Banque Public d’Investissement : Audition du Directeur général
Eric ALAUZET a assisté le mercredi 15 mai à l’audition du Directeur Général de la nouvelle Banque publique d’Investissement, Nicolas Dufourcq.
Il est intervenu sur le rôle que la BPI doit jouer en matière de développement économique et donc d’emplois avec l’impact qu’elle peut avoir sur l’aménagement du territoire en zones rurales et en zones urbaines en difficulté.
Il a pu faire trois observations sur les premiers mois de la BPI :
– Elle doit en premier se consacrer, voire sélectionner à soutenir la création d’emploi en priorité à travers le CICE davantage qu’un accompagnement sur les salaires.
– Elle doit également apporter une aide aux entreprises qui ont des projets d’investissements novateurs de ré-industralisation de transition énergétique avec des transferts de nouvelles technologies – et il a pris pour exemple la papeterie de Novillars – , ou encore l’économie sociale et solidaire qui a des ressources de rentabilité pour demain et donc de nouveaux emplois.
– Enfin, un accompagnement des TPE et PME, souvent à vocation artisanale, est souhaité pour celles qui innovent dans l’utilisation de nouveaux matériaux pour la rénovation et la construction de logements.
La Banque publique d’investissement (BPI)
Crée fin 2012, cet outil qui regroupe OSEO, CDC entreprise et FSI, doté de près de 50 milliards d’euros, est aujourd’hui opérationnelle et représente un espoir pour les entreprises.
Nicolas Dufourcq a indiqué que la BPI investirait « en minoritaire » dans toutes les entreprises de tous les secteurs à l’exclusion de ceux de la presse, des instituts de sondage, de l’immobilier, de la banque et des infrastructures. Jusqu’ici exclu car chasse gardée de la Caisse des dépôts, actionnaire de la BPI, le tourisme a été intégré dans son périmètre d’intervention du fait de l’importance d’Oseo dans le financement de ce secteur.
Nicolas Dufourcq a notamment confirmé que la Banque publique de l’investissement pourrait participer à l’introduction en bourse éventuelle du groupe boursier européen Euronext. « Euronext, je pense que oui il fait partie du périmètre » de la BPI, a-t-il déclaré aux sénateurs.
Si le principe est d’injecter de l’argent frais dans les entreprises, « nous le ferons si cela permet de construire des entreprises de taille intermédiaire », a-t-il expliqué. En revanche, de par son statut d’investisseur minoritaire, la nouvelle banque publique ne fera pas de retournement en tant que tel. « Nous serons là pour accompagner des repreneurs dont c’est le métier et nous animerons et participerons à la structuration du secteur français du retournement en finançant des fonds spécialisés mais nous ne pourrons pas être nous-mêmes le pompier ».