Transformation de l’apprentissage pour remettre les jeunes au centre du jeu

La transformation de l’apprentissage s’inscrit dans la modernisation du modèle social. Cette refonte était indispensable car personne ne peut se satisfaire de la situation actuelle, dans laquelle le potentiel de l’apprentissage pour l’emploi des jeunes est largement inexploité :

  • 1,3 million de jeunes Français ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en études.
  • Seuls 7 % d’entre eux sont en apprentissage, contre 15 % dans les pays européens où le taux de chômage est bas.
  • … alors que 7 apprentis sur 10 trouvent un emploi 7 mois après leur formation.

 

Il s’agit d’abord de rendre l’apprentissage plus attractif pour les jeunes :

  • L’apprentissage sera ouvert jusqu’à 30 ans, contre 26 ans actuellement.
  • Tout apprenti majeur bénéficiera d’une aide de 500€ pour passer son permis.
  • Tous les apprentis de 16 à 20 ans verront leur rémunération augmenter de 30 € / mois.
  • 15 000 apprentis/an pourront suivre un programme Erasmus : 2 fois plus qu’aujourd’hui
  • Les jeunes et leur famille bénéficieront d’une meilleure information (journées d’information, communication des taux d’insertion dans l’emploi de chaque formation…)

 

Le deuxième objectif est d’adapter le système aux besoins des entreprises en donnant une place centrale au monde professionnel dans le fonctionnement de l’apprentissage :

  • Les partenaires sociaux « co-écriront » les diplômes professionnels, qui correspondront ainsi davantage aux besoins en compétences des entreprises.
  • Les aides seront unifiées et ciblées sur les TPE / PME et les niveaux bac et pré-bac. Aujourd’hui, il existe trois aides à l’embauche différentes : le système est illisible.
  • Il ne sera plus obligatoire de passer devant les prud’hommes pour rompre un contrat après 45 jours. L’employeur pourra par exemple rompre le contrat pour faute grave.
  • L’embauche d’apprentis pourra se faire tout au long de l’année.

 

Le système de financement sera « plus simple, plus transparent et plus incitatif » :

  • Il n’y aura plus qu’une seule cotisation alternance, au lieu de deux aujourd’hui, dont le montant sera fixé par les partenaires sociaux.
  • « Un jeune + une entreprise = un contrat = un financement. » Tous les contrats seront financés.
  • Les centres de formation d’apprentis (CFA) seront financés au contrat.
  • Les branches détermineront le coût contrat de chaque diplôme ou titre professionnel.
  • Les régions bénéficieront de deux dotations, à hauteur de 430 millions d’euros, pour assurer l’égalité au sein des territoires et créer de nouveaux CFA.
  • La responsabilité de l’orientation leur sera attribuée, alors qu’elle est actuellement du ressort de l’Education nationale.

 

Un commentaire pour “Transformation de l’apprentissage pour remettre les jeunes au centre du jeu”

  1. Bonjour Eric,
    Plus le temps passe, plus ce gouvernement dévoile son vrai visage, à savoir une ligne politique basée sur un ultralibéralisme assumé et sans limites, la loi travail est à cet égard éloquente!
    Monsieur MACRON serait bien inspiré de se rappeler dans quelles conditions il a été élu. Bref, aujourd’hui, comme beaucoup, je ne lui renouvellerais pas ma confiance. Concernant l’apprentissage, sous prétexte de faciliter l’insertion professionnelle de notre jeunesse (ce qui reste à prouver, tant la mentalité des employeurs français est éloignée de la culture de formation professionnelle à l’allemande par exemple) , on offre une fois encore tout au monde économique, sans aucune garantie « de retour sur investissement ». Ce faisant les entreprises feront (peut être) leur marché sur les Jeunes les plus performants, avec le désir de formations et de certifications sur mesure, qui risquent de limiter la valeur de diplômes qui n’auront plus rien de nationaux et qui nuiront à la nécessaire future mobilité des salariés. Que dire enfin de ceux qui resteront sur le bord de la route, peupleront ils des lycées professionnels, zones de relégation sociale, totalement vidés des éléments qui pourraient encore valoriser la voie professionnelle. Après le coup « du bac pro 3 ans » de Darcos qui a clairement démonétisé ce diplôme qui offrait à sa création un excellent taux d’insertion, pour « économiser » 25% sur les coûts de fonctionnement des LP, le projet actuel du Ministre de l’éducation risque fort de donner le coup de grâce à la voie professionnelle publique et laïc de l’éducation nationale. A un moment où l’emploi semble frémir, il serait temps que la Nation redonne de vrais moyens à la voie professionnelle et technologique publique afin de permettre de faire face aux besoins des entreprises, donc de l’économie.
    Je m’arrête là, mais j’aurais beaucoup à dire quant au traitement qui est fait aux fonctionnaires et aux retraités par ce gouvernement….
    Au plaisir d’échanger sur le sujet et sur d’autres
    Amicalement
    Daniel

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