Stratégie de transformation du système de santé : moins de pression pour les soignants, plus de qualité pour les patients

Le Premier ministre Edouard Philippe et Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, ont annoncé mardi 13 février le lancement de la stratégie de transformation du système de santé. Une phase de concertation se déroulera de mars à mai 2018 et s’achèvera par la présentation d’une feuille de route détaillée avant l’été.

Notre système de santé permet aux Français de bénéficier d’une des meilleures espérances de vie au monde, et, grâce à l’assurance maladie, d’un haut niveau de prise en charge des dépenses par la solidarité nationale. Les Français y sont légitimement très attachés.

Pourtant, la santé est aussi l’une de leurs préoccupations principales. Car notre système présente aussi des points à améliorer :

– Un investissement insuffisant dans la prévention : dès sa nomination, le Gouvernement a pris des décisions fortes sur deux sujets : les vaccins et le tabac. Concernant cette question de l’extension de l’obligation vaccinale, Eric Alauzet a publiquement exprimé des réserves concernant cette extension prônant d’abord un rétablissement de la confiance dans les vaccins (voir article consacré)

– La difficulté d’accès aux soins dans certains territoires : le plan pour un égal accès aux soins dans les territoires, annoncé le 13 octobre dernier, doit permettre de répondre à cette problématique.

– La complexité et le cloisonnement de notre système, qui laisse le patient souvent coordonner lui-même les différents professionnels.

Les réformes à entreprendre pour pallier ces difficultés ne peuvent s’envisager que dans une approche globale incluant la ville, l’hôpital, le médico-social : en somme, l’ensemble des professionnels.

C’est le système de santé dans son entier qui doit être interrogé pour faire face aux défis d’aujourd’hui et préparer le système de santé de demain.

Pour ce faire, il faut un cap : ce sera le patient, qui doit plus que jamais être au centre des réflexions et des évolutions à venir. À partir de ce cap, s’ouvre aujourd’hui une période de réflexion et de concertation de trois mois sur cinq grands chantiers structurants :

1.       La qualité des soins et la pertinence des actes

Des propositions seront faites par les professionnels d’ici l’été 2018 pour améliorer la pertinence des soins, et des indicateurs de qualité sur les 10 pathologies les plus fréquentes seront mis en place en 2019. La satisfaction des patients sera également systématiquement mesurée.

2.       Les modes de financement

 « Le Président a fixé un objectif clair pendant la campagne : 50% maximum de tarification à l’activité. On doit donc travailler pour construire les autres 50% » Des expérimentations seront conduites dès 2018. En parallèle, une task-force mènera des travaux pour proposer des modèles de financement nouveaux d’ici fin 2019.

3.       Le numérique

Une mission « e-santé » sera chargée d’atteindre 3 objectifs :

  • l’accessibilité en ligne de toutes les données médicales ;
  • la dématérialisation de toutes les prescriptions ;
  • le partage de l’information entre tous les professionnels de santé. Par ailleurs, dans les prochains mois, l’assurance maladie et les syndicats définiront le cadre de la télémédecine. 

4.       Les ressources humaines

En matière de formation, Il faut mettre fin à « l’effroyable gâchis de la première année ». Une « réflexion sans tabou » sera menée sur le numerus clausus, pour des mesures début 2019. Un « service sanitaire des étudiants en santé» sera par ailleurs mis en place. Concernant la fonction publique hospitalière, les principes d’Action publique 2022 lui seront diffusés, et un observatoire national sur la qualité de vie au travail sera mis en place. 

5.       L’organisation territoriale

Pour garantir l’égal accès aux soins, il s’agit de mieux structurer les soins de ville, de continuer à tisser des liens entre ville et hôpital et de travailler à la gradation des soins. 3 à 5 territoires « pionniers » seront sélectionnés d’ici fin 2018 pour proposer des modèles d’organisation innovants. « Les EHPAD doivent faire partie intégrante de ce travail ». Des propositions de méthodes et de calendrier seront faites dans ce sens d’ici fin mars.

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