Le jeudi 26 novembre 2015, Éric Alauzet est intervenu lors d’une Conférence-débat organisée par la Maison de l’Europe et l’UFR SJEPG dont le thème était « Comment financer la transition énergétique dans l’Union européenne ? ».

Plusieurs intervenants ont pris part à ce débat parmi lesquels Guillaume Roty (Commission européenne), Jihad El Naboulsi (Université de Franche-Comté), Matthieu Houser (Université de Franche-Comté), Jana Cicmanova (Energy Cities) et Michel Fournier (Conseil régional de Franche-Comté). Ils étaient invités à faire un état des enjeux à l’échelle de l’Union Européenne et des leviers qu’offrent les institutions européennes, les autorités nationales, régionales et locales ainsi que la société civile dans le financement de la transition énergétique.

 

La COP 21 commence lundi et elle doit permettre de trouver un accord contraignant entre les Etats pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et ainsi maintenir le réchauffement climatique en dessous du seuil des 2°C. Il est donc désormais impératif de prendre conscience des changements climatiques et des impacts écologiques et énergétiques de nos modes de vie respectifs.

Le Député a ainsi commencé par rappeler que la réussite du financement de la transition énergétique passe par un changement de paradigme économique. Celui-ci entraine des pertes importantes de biodiversité, telles les abeilles et leur service-rendu évalué à 145 milliards d’euros.

Ce changement doit également conduire à réduire notre intensité carbone. La réduction de cette intensité carbone passe, pour partie, à travers des investissements ciblés. Il s’agit pour les investisseurs de « décarboner » leurs portefeuilles et d’investir dans des infrastructures de transition énergétique. Du coté des émetteurs, il faut développer rapidement les obligations vertes (ou green bonds). En 2014, il y a eu 35 milliards de dollars d’émissions d’obligations vertes soit trois fois plus qu’en 2013.

Néanmoins, ce changement de paradigme économique doit être soutenu par un changement des mentalités. Cela passe par des modifications profondes des habitudes quotidiennes des citoyens. Il faut faire entrer l’écologie et ses problématiques au cœur des foyers. Ces thématiques sont importantes pour les gens mais doivent également l’être lorsqu’elles sont confrontées aux autres thématiques de l’emploi, de la santé… Au niveau macroéconomique, l’accord passé entre les émetteurs historiques de gaz à effet de serre, les Etats-Unis et la Chine, fait sauter un gros verrou politique, à savoir qu’il ouvre la voie à l’adhésion de l’ensemble des pays émergents. La Chine s’est engagée pour la première fois sur un plafonnement de ses émissions avant 2030 et les Etats-Unis ont fixé un objectif de réduction de 26 à 28% de leurs émissions d’ici à 2025 par rapport à 2005.

De la coopération internationale et des initiatives locales dépendront la réussite du financement de la transition énergétique. Les pays développés doivent honorés leur promesse faite à Copenhague de mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 vers les pays du Sud. On sait par exemple que le réchauffement climatique a un impact énorme en Afrique et provoque sécheresses, inondations, famines, malaria, exodes de populations, envolées des prix des denrées alimentaires…

A l’échelle locale, plusieurs initiatives se développent afin de participer à ce processus de transition énergétique. L’économie circulaire offre des perspectives intéressantes que ce soit dans la méthanisation collective pour les éleveurs, le réemploi et la valorisation du textile usagé ou la politique de réduction des déchets. Plusieurs dispositifs sont également mis en place par les régions (Picardie Pass Rénovation, Pacte d’avenir pour la Bretagne, Effilogis) pour soutenir la transition énergétique par différents leviers à destination d’acteurs publics ou privés.

De la motivation et de l’implication de tous découlera la réussite de la transition énergétique! 

 

Voir précédent article sur le même sujet :

http://ericalauzet.eelv.fr/eric-alauzet-a-la-matinale-autour-de-la-cop-21-et-de-la-transition-energetique/