L’industrie nucléaire joue ses dernières cartes pour survivre

Soutenu par la Pologne, la République Tchèque et l’Angleterre, le gouvernement français demande à l’Union européenne de subventionner publiquement le nucléaire, sous prétexte qu’il ne provoquerait pas d’émissions de gaz à effet de serre.

A contre-courant de la tendance européenne de sortir ou refuser l’énergie atomique, les quatre Etats souhaitent faire payer les contribuables pour soutenir une énergie dangereuse et non-rentable.

Pour Michèle Rivasi, porte-parole d’Eva Joly, l’industrie nucléaire joue ses dernières cartes pour survivre: « La catastrophe de Fukushima a eu lieu il y a seulement un an, la situation dans les réacteurs est loin d’être contrôlée, les tests de résistance des réacteurs européens n’ont même pas été finalisés…et pourtant les Etats pro-nucléaires de l’UE – la France en tête – souhaiteraient que le nucléaire bénéficie des mêmes avantages que les énergies renouvelables? C’est hors de question! »

« Le nucléaire est déjà subventionné – au travers du financement public de la recherche – depuis maintenant 60 ans et l’on n’a toujours pas intégré concrètement les coûts de démantèlement et de gestion des déchets dans le prix du kWh électronucléaire! Pire, la plus importante de toutes ces subventions est le plafonnement de l’assurance-responsabilité nucléaire: aucune autre entreprise du domaine de l’énergie ne bénéficie d’un tel avantage scandaleux. C’est un déni total de responsabilité de la part de nos gouvernants, qui cherchent une fois de plus à lutter contre les problèmes de demain avec les énergies d’hier. En aucun cas la lutte contre le changement climatique doit mener à la renaissance forcée du nucléaire. »

Pour Yannick Jadot, eurodéputé Europe Ecologie Les Verts, l’UE doit rester ferme face à l’arrogance des quatre pays : « Après Fukushima qui a montré que le nucléaire sûr n’existe pas, la démonstration est faite que le nucléaire pas cher est aussi un mythe. Alors que les énergies renouvelables sont une technologie récente en plein essor, le nucléaire est une énergie du passé, avec un coût qui ne cesse d’augmenter. L’énergie nucléaire est subventionnée depuis l’existence du traité Euratom, il y a maintenant soixante ans. Au lieu d’investir dans l’avenir et les énergies renouvelables, on veut continuer d’imposer une charge de plus en plus importante aux contribuables et aux consommateurs, comme c’est le cas en France avec l’EPR de Flamanville dont le coût s’élève déjà à 7 milliards d’euros alors que son fonctionnement est très loin d’être assuré. »

« Face à cette démonstration de la faillite industrielle et financière du nucléaire, nous invitons la Commission et les autre Etats membres à ne pas tomber dans ce piège et cette aberration énergétique, contraire à l’élimination du risque nucléaire et la modération du changement climatique. »

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