La Dépeche du Midi
Europe écologie» : gouverner autrement
La Dépêche du Midi - Edition du 10 mars
Ils se veulent les ambassadeurs de « l'autre façon » de faire de la politique.
Combler le fossé qui existe entre la société civile et les partis traditionnels, est le leimotiv de ce nouveau parti « Europe Ecologie », qui regoupe, certes des politiques, (élus et miltants), mais également des actrices et des acteurs du mouvement social et associatif. Ses candidats entendent, ici, donc démonter qu'il est possible de faire de la politique autrement. Pascal Frissant, vigneron et oléiculteur à La-Caunette, tête de la liste audoise, était donc sur Castelnaudary, en compagnie de certains de ses colistiers, Alain Pottier, géant d'entreprise à Névian, Sandrine Rouillard, agent commercial de Monze, et Franck Delattre, formateur en éco-bâtiment de Belvèze du Razès. Non sans humour, Pascal Frissant déclarait : « sur le plan national, notre parti est représenté par le trio infernal, le Taulard, la Juge et le Soixante-huitard ». Pour ceux qui ne l'auraient pas deviné, nous trouvons José Bosé dans le rôle du taulard, Eva joly, dans celui de la juge et Daniel Cohn-Bendit, dans celui du soixantehuitard. L'anecdotique plaisanterie mise à part, né lors des dernières élections européennes, le parti Europe Ecologie, est on ne peut plus sérieux et propose un programme ambitieux, autour de sept thème principaux : Gagner la bataille de l'emploi, par la transformation écologique de l 'économie, (rénovation et isolation de 50 000 logements, énergies renouvelables, agriculture bio, circuits courts). Préparer l'avenir, en créant un grand service public régional de la formation professionnelle. Mieux se déplacer dans la région, en investissant 300 millions d'euros pour la rénovation du réseau ferroviaire. Protéger l'environnement et donc notre santé, par l'installation d'un conseil régional de la santé, (50 % de bio dans les cantines, nouveaux parcs régionaux et schéma de cohérence écologique pour stopper l'étalement urbain). Répondre à l'urgence sociale, par le soutien des équipements et des services publics dans les territoires ruraux. Soutenir la création et la diffusion artistique, dans tous les territoires oubliés de la région, (développement de l'Occitan et du Catalan, à l'école, au lycée et dans les media). Gouverner la région autrement, en restaurant la démocratie par un exécutif collégial et une commission régionale du débat public. « Programme ambitieux mais pas du tout utopique », déclarent les
candidats. Pascal Frissant, n'y va pas par quatre chemins, « quand je parle de l'utilisation outrancière des pesticides en agriculture, je m'entend répondre que l'agriculture propre à un coût. D'accord, mais le tout pesticide par la suite n'a-t-il pas un coût en matière de traitement des eaux ? Après quelques années, l'économie réalisée au niveau du traitement de l'eau, comblera largement la dépense du départ ». Mais attention, Europe Ecologie, ne veut pas entendre parler de « dictature écologique ». « Si je suis favorable aux éoliennes, ce n'est qu'avec l'accord des riverains, après consultation », précise Pascal Frissant.
Et pour preuve de ce qu'il avance, il nous faiit remarquer, toujours avec humour, qu'aucun des membres de sa liste audoise, n'est « encarté » chez les Verts.
«En finir avec le frêchisme»
La Dépêche du Midi - Edition du 19 février
Europe écologie. Jean-Louis Roumégas était hier soir en meeting.
Jean-Louis Roumégas, tête de liste régionale d'Europe Écologie LR y voit la preuve d'une adhésion de plus en plus «élargie» à «l'urgence du projet écologie ». C'est ainsi que Cap 21, le mouvement créé par Corinne Lepage, ancienne « juppette » a rejoint les rangs de la formation verte. Un sacré virage que Georges Fandos, délégué régional CAP 21 explique ainsi : « Nous avons fait partie des fondateurs du Modem. Nous pensions que c'était l'espace indiqué car il dépassait les clivages droite-gauche. Nous avons essayé d'écologiser le Modem, de la démocratiser aussi car il est trop centré sur la personnalité de François Bayrou.
Nos thèses écologistes n'étaient pas écoutées. Voyant cela, nous nous sommes rapprochés d'Europe écologie qui répond à nos attentes ». Et de rappeler qu'en 2004, il avait joué cavalier seul aux régionales et récolté 5 % des voix. Hier soir, le délégué aux côtés de Jean-Louis Roumégas, Pascal Frissant, tête de liste audoise et Maryse Arditi ont détaillé les enjeux de ce projet. À commencer par un objectif politique : « Instaurer une gouvernance démocratique » pour « en finir avec « le système fréchiste clientéliste et féodal ». « Nous allons amener de l'oxygène à la vie politique », promet Georges Fandos. « La revitalisation de l'espace rural » et « l'attractivité de toutes les villes du Langueodc plutôt que le développement unique d'une grande ville » font partie des axes programmatiques en terme d'aménagement du territoire. L'équipe voit notamment dans la demande croissante des consommateurs « d'une production locale de qualité » incluant les « circuits courts » et la culture bio, une formidable opportunité pour la terre languedocienne et son agriculture. « La région peut tout à fait impulser une politique de recherche et de développement en ce sens, en s'appuyant sur un pôle d'agronomie ».
Un défi environnemental et économique également à relever pour sortir de la crise viticole, préconise Pascal Frissant « à condition d'accompagner la reconversion avec des moyens financiers ».