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Air, déchets…

 

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Présence territoriale des services de santé : l’écologie c’est la santé

Portrait Jean Delavergne

Intervention de Jean Delavergne. La question de la santé est au cœur des problématiques des écologistes. Contrairement aux affirmations de certains plumitifs à la mode… selon lesquelles nous, les écologistes, nous intéresserions plus aux petits oiseaux qu’à l’homme, si nous plaçons en tête de nos préoccupations l’environnement qu’il soit l’environnement naturel mais aussi l’environnement au travail ou encore l’habitat et l’urbanisme c’est justement parce que nous savons qu’il s’agit là des conditions qui déterminent la bonne santé et le bien être des hommes, des femmes et des enfants d’aujourd’hui ainsi que celles des générations futures. Aujourd’hui, une réelle politique d’éducation et de prévention,  de santé environnementale et au travail constituent avec la politique de soins, le trépied d’une politique efficace au service de l’intérêt général. Il faut bien évidemment s’intéresser à tout ce qui touche au dépistage des maladies et aux soins et donc à l’offre de santé. Saadika Harchi y reviendra de façon détaillée au début de la session du CR, qui sera ouverte, bien tard à notre avis, à l’issue de cette rencontre avec le CESER et des experts. Disons déjà qu’il ne faut pas réduire cette question de l’offre de soins à celles des médecins même si nous sommes parfaitement d’accord sur la gravité de cette question. Mais nous sommes pour l’instant dans un échange de points de vue sur la santé en région Centre, je vais consacrer une bonne partie de mon intervention aux graves insuffisances du PSR en ce qui concerne la santé environnementale et la santé au travail. Avant cela il faut rappeler tout de même dans quel contexte national s’inscrit ce débat sur la santé. 1°) le contexte national Il y a quelques jours, M le directeur de l’agence régionale de santé, représentant direct du gouvernement en matière de santé dans la région, vous veniez confirmer devant le conseil général de l’Indre le projet de fermeture du service de maternité de l’hôpital du Blanc. Cette décision se fonde sur des objectifs de rentabilité qui caractérisent l’ensemble de l’action gouvernementale. Il s’agit d’une nouvelle étape dans la remise en cause généralisée des services publics de proximité, à laquelle les écologistes sont fermement opposés. Il faut rappeler d’abord les succès remportés par l’Etat-Providence depuis 1945 en termes de santé. Cela peut-être mesuré par un seul chiffre : L’espérance de vie était de moins de 70 ans en 1960 (69,9) elle est aujourd’hui de plus de 80 ans aujourd’hui (81,1 en 2009). Le système de santé français a souvent été cité en exemple et il y a seulement dix ans, l’Organisation mondiale de la santé le plaçait au premier rang mondial ! Ces succès ont été obtenus dans le cadre d’un système de sécurité sociale et de mutuelles hautement socialisées. Et il faut rappeler sans cesse que grâce à ce système nous avons obtenu des résultats nettement supérieurs à ceux d’un pays ultralibéral comme les USA pour un coût inférieur : les dépenses de santé représentaient 15% du PIB B aux USA en 2004 contre seulement 10% en France. Mais ces 10% du PIB qui échappent en grande partie au capitalisme financier suscitent bien des convoitises dans notre pays. C’est ce qui explique que comme dans d’autres domaines, le président Sarkozy n’a eu de cesse de faire porter le financement des services publics de santé par  les usagers. On connaît les résultats : après 10 ans de gouvernements de droite, en matière de politique de santé, le bilan est aujourd’hui préoccupant. L’instauration des franchises médicales en 2008, l’augmentation de la participation des complémentaires santé au financement de la CMU, les dépassements de plus en plus fréquents d’honoraires,… pèsent sur les usagers les plus modestes et les personnes les plus malades. Ce sont les plus pauvres qui trinquent et les inégalités se creusent. La loi « Hopital Patient Santé et Territoire», adoptée en 2009, a fait entrer les dépenses de santé dans la logique de marché. Elle conduit à privilégier pour l’hôpital les critères de rentabilité financière au détriment des malades « non rentables » et de ses missions de service public. La logique est claire : c’est celle d’une privatisation croissante de la santé remettant en cause les progrès de civilisation réalisés depuis la deuxième mondiale. Et 2012 doit nous donner la possibilité de mettre un coup d’arrêt à cette entreprise de désagrégation de notre système de santé. 