La FEVE réagit aux propos de Martine Aubry à Tours
Par Jean-François CARON, président de la FEVE
« Les écologistes, ils existent aujourd’hui en France : ce sont les élus socialistes de nos régions » : c'est en ces termes que Martine Aubry a fait valoir à Tours ce week-end, combien le Parti Socialiste était viscéralement écologiste, depuis toujours, tel Monsieur Jourdain faisant de la prose. Depuis le succès d’Europe Ecologie aux élections européennes de juin dernier, qui plus est avec le Sommet de Copenhague, tous les partis ou presque rivalisent dans la surenchère écolo : excellente nouvelle ! Mais il serait bon que cet engouement soudain dépasse les mots et les seules échéances électorales.
La Fédération des Elu/es Verts et Ecologistes (FEVE) rappelle que si les Régions ont pu mettre en œuvre de vraies actions écologistes, c’est parce qu’elles ont été poussées par les 170 élu/es (dont 40 vice président/es) Verts dans les exécutifs en place.
Les conseillers régionaux Verts ont marqué durablement de leur empreinte la mandature 2004-2010 en portant quelques-unes des politiques les plus efficaces : économies d'énergies dans l’habitat social, aide aux particuliers pour l’isolation, soutien aux énergies renouvelables, verdissement de la commande publique, plans climats territoriaux, aide à l’agriculture biologique. Ces résultats ont d'ailleurs souvent été obtenus au prix d’âpres débats.
Il y a les discours et les actes. Les socialistes, qui restent rivés sur la croissance, ont soutenu des projets qui sont en totale contradiction avec la réponse qu’impose l’urgence climatique. Les exemples sont trop nombreux pour ne pas contredire les propos de la première secrétaire du PS. Citons par exemple le soutien sans faille aux projets autoroutiers et aux aéroports régionaux, dont, la construction du nouvel aéroport de Notre Dame des Landes en Région Pays de la Loire, le soutien au nucléaire en régions Bourgogne et PACA (ITER), les subventions à fonds perdus pour le Grand Prix de F1 à Magny Cours, toujours en Bourgogne…
Dans la pratique, le parti socialiste a trop souvent apporté la preuve qu’il n’arrivait pas à changer un logiciel de pensée qui voudrait que le « toujours plus » soit synonyme de « toujours mieux ». Le pôle écologiste du PS ne s’est il pas d’ailleurs dé-solidarisé pour ces raisons du PS pour rejoindre la dynamique Europe Ecologie ?
La FEVE est partie prenante du grand rassemblement incarné par les listes d’Europe Ecologie dans le cadre des prochaines élections de mars 2010. Le message est clair, le projet ambitieux et porteur d’espoir : Il s’agit d’inscrire le progrès de l’humanité dans une trajectoire écologique, en rupture avec la course à la démesure et la gestion à court terme qui conduit au déclin économique et à la régression sociale. La transformation écologique de nos régions n’est pas seulement une nécessité mais une opportunité pour contribuer à construire une société apaisée et solidaire.
Jean François CARON, président de la FEVE