L’Etat dévoile son plan pour renforcer l’accès territorial aux soins.

La France n’a jamais compté autant de médecins. En effet, 290 974 médecins sont inscrits à l’Ordre national des médecins au 1er janvier 2017. Pourtant, les déserts médicaux persistent, voire s’étendent. Ainsi, le délai moyen d’obtention d’un rendez-vous chez un médecin spécialiste libéral est passé de 48 à 61 jours en cinq ans. Or, chaque français doit avoir accès à une médecine de qualité dans un délai approprié, quel que soit l’endroit où il vit. Dans certains endroits, force est de constater que cet accès n’est aujourd’hui pas garanti. Environ 8% de la population (5,3 millions de personnes) fait face à une situation de faible accessibilité.

Les raisons de cette situation sont multiples. Citons la démographie médicale déclinante (moins de médecins généralistes, nombreux départs en retraite), le vieillissement de la population et l’évolution des pathologies (plus de maladies chroniques), l’aspiration nouvelle des jeunes médecins qui souhaitent travailler davantage en équipe et recherchent un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle.

La réponse à cette situation ne tient pas en une mesure. C’est un panel de solutions qu’il faut mettre en œuvre, en s’appuyant sur les collectivités. C’est l’objet du plan pour l’égal accès aux soins présenté par le Premier ministre et la ministre de la Santé.

Les principales mesures :

  • Plus de coopération entre les professionnels de santé, avec :

Le doublement du nombre de maisons de santé d’ici la fin du quinquennat. 400 millions d’euros seront consacrés dans le cadre du Grand plan d’investissement pour construire 1 000 maisons et centres de santé supplémentaires ;

La pérennisation du dispositif ASALEE qui permet aux infirmier(è)s de prendre en charge des maladies chroniques, en lien avec le médecin traitant ;

Le développement des « pratiques avancées » qui permettent à des professionnels d’exercer au-delà de leur spécialité initiale en leur donnant accès à des formations.

  • Plus d’innovation avec :

La création de 300 postes de médecins partagés entre médecine de ville et pratique hospitalière. Dès 2018, les Agences régionales de Santé pourront proposer ces nouveaux contrats aux jeunes diplômés. Ils permettront un exercice partagé, pour partie salarié à l’hôpital, et pour parti libéral, dans les territoires où l’offre de soins est insuffisante ;

Le développement de la télémédecine. Pour cela, le Gouvernement accélère la couverture intégrale du territoire en haut débit pour qu’elle soit effective dès 2020. Et il inscrit la télémédecine, aujourd’hui autorisée seulement à titre expérimental, dans le droit commun à compter de 2018. Les crédits du fonds d’intervention régional destinés au développement de la télémédecine seront doublés dès 2018 pour passer à 18 M€. D’ici 2020, tous les EHPAD seront équipés d’un matériel de téléconsultation.

  • Plus d’incitations avec :

La simplification pour les professionnels de santé, grâce à la création d’un guichet unique pour toutes leurs démarches administratives ;

Des aides à l’installation renforcées dans les zones sous-denses : 200 M € y seront consacrés sur 5 ans. Le nombre de zones éligibles à cette aide passera de 7 à 18 % du territoire ;

La possibilité, pour les médecins généralistes à la retraite, de rester partiellement en activité.

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