LGV POCL : le vrai besoin, c’est la connexion avec le réseau européen à grande vitesse !
Intervention de Gilles Deguet
Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, chers collègues, Michelle Rivet vous l’a dit, nous ne voterons pas le cahier d’acteurs qui nous est soumis, car nous avons déposé notre propre cahier d’acteurs. Nous ne nous prononcerons pas pour l’un des 4 scénarios proposés, parce que nous estimons que le seul scénario qui répondent aux besoins de la population de la région Centre, c’est le cinquième, celui qui consiste à améliorer les réseaux existants.
En complément, je voudrais donner deux exemples pour lesquels il est clair que le Ploc n’apporte aucune solution.
D’abord la question de la liaison Orléans-Paris ; les liaisons y sont lentes à cause de la superposition de plusieurs flux sur un trop petit nombre de voies : le trafic du RER C, les trafics voyageurs vers la région Centre et au-delà, et le trafic fret à partir de Juvisy, rendant nécessaire la création de deux voies supplémentaires entre Brétigny et Paris. Je voudrais souligner que ces deux voies ne seront pas spécifiquement à grande vitesse même dans l’hypothèse du Ploc, mais qu’elles sont nécessaires de toute façon, et le plus vite possible. Hélas, on apprend dans le dossier du débat, à la page 100, que, je cite, « à ce stade du projet, il n’est pas techniquement possible d’établir la solution d’accès à l’Ile-de-France à retenir » ! Suivent 5 variantes présentées comme illustratives !
Au lieu de poursuivre des chimères, nous pourrions agir avec l’Ile-de-France pour obtenir vite cette amélioration des lignes existantes qui profiterait à Orléans, Blois, Vierzon , Bourges et Châteauroux.
Deuxième problème : l’accès des habitants de la région Centre au réseau européen TGV. Elle suppose évidemment le raccordement avec le barreau Sud des LGV. Hélas, encore une fois, on peut lire page 99 : « au vu du nombre de circulations qu’ils représentent, les trains issus de la LGV POCL contournant Paris pourraient utiliser les itinéraires actuels donnant accès aux voies de la grande ceinture. La création de raccordements entre la LGV POCL et l’interconnexion Sud des LGV en Ile-de-France restera envisageable à long terme en fonction de l’évolution des trafics, mais semble onéreuse à ce stade des études (de l’ordre de 800 millions d’euros pour assurer les liaisons du POCL tant vers l’est que vers l’ouest). »
L’interconnexion serait donc du long terme après la création du Ploc ! Pendant qu’on nous fait plancher sur un hypothétique TGV qui s’arrêtera peut être quelques fois à une dizaine de kilomètres de certaines de nos villes, nous sommes juste en train de manquer l’occasion de la construction du barreau sud pour obtenir l’interconnexion au réseau européen d’Orléans, Blois, Vierzon, Bourges, Châteauroux et toutes les villes qui accèdent à Paris par ces gares. Comprenne qui pourra.
Session des 20 et 21 Octobre 2011 | |