Interdiction des néonicotinoïdes : une première mondiale

Il est des sujets qui provoquent d’intenses débats passionnés. C’était le cas jeudi 17 mars lorsque les députés ont votés par 30 voix pour et 28 contre, l’interdiction des pesticides néonicotinoïdes (néotics) à compter du 1er janvier 2018, lors de l’examen en 2ème lecture de la loi pour la reconquête de la biodiversité.

Éric Alauzet, présent lors des débats dans l’hémicycle, se félicite de cette victoire. « Cette interdiction est une décision forte en matière de préservation de la biodiversité, de l’environnement et de la santé et envoie un message clair aux agriculteurs comme aux groupes chimiques ».

Néanmoins, des voix se sont élevées pour arguer les difficultés que pourraient rencontrer les agriculteurs avec cette interdiction mais pour Éric Alauzet c’est exactement le contraire. Il a rappelé lors de son intervention que « Non seulement on ne défend pas leur santé, mais en plus, on ne défend pas leurs affaires ! À terme, on condamne l’agriculture. Cela tombera comme un couperet. On dira : « Qu’a-t-on fait ? Pourtant, on savait ! » Or on se cramponne à des systèmes dépassés.

Pour défendre la santé des agriculteurs et la pérennité de leur activité, il faut leur donner un signal, sans ambiguïté. Il faut qu’ils puissent se préparer. Cela fait longtemps qu’ils devraient le faire, mais on les laisse penser que rien ne va changer, que tout va continuer.

Il faut leur dire la vérité, nous leur devons bien ça. Il faut aussi les accompagner dans la transition car des produits de substitution, il y en aura de plus en plus ».

 

Les interventions d’Eric Alauzet

17 mars 2016 – EA loi biodiversité Néonicotinoides.pdf by hegroult

 

Ces alternatives seront listées sur la base d’un avis de l’ANSES (Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire) qu’a saisi Stéphane Le Foll, Ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. Sur la base de cet avis, la France saisira la Commission européenne afin que les restrictions éventuelles puissent s’appliquer dans l’ensemble de l’Union Européenne.

Plusieurs centaines d’études ont prouvé la nocivité des néotics sur les abeilles, les pollinisateurs sauvages ou encore les poissons, les oiseaux et au final les humains. Aussi, depuis 2013, l’UE, à l’initiative de la France, a restreint certains usages de ces substances même si elles restent encore très utilisées.

Pour Éric Alauzet, « il faut prendre conscience de toutes les conséquences possibles pour les paysans eux-mêmes et pour la société en termes de coût environnemental et de coût de réparation pour l’environnement, pour la santé et pour l’exclusion sociale… C’est colossal ! ».

Si l’interdiction votée jeudi 17 mars constitue une première étape et non des moindres, elle n’est pour autant pas encore officiellement établie. En effet, le projet de loi de reconquête de la biodiversité doit maintenant être voté dans les mêmes termes par le Sénat.

 

3 commentaires pour “Interdiction des néonicotinoïdes : une première mondiale”

  1. Bravo. On ne peut que se réjouir de cette décision !

  2. Merci à tous ces élus qui continuent à se battre pour le bien-être de tous en interdisant ces poisons de notre environnement !

  3. Je ne comprends pas qu’il y a encore des élus qui sont pour ces poisons; ce sont les mêmes que ceux qui ne voulaient pas que l’on enlève les pantalons rouges aux soldats de 14 pour ne pas ruiner les producteurs de garance du midi

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