Maisons de santé pluridisciplinaire
Intervention de Saadika Harchi.
Mr le Président,
Les inégalités d'accès à la santé sont à la fois sociales et territoriales, et l'augmentation du chômage et des emplois précaires aggravent cette situation.De plus en plus de personnes renoncent aux soins dentaires ou d'ophtalmo et même aux médecins généralistes et ne recours aux soins qu'en cas d'urgence. Bien qu'il soit indispensable de porter une attention particulière à la désertification des médecins généralistes surtout en rural et les projets de notre majorité s'engagent à juste titre sur cette question (notamment en accompagnant les stages en milieu rural des étudiants de médecine), comme nous le dit le rapport présenté il nous faut être attentifs aussi aux infirmières libérales en nombre insuffisant. En effet ces infirmières libérales interviennent au domicile des citoyens tant pour des soins curatifs que pour des interventions en prévention et en éducation à la santé. Elles permettent aux patients d'éviter les hospitalisations,et aux personnes âgées de pouvoir rester chez elles, même lorsque leur état de santé se dégrade. Et notre engagement, dans les formations sanitaires en atteste engagement.
Lors de la mise en place par l'état des agences régionales de la santé, il avait été dit que les budgets prévention serait différenciés afin de les préserver du champs curatif hospitalier. Nous devrons être vigilant à ce que ces effets d'annonce ne se traduisent pas par autre chose que du financement essentiellement de l'éducation thérapeutique qui bénéficie au curatif plus qu'au préventif et intéresse en premier lieu les laboratoires qui commercialisent les médicaments qui feront l'objet de cette éducation thérapeutique.
Nous craignons aussi que l'état continue de baisser les subventions aux associations qui interviennent dans le champs de la prévention et la fermeture du Comité Départemental d'Education à la Santé et à la Citoyenneté (CDES) d'Indre et Loire en est malheureusement un exemple.
Participant à la commission spécialisée prévention de l'ARS nous avons validé des recommandations visant à ce que les financements du champs de la prévention concernent en priorité les populations vulnérables et précaires, ainsi qu'au développement d'une approche environnementale de la santé.
Notre politique de santé développe l'appui à la mise en place de Maisons Pluridisciplinaires de Santé.Cela vise à lutter contre les inégalités sociales et territoriales d'accès à la santé qui s'aggravent, en facilitant l'installation en milieu rural de professionnels de la santé médicaux et paramédicaux. Pour appuyer le rapport du CESER, nous serons attentifs à ce que cette mise en œuvre se fasse en accord avec les conclusions des débats du schéma régional d'aménagement et de développement durable du territoire dont nous souhaiterions qu'une journée thématique traite en particulier du thème de la santé. De même que ces MSP s'élaborent à partir d'un projet santé partagé avec les citoyens concernés, dans une approche de démocratie participative. De même nous serons attentifs à la pertinence des objectifs de ces MPS soient définis au regard des besoins des territoires les plus en difficulté, ainsi qu'à leur évaluation.
L'état consacre seulement 3% du budget santé à la prévention, hors bien des études montrent à quel point il est essentiel de prévenir les pathologies avant qu'elles ne s'installent et finissent par couter très cher, le déficit abyssal du budget du régime général de la sécurité sociale en atteste. C'est une question de bon sens que d'investir comme le fait le conseil régional de manière conséquente et ciblée dans le champs de la prévention et de la promotion à la santé.