La France, future 1ère puissance bio d’Europe ?
La 4eme édition de la conférence environnementale, lundi et mardi, exercice unique de concertation au service du dialogue environnemental, s’est poursuivie, en 2016, dans une nouvelle dynamique, celle de la COP21 et de l’accord de Paris de décembre 2015 dont la signature a eu lieu ce 22 avril à New York. A cette occasion, le Président de la République a réaffirmé sa volonté de faire de la France la première puissance bio d’Europe.
L’agriculture biologique connait un essor sans précédent en France. Elle répond à des problématiques économique, sociale, éthique et principalement environnementale. Produire bio, ce n’est pas seulement réduire son impact sur l’environnement, c’est aussi véhiculer des valeurs liées au respect de la faune, de la flore, de l’environnement et de l’Homme. De plus en plus de producteurs se reconnaissent dans ces valeurs et se tournent vers ce mode de production, et de nombreux consommateurs sont séduits par les atouts du bio. L’agriculture est un facteur majeur d’émission de gaz à effet de serre. Miser sur l’agriculture biologique apparaît donc comme essentiel dans la lutte contre le changement climatique. D’autant plus qu’elle n’agit pas seulement sur les gaz à effet de serre, mais aussi sur la protection de la biodiversité, des sols et des eaux.
Pour développer le secteur de l’agriculture biologique, plus respectueuse de l’environnement, mais aussi de la santé des consommateurs, le gouvernement a lancé dès 2013 le programme « Ambition Bio 2017 ». Ce plan sur cinq ans, soutenu par Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, vise à doubler la surface de production en agriculture biologique d’ici 2017, via une augmentation de 25% par an. Afin de mener à bien ce plan, des aides sont attribuées, sur cinq années, aux agriculteurs qui se convertissent ou s’installent et pour leur maintien. Ces soutiens sont financés par le deuxième pilier de la PAC (Politique Agricole Commune) et visent à compenser tout ou partie des surcoûts et manques à gagner liés à la conversion et au maintien en production biologique. Ils sont gérés par les programmes de développement rural élaborés par les Régions.http://www.europe-en-franche-comte.eu/FEADER/FEADER-2014-2020
Ce programme s’est révélé être une véritable réussite. En effet, le nombre d’exploitants bios a connu une croissance élevée et les objectifs ont été atteints, mêmes dépassés dans certaines régions. Fort de ce succès, les régions les plus concernées connaissent des difficultés de financements pour les soutiens accordés aux agriculteurs en conversion, en installation ou pour leur maintien. Malgré une hausse des crédits alloués par le gouvernement, certains territoires restent embourbés dans les difficultés et sont contraints de réduire ou plafonner les aides relatives à ce plan. A ce sujet, le député Eric Alauzet a interrogé le ministre de l’Agriculture pour obtenir des éclaircissements sur les mesures envisagées pour solutionner ces difficultés financières (QOSD).
Récemment, la France est devenue la troisième surface agricole biologique d’Europe[1]. Par contre, la production bio est inégalement répartie en France, avec plus de la moitié des surfaces localisées en Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Aquitaine, Pays de la Loire et Bretagne. Cependant, en Bourgogne et en Franche-Comté, « la bio[2] » a connu un fort développement pour atteindre respectivement 1 053 et 615 exploitations biologiques en 2015 et des hausses de surface de production bio de 25% et 20%.
Déjà sur le podium européen en ce qui concerne la surface de production biologique, le Président de la République a pour objectif de faire décrocher à la France la médaille d’or. Le chemin sera long, mais les résultats récents laissent entrevoir l’espoir de l’atteinte, un jour, de cet objectif.
[1] Après l’Espagne et l’Italie.
[2] Nom donnée à l’agriculture biologique par les paysans bio et les structures les accompagnants, les représentants.
nous avons tous les outils pour y arriver
jc