Intervention sur l’agriculture et le changement climatique

Aux côtés d’éminents acteurs de la lutte contre le changement climatique tels que Jean Jouzel, Climatologue et Vice-Président du GIEC, Éric ALAUZET s’est exprimé lors d’une table ronde organisé par Eur’activ (1) le 26 janvier dans les locaux de la Représentation en France de la Commission européenne à Paris, sur les interactions et défis qu’il peut y avoir entre l’agriculture et les évolutions du climat.

Au moment où la crise agricole, le député souhaite être partie prenant des débats d’avenir de l’agriculture et du monde agricole.

 

La table-ronde était animé par Alexis Poulin, Directeur d’EurActiv France et Patrice Moyon, journaliste d’Ouest France avec la participation de Jean Jouzel, Climatologue, Vice-Président du GIEC ; Thierry Caquet, Chef du Département EFPA, INRA ; Cyrielle Denhartigh, Responsable des politiques agriculture / Climat, Réseau Action Climat ; et Gilles Luneau, Auteur-réalisateur de l’Urgence climatique et de l’Atlas Climatique.

La table-ronde avait pour objectif de répondre à différentes questions : Comment le « secteur des terres » peut jouer un rôle majeur et pourrait contribuer de 20 à 60% au potentiel d’atténuation des émissions de GES d’ici 2030 ? Comment l’agriculture peut-elle s’adapter aux changements climatiques ? Quelles conséquences pour les agriculteurs qui ne respectent pas les mesures environnementales ? Quelles réformes de la PAC permettraient aux agriculteurs de s’adapter pour lutter contre le changement climatique ? et Quelle place pour l’agro-écologie ?, question plus particulièrement traitée par le député écologiste du Doubs.

 

« Agriculture et changement climatique : interactions et défis »

L’agriculture est responsable de 25% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial mais est aussi et avant tout une solution.

La relation entre changements climatiques et agriculture est à double sens : l’agriculture contribue à maints égards aux changements climatiques, et les changements climatiques ont généralement des répercussions négatives sur l’agriculture.

L’agriculture et la forêt devraient aussi être fortement impactées par le changement climatique à venir, risquant en cela ne plus pouvoir nourrir les 9 milliards d’habitants attendus en 2050 sur la planète, ni participer à la nécessaire substitution des matières premières non renouvelables qui fondent encore aujourd’hui notre modèle de développement. Deux fronts sont ouverts pour répondre à ces inquiétudes : atténuer le changement climatique par la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et adapter les modes de productions agricole et forestière aux évolutions du climat.

 

Rapprocher le producteur du consommateur, recréer des emplois dans les territoires

Eric ALAUZET a rappelé l’importance de la relocalisation de la production agricole et du lien entre le producteur et le consommateur, car 97 % des Français qui consomment « local » disent le faire pour soutenir la production locale et par là, l’activité de leurs voisins. Cette pratique, qui réduit les émissions liées au transport est aussi un soutien actif, presque patriotique, envers le monde paysan. L’élu écologiste a d’ailleurs soulevé le fait que si les circuits de proximité représentaient 10% du chiffre d’affaire global de l’alimentation, ils pourraient créer entre 80 000 et 100 000 emplois non-dé-localisables et valorisants.

« Tout ce que l’on appelle l’économie circulaire, l’économie collaborative, les circuits courts, tout cela va permettre les mutations importantes. Culturellement on retrouve l’attachement aux produits du terroir, aux appellations qui vont conduire les gens à consommer de plus en plus local rapprochant le consommateur du producteur, ce qui tendra à plus de qualité et à une meilleure protection de l’environnement »

 

La gestion de l’azote et du carbone

Rappelant les enjeux environnementaux, sociaux et économiques de ce sujet, Éric ALAUZET s’est également concentré sur la question de la gestion de l’azote et du carbone. Evoquant l’autonomie nécessaire des agriculteurs qui souhaitent poursuivre leur activité en respectant les grands principes de l’agro-écologie en matière énergétique et commerciale, il s’est exprimé sur la production de légumineuses qui permet la captation de l’azote de l’air et l’importante évolution de l’alimentation humaine vers les protéines végétales.

 

Les enjeux de méthanisation

Membre de la Commission des Finances, il a également rappelé l’importance de la méthanisation et de la production de biocarburants. D’une part, le plan « Energie Méthanisation Autonomie Azote » du Gouvernement doit faire émerger et soutenir le développement de 1000 méthaniseurs à la ferme d’ici 2020 ; d’autre part le soutien fiscal aux biogaz et biocarburants issus des déchets agricoles sont des éléments importants de la transition.

 

Retrouvez les amendements du député en faveur des biocarburants et du biogaz pour une fiscalité plus juste :

http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/1592/CION_FIN/CF45.asp

http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/2353/CION_FIN/CF119.asp

http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/3096A/CION_FIN/CF298.asp

 

(1) La Fondation EurActiv est une fondation de service public de droit belge dont l’objectif premier est de rassembler des personnes et des organisations qui souhaitent influencer les politiques de l’Union européenne. Son but est de « faciliter l’efficacité et la transparence de la Communauté des Acteurs Européens » avec le soutien d’EurActiv.com, EurActiv.fr et EurActiv.de, les branches média d’EurActiv. La Fondation ne mène aucune activité de lobbying, à l’exception de la promotion de l’indépendance des médias. Elle est indépendante de tout groupe politique ou religieux.

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