2°) PASSER D’UNE LOGIQUE DE SOINS A UNE LOGIQUE DE SANTE Cela veut-il dire pour autant qu’il suffirait de poursuivre dans la voie ouverte par la création de la sécurité sociale en 1945 ? Qu’il n’y aurait pas de nouveaux enjeux ? En fait la question de la santé dépasse celle de l’organisation des services publics. Il est nécessaire de repenser non seulement notre offre de soin et le soutien aux filières du prendre soin, mais aussi leur inscription dans un mode de vie à renouveler et dans un environnement à protéger. Aujourd’hui , les principales causes de mortalité et de souffrances modernes sont dues à des maladies de civilisation : cancers, maladies cardiovasculaires, asthme, diabètes, allergies, dépressions, alcoolisme… Selon l’Organisation mondiale de la santé, ces maladies de civilisation sont responsables de 86 % des décès et représentent 77 % des cas de maladies en Europe. Autant dire que leur impact sur notre célèbre “trou de la Sécu” n’est pas négligeable, voire augmente. Rappelons tout de même que dans la plupart des pays développés le poids des dépenses de santé par rapport au PIB a pratiquement doublé des années 1970 aux années 2000. : en France 1970 >5% ; 2004 > 10% . Notre santé coûte cher et c'est bien normal : la santé est un bien précieux. Mais il y a d'autres façons d'aborder cette question qui ne sont pas assez mises en évidence. Pour les écologistes la solution n’est pas seulement dans le curatif elle doit être d’abord dans la prévention. Beaucoup de problèmes de santé sont liés aux pollutions de l’environnement, à nos modes de vie et à la mauvaise qualité des relations entre les humains, qui génèrent stress et mal-être.Nous avons donc des marges de manœuvre ! Il faut agir sur les causes de nos maladies et de nos afflictions. La prévention, fondée sur la protection de l’environnement, sur l’éducation et la promotion de la santé, est une réponse à développer dans notre système de santé. Les écologistes proposent donc de repenser l’action publique sanitaire à partir de la maladie et de la médecine, mais aussi à partir de la protection du bien-être et de l’amélioration de la qualité de vie. La crise de notre système de santé est structurelle et ne se résoudra pas uniquement par la mobilisation de nouvelles ressources financières.Plus que des traitements thérapeutiques, c’est un changement de société que nous devons prescrire. Une telle approche permettra en outre de réduire les inégalités sociales de santé en s’attaquant aux causes profondes qui touchent inégalement les habitants de notre région. Est-il encore acceptable qu’en moyenne les ouvriers aient plus de 6 années d’espérance de vie de moins que les cadres ? (2000-2008 : espérance de vie à 35 ans pour les hommes ouvriers 40.2, cadres 47.2) Il n’est pas non plus acceptable que nous devions constater une mortalité générale et prématurée, plus marquée dans les territoires du Cher et de l’Indre, ainsi que dans les cantons du nord-ouest de l’Eure et Loir que dans le reste de la région. Il faut le répéter ce sont les plus modestes qui souffrent le plus de la dégradation de notre environnement que ce soit au travail ou dans le reste de notre vie : qualité de l’eau, de l’air, de l’habitat… Les constats de différences territoriales de mortalité mettent en lumière les inégalités sociales de santé car ils demeurent étroitement liée à la structure socio-démographique de ces mêmes territoires (part d’ouvriers, de cadres, de bénéficiaires de minimas sociaux, etc). Si l’on veut aborder sérieusement la santé par ce biais environnemental il faut cependant bien être conscient des obstacles qui existent. Ces obstacles portent un nom : il s’agit des lobbys de toutes sortes qui agissent pour préserver des intérêts financiers au détriment de la santé publique. Il y a d’abord les lobbys de l’industrie pharmaceutique. Avec les affaires du Mediator et celles des implants mammaires est-il bien nécessaire de rappeler ici les graves insuffisances des organismes publics de contrôle, de la nécessité de les développer et de les rendre beaucoup plus indépendants ? Mais il y a aussi tous les lobbys qui agissent dans le domaine de l’alimentation : l’industrie du sucre par exemple ou encore celle des sodas. Le sucre est partout, favorisant en même temps l'obésité et, quelques années plus tard la propension au diabète de l'adulte. Et on a bien vu comment Coca-Cola France par exemple a pu devenir très menaçant quand le gouvernement a tenté de justifier sa taxe sur les sodas par la lutte contre les boissons trop sucrées. Dans une région comme la notre on connait aussi le poids du lobby nucléaire bien représenté y compris sur les bancs de cette assemblée et cela explique