« Le PS a manqué de courage »

Montré du doigt par Martine Aubry, Jean-Louis Roumégas refuse d’endosser l’échec d’une union à gauche pour les Régionales. La tête de liste d’Europe écologie assure qu’il reste ouvert néanmoins à la discussion.

DirectMTP + : Pourquoi avoir refusé une union avec le PS ?

Jean-Louis Roumégas : Le Parti socialiste a un problème avec sa tête de liste mais ce n’est certainement pas à nous de le régler. Que chacun balaie devant sa porte. Pour monter leur liste, ils auraient soit disant besoin des Verts et du PC. Quel aveu d’échec ! La réalité, c’est qu’ils n’ont pas eu le courage de régler le problème. Regardez ceux qui sont venus à la rescousse de Frêche : Royal, Hollande, Strauss-Khan, Peillon. C’est-à-dire tous les futurs candidats à la présidentielle qui négocient déjà en coulisse l’appui des fédérations PS de la région. C’est grave ! Alors qu’ils ne nous rendent pas responsables de leur incapacité.

Vous pensez qu’une union est toujours possible au premier tour ?

On se donne jusqu’à la fin du mois pour discuter avec le Front de gauche et des socialistes non frêchistes. On évalue les stratégies dans la concertation. Soit pour monter une grande lis- te dès le premier tour, soit deux listes qui préparent d’ores et déjà le second.

Georges Frêche pourrait profiter de cette désunion s’il arrive en tête au premier tour.

Il y a plein de cas de figures différents qui peuvent se présenter. Mais je pense qu’il fera le plein des voix et n’aura pas de réserve. Le soir du premier tour, il y aura un vrai rapport de force qui permettra de régler cette question.

Patrice Drevet pourrait vous affaiblir ?

C’est un écolo de pacotille qui dit qu’il ne peut pas se passer du nucléaire et des voitures. J’espère qu’il partira avec l’UMP, au moins la situation sera plus claire.

Cohn Bendit a estimé un temps que Frêche était le seul à pouvoir garder la région à gauche. C’est un désaveu pour vous.

Je l’ai souvent au téléphone et il ne m’a jamais dit cela. Il m’a encore encouragé vendredi et m’a annoncé qu’il serait le président de mon comité de soutien. D’ailleurs il viendra participer à l’un de mes meetings à Montpellier en février.

Quel regard portez-vous sur le bilan de Georges Frêche ?

Il avait promis de faire entrer le Languedoc-Roussillon parmi les dix premières régions de France. Or au lieu d’avancer on a reculé. En terme de richesse on est maintenant la dernière région de France derrière la Corse. Son erreur, c’est qu’il s’engage dans une direction libérale qui n’est pas la bonne. Sur le vin par exemple. Frêche aborde le vin avec une méthode très libérale, publicitaire et commerciale qui n’a rien de qualitative. Or on ne pourra pas se battre contre des vins australiens à 2 € le litre. Si on veut se battre sur le marché, ce sera en faisant valoir la notoriété et la qualité de nos produits.

Recueillis par J.-M. Servant

"UN CACHET ET A LA RETRAITE" Jean-Louis Roumégas a réagi aux propos ambigus que Georges Frêche aurait tenu sur les anciens prisonniers de guerre. Non sans ironie. « Je trouve que la qualification de la plainte, (Ndlr, "Apologie de crime de guerre") est excessive, a déclaré l’écologiste. C’est surtout de la "beauferie caractérisée" et un manque de respect total pour les familles des anciens prisonniers. Pour moi, ça mérite davantage un
bon cachet et une mise à la retraite ».