Éric Alauzet sur RCF : Laudate Si : « Un évènement majeur et un apport décisif pour la prise de conscience et l’action pour l’écologie »

La grande conférence sur le climat, la COP 21, qui s’est tenue à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015 avait pour objectif d’aboutir à un accord entre les nations visant à enrayer le réchauffement climatique et à prendre des mesures afin de limiter les dégâts causés à l’environnement. A cette occasion et la publication par le Pape d’une encyclique, Eric Alauzet était l’invité d’une émission sur RCF Besançon.

 

Laudato Si’[1]

En prélude à la COP 21, en juin 2015, le Pape François avait, dans une encyclique[2] intitulée « Laudato Si’[3] – Sur la sauvegarde de la maison commune », abordé la crise écologique mondiale qui mettrait, selon lui, en péril l’existence même de l’humanité.

A travers cette lettre, il dénonce les dommages causés à l’environnement par l’Homme et leurs conséquences. Bien qu’il montre du doigt le mode de vie de l’Homme moderne, notamment le consumérisme de masse et le gaspillage, mais aussi la domination de nos modèles économiques dirigés par la notion de profit à tout prix, le pape François pointe une responsabilité collective. Par conséquent, il appelle aussi à une plus grande solidarité entre les nations et incite au dialogue entre les différents acteurs, comme par exemple les dirigeants politiques, les leaders économiques, les citoyens du monde. Selon lui, tout est lié et aucune solution réelle à la crise environnementale ne pourrait être trouvée sans s’intéresser également au secteur économique, au secteur social, etc. Il faut une approche englobant les différentes crises que connait l’humanité pour espérer répondre au défi environnemental et non pas penser pouvoir le relever autrement.

De façon générale, le pape François dresse le portrait d’une planète, blessée, souffrante tout en rappelant que l’Homme se doit de la préserver, de la protéger. De plus, il encourage chacun à accepter sa part de responsabilité dans la crise environnementale et à participer à sa résolution, que cela soit à travers un changement des habitudes ou de la perception de l’existence qu’à l’individu. « Cette responsabilité vis-à-vis d’une terre qui est à Dieu implique que l’être humain, doué d’intelligence, respecte les lois de la nature et les délicats équilibres entre les êtres de ce monde[4]»

 

Éric Alauzet sur RCF

Invité en décembre dernier, dans l’émission « Laudati Si 4 », présentée par Jean-Pierre Rougeot et frère Vincent sur l’antenne locale d’RCF[5], Eric Alauzet a échangé sur différents thèmes.

Questionné sur l’interprétation à faire des résultats du premier tour des régionales, le député a parlé d’une crise de la société française et européenne, soulignant son caractère durable ainsi qu’un manque d’information des citoyens sur ce problème. Il a dénoncé ensuite l’existence de « problèmes mondiaux multiples qui ne se résolvent qu’à l’échelle mondiale » comme ceux relatifs à l’économie, aux flux migratoires et, bien sûr, à l’environnement. Ce n’est pas l’individualisme ou les mouvements de solidarité fondé sur un seul objectif et un temps court qui permettront de les résoudre, mais qu’il serait préférable « d’entrer dans une démarche politique […], de voir du long terme et d’articuler les différents problèmes ».

Interrogé ensuite au sujet de l’encyclique du pape consacrée à la question écologique, Éric Alauzet a déclaré avoir été « curieux et impatient » dès son annonce. Il dit de cette lettre papale qu’elle est un très bon texte qui vient « conforter toute la réflexion écologique […] mais qui vient aussi l’enrichir » et peut permettre d’intéresser de nouvelles personnes à la question écologique. Il analyse l’encyclique comme un « évènement majeur et un apport décisif pour la prise de conscience et l’action pour l’écologie ».

Sur la question de l’articulation des politiques entre les échelles locale et nationale, le député du Doubs a rappelé que la Conférence des Nations-Unies sur l’environnement tenue à Rio en 1992 a, dans ses conclusions, montré qu’on se tourne vers les territoires quand il s’agit de mettre en œuvre des solutions. Il explique ensuite que la COP 21 comprend « un agenda des solutions porté par les villes et les territoires ». Selon lui, « plus que jamais, on a besoin du local » et il est indispensable qu’un dialogue existe entre les niveaux, c’est-à-dire entre le mondial, le national et le local.

Enfin, au sujet de la responsabilité environnementale individuelle, là où l’Encyclique demande une prise de responsabilité des personnes, Éric Alauzet ajoute que « tous des acteurs ont leur mot à dire et leur action à mener » et que « la mobilisation du citoyen est indispensable».

L’émission :

[1] « Loué sois-tu » en français.

[2] « Lettre envoyée par le pape aux évêques du monde entier ou d’une partie de celui-ci, et, à travers eux, aux fidèles » selon la définition donnée par Larousse.

[3] « Loué sois-tu » en français.

[4] Dans «Laudato Si’ – Sur la sauvegarde de la maison commune », chapitre 2, titre 2, paragraphe 68.

[5] Radio Chrétienne Francophone.

Remonter