Le Monde
A Montpellier, les Verts veulent s’installer en tête de la gauche anti-Frêche
Edition du 18 février
Dans la maison des syndicats de Montpellier, plus de 500 personnes tanguent sur fond des BB Brunes et des drapeaux verts mêlés à ceux de l'occitanie. L'ambiance du meeting d'Europe écologie, ce mercredi 17 février est au beau fixe, malgré la contre-manifestation de la Ligue du midi (régionalistes identitaires d'extrême-droite).
Le matin, un sondage Opinionway pour le Figaro (réalisé du 12 au 15 février auprès de 1007 personnes), a mis du baume au cœur: il place les écologistes à 12% ,très largement devant la liste PS d'Hélène Mandroux (6%) également distancée par la liste du Front de gauche (11%) Avec 31% des voix au premier tour,Georges Frêche est donné vainqueur au second, quelle que soit la configuration. Les Verts veulent cependant y croire. "Ca peut basculer ", assure Jean-Louis Roumégas, tête de liste régionale d'Europe écologie. "La liste qui rassemble plus au second tour, c'est Europe écologie", lâche Daniel Cohn-Bendit, aux côté de José Bové.
M. Roumégas en est persuadé: la région est devenue le "laboratoire de la rénovation politique". Il présente sa liste de "rassemblement", qui va des amis de M. Bové à ceux de Corinne Lepage et "toutes sortes d'animaux locaux". Egrène les problèmes d'environnement, fustige le grignotage du littoral, le développement anarchique de l'urbanisme comme les problèmes sociaux qui rongent cette région "championne des inégalités". Et stigmatise –sans jamais citer son nom– la volonté du président sortant de faire du Languedoc-Roussillon " le dragon du sud de la France (...) un projet libéral pour vendre la région à l'étranger "
Voir Roumégas en tête de la gauche anti-Frêche, c'est le rêve des écologistes. Un accord d'union a été scellé avec le Front de gauche, René Revol, qui mène la liste a envoyé son directeur de campagne saluer le meeting. Après ? "Nous tendrons la main aux socialistes qui ont de la morale", assurent les Verts. Mais entre-temps, ils ne manqueront pas, à l'instar de Noël Mamère, de dénoncer le comportement du PS qui a refusé de faire l'union au premier tour derrière eux. "La décision a été prise au plus haut niveau de casser la dynamique d'Europe écologie : ils préfèrent s'accommoder de Frêche plutôt que rénover la gauche", accuse le député de Gironde. Avant d'ajouter : "On est une force politique qui est prise au sérieux par les Français. Il faut nous traiter d'égal à égal."
Tous les responsables écologistes ont en tête les prochaines échéances. "Si on fait la preuve qu'on est la troisième force politique, alors on aura gagné car on aura fait la démonstration qu'il n'y aura pas d'alternance en France sans Europe écologie et que nous sommes l'alternative dans l'alternance", a dit le député européen. Le bras de fer commencera dès le soir du premier tour le 14 mars pour l'équilibre dans les exécutifs régionaux. Mais "que nous soyons devant ou pas, nous ne voulons plus de culture hégémonique " a averti "Dany".