nous allongeons la durée de vie des centrales, plus nous risquons d’atteindre des incidents d’une gravité accrue ».

Dès lors vient le temps des questions et de la transparence : «Quand a donc été pour la dernière fois vérifiée la fiabilité des composants de la pompe de refroidissement incriminée ? De quand date la pose du joint défaillant ? En l’état actuel, si nous voulons minimiser les risques au maximum, nous devons absolument contrôler toutes les pompes et remplacer immédiatement tout matériel défectueux ».

 Michèle Rivasi, porte-parole d’Eva Joly

 

Penly : Sortir du nucléaire avant la catastrophe

L’incident d’hier à la centrale nucléaire de Penly est un événement grave. Deux départs d’incendie, une fuite d’eau radioactive du circuit primaire de 2,3 mètre cube par heure du réacteur sont des faits grave. En 2008, un incident très similaire dans la centrale slovène de Krsko avait conduit au déclenchement du système d’alerte européen sur les risques radioactifs (ECURIE). Les informations officielles sont parcellaires : EELV demande que toute la lumière soit faite sur cet accident, et que toutes les leçons en soient tirées.

Un an après la catastrophe de Fukushima, cet incident, et l’arrêt automatique du réacteur 2 de Saint-Laurent-des-eaux le même jour à la même heure, nous rappellent que le nucléaire sûr n’existe pas. Le vieillissement généralisé des centrales conduit irrémédiablement à un accroissement des incidents dont certains pourraient devenir des accidents graves ou majeurs. Ce qui s’est passé à Three Mile Island, à Tchernobyl, à Fukushima se passera un jour en France. Pour prévenir la catastrophe nucléaire, la seule façon sure est d’en sortir.

EELV observe par ailleurs qu’EDF a mis plus de quatre heures à communiquer sur l’incident, démontrant ainsi que la France n’est pas a la hauteur du risque nucléaire. Qui dans la population connaît les règles à adopter, le fonctionnement des alarmes, l’usage de l’iode ? Pour ne pas communiquer sur le risque, par idéologie pure, le lobby nucléaire laisse la population française dans l’ignorance. Le déni est la pire des attitudes. Les autorités japonaises et soviétiques avaient pratiqué ce principe. Il est des exemples à ne pas suivre!

Pascal Durand, Porte parole d’Europe Ecologie les Verts

Remonter