La mise à mal de la filière photovoltaïque

Filière photovoltaïque: le gourou du nucléaire met encore à mal le temple du soleil

 

Lors de l’annonce du sauvetage de Photowatt, le président-candidat Sarkozy avait pris l’engagement de mettre en place une majoration tarifaire (*) visant à inciter les producteurs d’énergie solaire à installer des panneaux français. Une décision protectrice qui allait dans le bon sens. Pourtant cette majoration ne verra sûrement jamais le jour, le gouvernement l’ayant reporté sine die.

Pour Michèle RIVASI, porte-parole d’Eva Joly, cet énième volte-face de l’UMP caractérise bien l’inconstance du soutien gouvernemental aux énergies du XXIème siècle: « Le président-candidat Sarkozy cherche depuis des semaines à se poser en grand défenseur des emplois menacés, allant jusqu’à obliger EDF à racheter Photowatt, une entreprise prometteuse dans la fabrication de panneaux solaires de qualité. Pourtant, le gouvernement ne fait rien pour assurer la pérennité de la filière photovoltaïque française, déjà mise à mal par le moratoire infligé à la filière l’an dernier. »

Alors que la France soutient l’énergie nucléaire depuis des décennies, seul moyen de pérenniser une industrie onéreuse dont la compétitivité est plus que jamais menacée, l’UMP continue d’empêcher la diversification du mix énergétique. Rien qu’en 2010, le budget de l’Etat alloué à la recherche et à la sûreté nucléaire s’élevait à 640 millions d’euros, un montant colossal comparé au maigre soutien apporté à la filière solaire.

Pour Michèle RIVASI, seuls les écologistes ont la volonté de sortir de l’ornière nucléaire qui empêche la France de s’assurer un avenir énergétique durable: « Que Nicolas Sarkozy nous qualifie de secte est un comble pour un président-candidat dont l’inconstance des annonces et décisions met en péril le temple du soleil français. Le gourou du nucléaire n’a décidément pas envie de voir la filière solaire illuminer l’économie française. Pourtant, nous devons développer la compétitivité de cette industrie, afin que nous cessions de subir les exportations de panneaux low-cost provenant de Chine, fabriqués dans des conditions sociales et environnementales déplorables. Donnons-nous les moyens de contrer le moins-disant, et faisons de la France un véritable pôle d’innovation sur les énergies renouvelables, un levier indispensable pour réduire notre déficit commercial et garantir une véritable indépendance énergétique. »

 

(*) Le gouvernement avait ensuite précisé que le tarif d’achat de l’électricité produite à partir de panneaux fabriqués en Europe serait majoré de 10%, à partir de 60 % de valeur ajoutée des composants de l’installation produite en Europe.

 

 

 

 

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