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Roumégas : « Frêche et Aubry sont complices »

France Soir - Edition du 10 mars

Porte-parole national des Verts et candidat d’Europe-Ecologie en Languedoc-Roussillon, Jean-Louis Roumégas déplore que les « affaires Frêche » aient occulté les débats de fond et appelle à un grand rassemblent pour contrer le controversé président sortant.

FRANCES-SOIR. A qui profite toute la pagaille autour de Georges Frêche ?

Jean-Louis Roumégas. Elle lui profite d’abord à lui. Il s’est posé en victime mais il est le principal bénéficiaire de cette polémique. Cela lui a permis d’occuper les médias avec son verbe tout en évitant tout débat de fond sur son bilan ou son projet. Il a manœuvré avec habileté. Ensuite, Martine Aubry en a aussi profité. Avec Frêche, ils sont complices. Aubry a même dit qu’elle était prête à « sacrifier le Languedoc-Roussillon ». Je ne suis pas sur que cela ait plus aux électeurs et cela renforce la méfiance et la rancœur vis-à-vis des « élites » parisiennes.

On a beaucoup entendu parler d’une « campagne de caniveau » …

Mais nous, nous sommes dans le débat. Nous sommes allés sur le terrain, nous avons rencontré les acteurs locaux, les producteurs viticoles, les producteurs d’huitres et de moules. Nous avons dialogué avec les associations. Nous avons fait beaucoup de terrain pour élever le débat mais avec nos moyens.
Face à la liste Frêche, la gauche semble trop dispersée entre la liste officielle PS d’Hélène Mandroux, le NPA et Europe-Ecologie.
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Au premier tour, il y aura bien trois listes séparées. Mais les trois ont d’ores et déjà annoncé qu’elles se rassembleraient pour le second tour. Pourtant, pour le premier tour, nous avions un accord local avec Hélène Mandroux et Paul Alliès, qui avaient sollicité l’accueil sur notre liste.

Et que s’est-il passé ?

La décision est venue d’en haut. La rue de Solférino a empêché cette alliance par le biais du bras droit de Martine Aubry.

Malgré les sondages, estimez-vous possible la victoire au deuxième tour d’une coalition anti-Frêche ?

Il ne faut pas que nous nous posions comme une coalition « anti ». Notre liste se devra d’être un large rassemblement sur un projet pour le Languedoc et des valeurs communes. Mais d’abord, il faut appeler les électeurs à se mobiliser autour de deux enjeux : avoir des Verts au Conseil Régional et soutenir un vrai rassemblement. Mais vous savez, pour se maintenir il faut atteindre 10%, un chiffre dur à atteindre. Et cela reste aléatoire selon des éléments comme la météo –on a vu les fortes chutes de neige- et l’abstention. Ce dernier élément sera déterminant.

Europe-Ecologie s’inscrit peu à peu comme la troisième force politique française. Votre score sur ces régionales, dernier grand scrutin avant la présidentielle de 2012, dépasse-t-il l’enjeu local ?

Oui, mais de manière confuse. Il y a à la fois un enjeu régional qui n’a malheureusement pas passionné, et un enjeu national de recomposition de la vie politique autour des urgences écologiques et sociales. Donc soit on se contente de continuer comme avant, avec une alternance mécanique, soit on change le fond.

Comment réagissez-vous aux propos de Nicolas Sarkozy qui déclarait, à propos de l’environnement, « ça commence à bien faire » ?

Je ne comprends pas que l’on puisse se congratuler d’être à l’origine du Grenelle de l’environnement puis expliquer que c’est un problème pour les agriculteurs.  En termes d’écologie, il n’y a pas de direction claire. On a l’impression que le Président navigue à vue.

Corinne Lepage, cofondatrice du Modem, semble avoir une idée précise de l’écologie puisqu’elle se démarque du Modem pour soutenir des listes Europe-Ecologie. Comment accueillez-vous ce soutien ?

Mme Lepage a soutenu Europe-Ecologie en Alsace mais aussi en Languedoc et dans une quinzaine de régions. Ca sent la fin d’un cycle. Les gens de Cap21 ont cru au Modem mais commencent à se rendre compte que leur discours n’est pas intégré. C’est la chronique d’un divorce annoncé entre François Bayrou et Corinne Lepage.

Certains députés PS ont déploré le choix de TF1 de diffuser un épisode d’Ushuaia avec Nicolas Hulot samedi soir. Pensez-vous que le phénomène Home peut-il se reproduire ?

Cette inquiétude en dit long sur ce que pensent certaines personnes du Parti Socialiste. Ils craignent la montée des Verts mais devraient plutôt se réjouir que les médias traitent de l’environnement. C’est un réflexe boutiquier et électoraliste que de s’inquiéter d’un documentaire de Nicolas Hulot.

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