Une agriculture régionale
pour une alimentation saine
et des territoires équilibrés

Fabrice Lecerf, agriculteur bio à Bonzée, président du Groupement des agribiologistes (GAB) de la Meuse.

« Notre agriculture a besoin de s’inscrire dans une logique de souveraineté alimentaire où la qualité rejoint la quantité. Europe Écologie Lorraine est déterminée à développer sur l’ensemble de l’espace régional une agriculture soutenable, responsable et solidaire. La priorité sera de protéger les terres devant une urbanisation grandissante et de développer les filières courtes. L’objectif est de permettre à chaque Lorrain(e) d’accéder à des produits locaux de saison issus de l’agriculture biologique. Nous refusons le recours aux OGM et prônons un retour à des pratiques culturales plus proches des cycles naturels. L’accent sera mis sur la formation, la recherche scientifique et l’échange d’expériences.
Les enjeux environnementaux, économiques, sociaux et énergétiques sont grandissants.
Partager l’espace agricole et forestier en fonction des besoins et de la disponibilité des ressources relève de l’intérêt général. Pour une agriculture durable, respectueuse de la santé, de l’environnement et du bien-être animal, une transition écologique est  indispensable. »

Aider les agriculteurs à vivre de leur production

Nous sommes déterminés à changer la perception du monde agricole. Il est urgent de reconnaître le rôle indispensable des paysans dans la protection et la production des biens essentiels que sont l’eau, la nourriture, l’énergie, le cadre de vie et le marché de l’emploi. La diversité du monde agricole lorrain se doit d’être soutenue. Dans cette optique nous renforcerons les aides accordées au maintien des petites exploitations et à l’agriculture de montagne. Nous demandons instamment la gestion en direct, par le conseil régional, des subventions agricoles européennes. Pour cela, deux outils sont indispensables :

la création d’un « conseil régional agricole » (instance de dialogue regroupant les agriculteurs, les collectivités territoriales, les associations de consommateurs, les entreprises agro-alimentaires et de l’agro-tourisme...) et d’une « agence régionale pour la mutation de l’agriculture ».

Faciliter l’accès à la terre pour l’agriculture biologique et soutenir les installations

Nous promouvons une agriculture paysanne, attractive et diversifiée. Pour cela nous proposons de créer un bonus pour toutes les installations en agriculture biologique. L’aide à la conversion en agriculture bio sera soutenue ainsi que la généralisation de sa pratique dans les lycées agricoles. En 2015, 20 % de l’espace agricole régional devra être converti à l’agriculture biologique. La politique foncière régionale sera orientée en faveur de l’agriculture au moyen de l’Établissement public foncier régional. Il s’agit d’aider à l’installation de nouvelles exploitations et de renforcer dans les contrats territoriaux les mesures de protection foncière. Les partenariats par convention avec la SAFER (société d’aménagement foncier et d’établissement rural) et les collectivités territoriales seront multipliés. Nous serons particulièrement vigilants à protéger l’espace agricole péri-urbain et donnerons la priorité de l’accès aux terres à l’installation de jeunes agriculteurs.

Développer les circuits courts et une alimentation de qualité

Re-localiser les productions, c’est d’abord favoriser le développement des filières courtes et promouvoir des produits lorrains de saison. Un soutien sera apporté aux ateliers locaux de transformation et à la commercialisation en direct.Il est indispensable que le monde agricole retrouve son indépendance (autonomie protéinique dans les élevages, choix des semences...). Développer les filières courtes, c’est aussi prendre en compte la dimension sociale en achetant des produits au prix juste et en créant des liens directs entre le producteur et le consommateur.
Consommer local est gage d’une alimentation saine, équilibrée et variée.
Nous garantirons à chaque Lorrain(e) l’accès à des produits de qualité. Pour cela nous refusons les produits OGM et favoriserons les produits locaux de saison issus de l’agriculture biologique.
Leur utilisation devra être généralisée dans les lycées et encouragée dans la restauration collective. Le soutien aux industries agroalimentaires sera conditionné au respect de nos valeurs.
L’agriculture est garante du patrimoine régional. Nous encouragerons l’évolution des pratiques agricoles vers un recours accru à des cultures et des élevages locaux. La reconnaissance de la qualité des produits locaux passera par la mise en place d’un « plan régional de développement de l’agriculture ».

Reconquérir la qualité des milieux

L’adaptation au changement climatique, le maintien de la qualité de l’eau ou encore la défense de la biodiversité sont autant de responsabilités que supporte le monde agricole. La Région a le devoir d’aider et de soutenir l’agriculture dans ses actions en faveur de l’intérêt général.
Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre nous proposons d’accompagner les agriculteurs à faire évoluer leur pratique en finançant un programme de recherche expérimental et en instaurant une progressivité des aides selon l’impact environnemental de l’exploitation.
Dans le souci de protéger la biodiversité, nous renforcerons la surveillance pour le maintien des pollinisateurs tels que les abeilles. Diminuer les intrants et favoriser l’élevage sur paille sera la priorité pour reconquérir la qualité de l’eau. La politique de restauration des haies et des berges des cours d’eau sera renforcée.

Jorge Bocanegra, maire adjoint de Toul, délégué aux déplacements, au développement durable et à l’écologie urbaine - Technicien forestier.

« La forêt est une ressource naturelle qu’il faut ménager !
Contrairement à l’agriculture, qui fut inventée par l’Homme voici 10 000 ans, la forêt a précédé celui-ci sur Terre. À ce titre, elle occupe une place essentielle dans notre environnement. La forêt occupe 1/3 du territoire régional, fait vivre directement plus de 27 000 Lorrain(e)s et abrite de nombreux habitats naturels et espèces. C’est aussi un inestimable réservoir de qualité pour nos eaux superficielles et souterraines.
La politique forestière que nous entendons mener doit tenir compte des nouvelles exigences sociales et environnementales tout en apportant plus de richesses économiques et de valeur ajoutée. C’est pourquoi nous proposons d’encourager une gestion forestière dynamique au plus près des besoins des territoires en soutenant activement la filière bois, qu’il s’agisse des industries d’ameublement, des scieries modernisées et des besoins en bois énergie. Il faudra prendre en compte l’état de laressource actuelle puisque nous sommes toujours dans la phase de reconstitution des forêts suite à la tempête de 1999.
Nous privilégierons les produits bois lorrains et les entre prises locales dans les marchés publics régionaux. Un plan d’investissements ambitieux en faveur des petites et moyennes scieries sera engagé.
Sur le bois énergie, nous sommes opposés aux grandes unités de biomasse, qui concurrencent toutes les filières et entraînent une augmentation considérable du prix du bois de feu des particuliers. Nous soutiendrons enfin la création, en Lorraine, de grandes réserves biologiques forestières. »