16 juillet 2014

Intermittents : Sylvie Meyer interpelle le Préfet

Assemblée Plénière du 4 juillet 2014



Monsieur le Préfet,

Comme vous le savez, le gouvernement a agréé jeudi 26 juin l’accord Unedic sur l’assurance -chômage réformant les modalités d’indemnisation des intermittents dans le domaine culturel. Il doit prendre effet au 1er juillet, or nul n’ignore l’émoi qu’a suscité ce dossier ces dernières semaines et celui qu’il suscite encore.
Dans le cadre de sa politique culturelle, la Région Franche-Comté soutient de longue date des équipes artistiques reconnues et remarquablement investies sur le territoire régional. Malgré la situation financière contrainte des collectivités locales, elle a tenu à maintenir son niveau d’engagement dans le domaine culturel, convaincue de l’importance, tant sociale qu’économique, de ce secteur d’activité actuellement très fragilisé.

Dans ce contexte, cette réforme de la Convention UNEDIC accroit la menace qui pèse aujourd’hui sur les activités de nos partenaires culturels localement, et, au-delà, sur la vitalité artistique, le rayonnement culturel et l'économie de notre pays puisque le champ culturel représente, on ne le rappelle pas assez, 3,2% du PIB national et pèse plus dans l’économie régionale que l’industrie automobile. Le texte, en l’état, va renforcer la précarité des intermittents aux plus faibles revenus, et mettre en difficulté les petites structures culturelles.

L’intermittence est un système résilient qui permet à de nombreux travailleurs de la culture de vivre décemment de leur art. Elle a été mise en place pour amortir les effets négatifs des modalités d’emploi très particulières du secteur culture, qui alternent de façon quasi structurelle des phases d’activité et des phases de chômage, au rythme des évènements culturels et des projets artistiques.

Et au-delà des conditions d’emploi et de rémunération qui doivent être garanties aux professionnels du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel, c’est la place et l’avenir de la culture dans notre territoire, qui est ici, en jeu.

Il est d’autre part à noter que, dans ce dossier, si des voix très nombreuses s’élèvent contre cet accord, personne ne prône l’immobilisme. Au contraire , les revendications portent bien plutôt sur la non prise en compte des propositions concertées émanant à la fois des professionnels concernés et du comité de suivi mis en place par l’Assemblée Nationale et composé de parlementaires de la majorité et de l’opposition, de syndicats, de coordinations et d’organisations professionnelles. Et quasiment tous les professionnels s’accordent sur la nécessité d’une réforme et appellent à un système plus juste, plus solidaire et moins coûteux pour la collectivité.

Si je m’adresse à vous aujourd’hui , c’est pour vous dire que nombreux sont les élus dans cette assemblée qui partagent avec les intermittents à la fois leurs inquiétudes , leurs incompréhensions mais également leur espoir de la reprise d’un dialogue constructif pour aller vers des solutions à la fois pérennes ( la proposition que l’Etat prenne à sa charge le différé d’indemnisation résultant de cet accord ne pouvant qu’être transitoire… ) et équilibrées.

Et pour vous demander de vous en faire le relais au plus haut niveau. , car nous portons tous la responsabilité collective d’une reprise du dialogue social dans ce dossier.

Aucun commentaire: