La droite melunaise, suite écologique – l’énigme du casse-coucou
Les amoureux des lettres françaises, et de La Fontaine, ont déjà pu se lamenter du pauvre pastiche conçu pour glorifier notre maire et assassiner par le verbe son ancien colistier (enlevé depuis de la rubrique "Carnet de campagne"). Ils savent que le fabuliste, vivant dans un monde bien plus au contact de la nature que nous, et principalement agricole, se servait notamment du cadre animal pour transposer la comédie humaine.
C'est sans doute la même référence qui a conduit l'un des rédacteurs du même site de campagne pour la liste Melun Cap 2020 à établir un parallèle entre le coucou et, une fois encore, Denis Jullemier (en février, et également retiré tout récemment). Mais cette fois, il s'agit de retourner le procédé employé par La Fontaine, ce qui est très révélateur de l'évolution des mentalités, et plus encore des racines du mal-vivre actuel.
En effet, ce ne sont plus les passions humaines qui sont transposées dans la Nature mais une observation moralisée de cette dernière qui rejaillit sur le genre humain. Il s'agit de juger en termes très humains l'attitude du coucou gris : "ce n'est pas bien de voler le nid des autres!". La morale peut s'exercer sur la vie en société de l'humanité, elle est parfaitement inadaptée à la compréhension de la nature, qui n'est pas son objet. Ce qui suit le prouve.
Voici l'introduction :
Dans le monde des oiseaux, il existe un étrange volatile, le « coucou », qui a la fâcheuse manière de faire son nid dans celui des autres.
Dans le monde politique des élections municipales melunaises, le candidat dissident de la Droite se comporte comme un coucou. Il pique sans vergogne les projets et les idées de ceux qu’il a trahis, allant même jusqu’à se faire le chantre des projets combattus farouchement pendant six ans par ses nouveaux alliés (les élus ex Modem).
Avec un tel candidat, on nage en pleine confusion, d’autant que lui-même ne sait plus qui il est vraiment.
Une fois, il se présente comme Conseiller Général de Melun Sud sans dire qu’il est Conseiller Municipal de Melun, une autre fois, sur une affichette, il usurpe le titre d’Adjoint au Maire qu’il n’est plus, jusqu’où ira-t-il dans la tromperie des électrices et des électeurs melunais ?
Il faut relever des inexactitudes (soulignées ci-dessus) qui montrent un bien piètre connaissance de l'ornithologie et un faible souci de documentation : il suffit de consulter, par exemple, Wikipedia pour les éviter. Le coucou gris n'est pas, à proprement parler étrange dans sa pratique du parasitisme de couvée - ainsi appelle-t-on cette habitude naturelle - car il est loin d'être le seul. Son problème est précisément de ne pas pouvoir faire son nid et de compenser en s'installant dans celui des autres.
Autre point remarquable : il le fait dans le nid d'autres espèces quand d'autres oiseaux le font chez des membres de la même famille, comme le Colvert ou le Flamand rose. Evidemment, la transposition politique eût été hasardeuse, dès lors que l'on perçoit dans l'espèce l'expression de familles politiques : surtout si, par défaut, il faut se reporter sur le Colvert et le Flamand Rose!
Ceci pour s'inscrire dans le ton parodique voulu par la violente critique contre Denis Jullemier, qui le pose en parasite et voleur. En redevenant sérieux, on ne peut que s'affliger de ce recours à de prétendus modèles naturels pour expliquer et parfois justifier l'iniquité, l'incohérence ou l'égoïsme de l'humanité - de certains de ses membres, soyons précis. L'équilibre de la nature fait toujours l'objet d'études savantes et les nombreuses découvertes qui continuent montrent que nous sommes loin d'en avoir perçu toute la richesse et toute la subtilité - si même nous y arrivons un jour, alors que le constat du rôle de l'homme dans sa fragilisation est déjà actuel.
De fait, ce n'est pas tant cette connaissance incomplète qui pose problème mais le fait de vouloir en tirer, à toute force, des jugements moraux. En conséquence, peu importe les raisons qui poussent le coucou à s'emparer du nid des autres, ce qu'il fait, "c'est mal" : pour un peu, il faudrait l'éradiquer, le renvoyer dans son nid. - Oui mais il n'en a pas... - Ne compliquez pas les choses!
C'est le même raisonnement qui suscite une expression pareillement impropre : "c'est la loi de la jungle", qui suppose que dans la nature, c'est la force qui l'emporte. Nous savons très bien que non, sinon, nous aurions toutes et tous des dinosaures dans notre jardin. Enfin, nous n'aurions pas de jardin et Michel-Ange aurait peint des stégosaures... Le libéralisme, le capitalisme a fait son nid dans cette idée reçue, cette idée fausse. Il a pareillement détourné la liberté pour promouvoir celle de l'individu - avec les intérêts qui peuvent aller avec, nécessairement financiers - au détriment de celle de l'ensemble des populations.
Le coucou, le parasite, c'est-à-dire celui qui use d'un bien commun pour des intérêts particuliers, n'est pas forcément celui qu'on pense : le choix fait d'une délégation de service public, par exemple, pour la restauration scolaire - "nourrir nos petits" - le prouve.
Remettons l'homme à sa place : l'humanité dans son ensemble, en relation fructueuse et partagée avec son environnement; et dimanche 30 mars, avant 18 heures montrons la porte du nid municipal à M. Millet.
Laisser un commentaire