Changement de premier ministre, changement de politique?
François Hollande dit avoir entendu le message des Français. Sans doute aiguillonné par certains sondages et par la prétendue montée du Front National, qui ne progresse pas plus que le Front de gauche et qui, en voix, stagne depuis longtemps, il a choisi de confier le gouvernement à Manuel Valls. Une fois de plus, les symptômes sont privilégiés sur les causes, à l'opposé de notre démarche en politique.
Nous n'avons pas perçu le même message et ne faisons pas le même diagnostic. La désespérance vient certes des problèmes du chômage et des questions de sécurité, mais les deux phénomènes sont intimement liés. Car, nous l'avons dit, la première insécurité est sociale. Par conséquent, que peut faire faire un acteur politique? Être acteur, justement, et pas seulement l'interprète d'une partition qui lui recommande de renoncer à toute prise de décision et tout contrôle sur les faits économiques, sociaux, écologiques.
Ce qui nous a frappé au cours de cette campagne, c'est d'abord qu'il y a, effectivement, des volontés en ce sens qui s'engagent, chacune à son niveau de contribution - et cette attention aux limites de chacun-e-s nous est essentielle et précieuse, car elle permet d'impliquer en toute liberté chacune et chacun d'entre nous.
Ce qui nous a frappé, c'est l'adhésion à des propositions audacieuses, réellement courageuses, déjà importante malgré une communication à cent lieux de celles des autres candidats. Dans les dernières semaines de la campagne, certain-e-s nous ont dit ne pas savoir que nous étions candidats - pour aussitôt s'en réjouir et nous encourager comme tant d'autres à maintenir le cap.
Une analyse réellement objective des résultats des municipales devraient conduire le président à reconnaître que le PS a reculé un peu partout quand les listes radicales et autonomes à gauche, indépendantes du PS, menées par les écologistes et/ou le Front de gauche, souvent rejoints par des citoyens concernés par l'intérêt général, au contraire, résistaient au marasme voire triomphaient. L'un des faits majeurs de ces municipales se trouve être la victoire d'un écologiste sur la base d'une alliance du même type à Grenoble, malgré le maintien du candidat socialiste.
François Hollande a donc fait tout l'inverse de ce que nous avons conduit à Melun. Il reste dans la politique de l'offre quand nous souhaitons, par la participation citoyenne, la mettre en relation étroite avec la demande, c'est-à-dire les besoins, souvent les plus simples à Melun, mais aussi les envies de la population, dans son ensemble, et dans le respect de notre environnement. Nous continuerons d'oeuvrer avec les mêmes intentions, dans le même esprit avec l'espoir qu'un jour la gauche écologiste que nous incarnons s'impose comme la seule alternative crédible à la politique libérale et droitière qui gouverne, et gouvernera encore avec Manuel Valls, notre pays.
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