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Une politique à sens unique : le « massacre » de la rue Saint-Barthélémy

RueSBarthelemy

En janvier 2009, la ville de Melun annonce par courrier déposé dans les boîtes aux lettres du quartier qu’elle va mettre en place une expérimentation portant sur la mise en place d’un sens unique de circulation pour la rue Saint Barthélemy à Melun, en sens entrant. Le report de circulation en sens sortant vers A5 et Sénart doit s'effectuer sur les voies du quartier résidentiel attenant.

Malgré les différentes démarches sans autre issue qu'une requête auprès du tribunal administratif, le maire s’entête dans cette mise en sens unique, réalisant les travaux avant même la fin de la procédure au tribunal.

Des travaux hors-la-loi

Cette opération était pourtant contraire aux lois sur différents points :

- La rue Saint-Barthélemy en tant que ex-nationale 6 était « une artère majeure dans le plan de circulation au sein du territoire communal » dont la circulation a été déviée, dans un sens, sur des rues de zone 30, en contravention au décret n°90-1060 du 29 novembre 1990.

- Les derniers comptages rendus publics, entre le chantier de mise en sens unique et celui d'enfouissement des réseaux, donnent pour la rue St Barthélémy, une augmentation du trafic entrant dans Melun de 40 %, ce qui bafoue les objectifs de la Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Energie (LAURE) qui prône la diminution du trafic automobile.

- Les parcours des riverains de la rue St Barthélemy et des bus qui y passaient ont été allongés d’une moyenne de 1 000 mètres ce qui est pareillement contraire à la LAURE.

On sait aussi que supprimer un double sens, c'est donner une faux sentiment de sécurité aux conducteurs en abaissant leur vigilance, et cela entraîne une augmentation de la vitesse moyenne du trafic.

Les riverains avaient par ailleurs alertés la mairie de Melun sur le report de la circulation lourde (bus notamment) sur les rues du président Despatys, Edmond Michelet et Louis Beaunier dont l’absence de structure ne permettait pas de supporter ce type de circulation. Au fil des mois ces rues se sont en effet abîmées et certains affaissements ont pu atteindre jusqu’à 8.5 cm de dénivelé !

La mairie a donc dû refaire, petit à petit, toutes les rues du quartier : après la rue St Barthélémy (pour un montant de 1 034 000 €), 500 m  de renforcement de rives sur la rue Louis Beaunier et réaménagement d’une courbe car les bus ne pouvaient pas manœuvrer, réfection complète de la rue Edmond Michelet et mercredi 12 mars 2014, à 11 jours du premier tour des élections municipales, la rue du président Despatys.

Les premiers travaux ont eu lieu au niveau du carrefour entre la rue Edmond Michelet et du président Despatys suite à de fortes dégradations causées par le passage journalier d'une centaine de bus puis repris 2 mois après dans le cadre de l’aménagement global de la rue Edmond Michelet !

La mairie de Melun, afin de réduire la circulation au droit de l’entrée du lycée privé St Aspais et permettre ainsi au corps enseignant d'entrer et sortir plus facilement, a donc dépensé l’argent public au mépris de la loi et en dépit du bon sens (que Gérard Millet prétend proverbial chez lui, pourtant).

Un fiasco pour les circulations douces et la mobilité réduite

En outre, si la mairie a réalisé une bande cyclable à contre sens pour la rue St Barthélémy, elle a refait les autres voies sans l'y poursuivre et ainsi intégrer les modes doux, ce qui est contraire à la LAURE

« A l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines, doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et des contraintes de circulation »

Elle n'a pas plus réalisé d’aménagements pour les personnes à mobilité réduite  (loi n°2005-102 du 11 février 2005) puisque les trottoirs de ces rues n’ont pas été élargis, et les abaissés pour les traversées non réalisés.

 La circulation des rues du président Despatys qui passe entre le collège et le lycée Jacques Amyot et à proximité du groupe scolaire « Pasteur » et des rues Louis Beaunier desservant les lycées Jacques Amyot et Saint Aspais (sortie élèves) ont été augmentées ce qui renforce l’insécurité pour les enfants dans le quartier. Ce qui est étrange venant de l'ancien proviseur de Jacques Amyot, ayant fait réaliser un souterrain pour sécuriser la traversée des élèves entre le collège et le restaurant scolaire !

Une fois encore, la mairie de Melun a réalisé un aménagement pour permettre une augmentation de la place de la voiture dans la ville, au mépris de la sécurité des personnes, en particulier de nos enfants et des personnes à mobilité réduite, de la santé publique et des préoccupations écologiques ! Ce qui précède dit assez que, dans cette affaire, ce n'est pas l'intérêt général qui a présidé au chantier, pas plus le bon sens, la cohérence et l'esprit de concertation avec la population melunaise. Toutes choses qui sont, elles, au coeur de notre projet.

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