Raréfaction des ressources

A la question du réchauffement climatique vient se superposer l’enjeu de la raréfaction des sources d’énergie fossiles. Le pétrole (34%), le charbon (27%) et le gaz naturel (21%) sont aujourd’hui les principales sources d’énergie primaire utilisées dans le monde (source : Agence Internationale de l’Energie, World Energy Outlook 2009). Le pétrole, et dans une moindre mesure les autres énergies fossiles, présentent plusieurs caractéristiques exceptionnelles :

  • multiples usages possibles et relative facilité d’utilisation (chaleur, production d’électricité, transformation en énergie mécanique, …),
  • rentabilité économique et énergétique,
  • intensité énergétique (une faible quantité de ressource contient une grande quantité d’énergie)
  • facilité à être stocké et transporté.

Ces qualités ont notamment permis le développement de nos sociétés et les révolutions industrielles des XIX et XX siècles.

 

Toutefois, les réserves mondiales de pétrole, de gaz et de charbon, qui ont mis plusieurs millions d’années à se former, ne sont pas inépuisables ; leur production et leur utilisation finiront donc inexorablement par décroître. Le pic de découverte de réserves de pétrole a eu lieu en 1964 et le pic de production (le fameux pic pétrolier ou peak-oil) a été atteint entre 2005 et 2010. Le Premier ministre François Fillon l’a reconnu à l’Assemblée Nationale le 5 avril 2011, bien après les premiers avertissements des experts (le géologue Hubbert l’avait démontré dès les années 50) et des écologistes.

Source ASPO – cliquer sur l’image pour l’agrandir

 

Nous sommes donc en train de vivre le moment crucial où les besoins énergétiques (pour se chauffer, pour se déplacer, pour produire la quasi-totalité des biens matériels et des services qui en dépendent) deviennent plus importants que notre capacité à y répondre dans le système actuel. Ce phénomène mondial est aggravé par la très inégale répartition des réserves fossiles dans le monde (pétrole concentré au Moyen-Orient, gaz en Russie, charbon en Chine et aux Etats-Unis) et par la forte croissance de la demande des pays émergents, dont ceux des pays producteurs. Cette situation entraîne :

  • de très fortes tensions géopolitiques pour le contrôle de l’accès aux ressources (par exemple les chocs pétroliers des années 70, ou plus récemment la crise Russo-Ukrainienne de 2009, … voire les guerres d’Irak ou de Lybie selon certains auteurs)
  • de fortes tensions économiques. Le prix du baril de pétrole est un indicateur clé de l’économie mondiale, soumis à de fortes fluctuations circonstancielles et spéculatives, mais dont la tendance à une forte hausse depuis de nombreuses années va se poursuivre au cours des prochaines décennies. Cette hausse pourra provoquer ou aggraver des crises économiques majeures comme celles que nous connaissons depuis 2008 et que certains auteurs relient à la forte augmentation du prix du pétrole qui a dépassé 150$ en 2008

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La France est particulièrement vulnérable à cette situation puisque nous importons actuellement la totalité du pétrole, du gaz, du charbon et même de l’uranium que nous consommons, soit plus de 90% de notre consommation totale, pour un coût de 60 milliards d’euros en 2010.

 

Il est donc indispensable d’anticiper le déclin de la disponibilité du pétrole à court-terme et des autres ressources fossiles et fissiles à moyen terme. Cette nécessité coïncide avec celle de l’atténuation des émissions de GES et des autres conséquences négatives de l’utilisation de ces sources d’énergies (pollutions et risques divers, tensions géopolitiques et enjeux éthiques, …).

 

C’est un enjeu majeur auquel la transition énergétique proposée par EELV a l’ambition de répondre : garantir la sécurité d’approvisionnement énergétique dans des conditions de stabilité, d’équilibre et de paix mondiale.

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