sans doute pourquoi l’analyse du risque nucléaire pour la santé en région centre est évoqué de façon si sibylline dans le document de l’ARS, alors même qu’au moins depuis Fukushima chacun devrait avoir bien compris qu’un accident nucléaire majeur, dont l’ASN a confirmé que la probabilité ne pouvait être considérée comme nulle, aurait des conséquences graves au moins pour plusieurs départements selon qu’il surviendrait dans une des 4 centrales réparties au long de la Loire ou dans celle de Civaux non citée dans le document alors qu’elle est à moins de 50 kms de l’Indre.Enfin dans notre région aussi comment ne pas évoquer le poids du lobby de l’agro-business ? Dans le domaine des pesticides, par exemple nous connaissons bien les très puissants lobbies qui asservissent les agriculteurs en leur imposant un usage excessif de pesticides sans se préoccuper ni de la santé de ceux qui sont chargés de les épandre, ni de la santé des consommateurs, ni de la qualité des nappes phréatiques, ni de celle de l’air. Des lois sont votées mais, encore une fois, elles font figure de poudre de perlimpinpin face au poids des lobbies. Vous le voyez, mesdames et messieurs, une politique de prévention bien comprise, incluant non seulement des conseils d'hygiène de vie (alimentation, alcool, tabac,...) mais aussi une lutte acharnée contre ces lobbies de toutes sortes qui se foutent de notre santé permettrait d'économiser des dizaines et des dizaines de milliards d'euros. Pour réagir, Eva Joly, dans son programme, propose d'augmenter fortement la taxe sur les pesticides ou encore de tripler l'effort financier que le gouvernement demande à l'industrie pharmaceutique.  En somme, la santé ne pourra être maintenue et améliorée, sans faire exploser le budget de la sécurité sociale, que par la mise en place d'une véritable politique de prévention et de réduction des risques auxquels nous sommes exposés au quotidien. 3°) Amendements C’est à la lumière de cette vision globale de la santé que nous proposerons un certain nombre d’amendements tout à l’heure en session plénière du Conseil Régional, session dont nous regrettons d’ailleurs l’heure tardive de son ouverture. Les amendements les plus nombreux porteront sur l’avis sur le PSR présenté par l’ARS. Sur la partie concernant l’offre de soins nous reprenons à notre compte la plupart des réserves formulées dans l’avis qui nous est soumis dans le rapport. Nous proposerons cependant un amendement sur la santé mentale considérant indispensable de remédier à la grande pénurie de moyens de ce secteur en particulier en direction des jeunes. Nous demanderons aussi que la partie prévention et en particulier tout ce qui touche à la santé environnementale soit beaucoup plus développée.Nous demanderons aussi que soient engagées par l’Etat au niveau de la région des études épidémiologiques sur deux séries de problèmes caractéristiques de la région : - d’une part sur les conséquences pour la santé humaine de l’exposition élevée aux nitrates et pesticides particulièrement dans la Beauce et la Champagne Berrichonne - d’autre part sur l’impact sanitaire de l’activité des réacteurs nucléaires dans l’environnement immédiat de ces centrales : il s’agirait en particulier d’approfondir les rares études sur la leucémie des enfants. Nous demanderons aussi que soit élargi à l’ensemble de la région les plans d’intervention en cas de catastrophe nucléaire considérant assez dérisoires les mesures envisagées jusqu’ici qui limitent le confinement aux personnes vivant dans un rayon de 10 kms et l’évacuation seulement à celles vivant dans les 2 kms autour de la centrale. En attendant qu’on puisse fermer ces centrales il serait plus que temps de tirer des leçons sérieuses de Fukushima et de ce qu’il convient de faire pour protéger au mieux les populations en cas de catastrophe. Pour ce qui concerne maintenant le plan-santé du conseil régional, nous nous réjouissons de voir la place occupée par la prise en compte de la santé environnementale à travers l’ensemble des politiques régionales actées en particulier récemment dans le SRADDT. Mais nous souhaiterons aussi que la question de la santé au travail soit plus prise en compte dans les conditionnalités des aides économiques en ciblant notamment les risques CMR ( Cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques) trop sous-évalués jusqu’ici ainsi que le stress et la souffrance au travail provoquées par des formes de management de plus en plus insupportables. Enfin en ce qui concerne l’offre de soins nous insistons sur l’exigence de véritables projets de santé de territoire pour la création des Maisons de Santé Pluridisciplinaires : il est facile d’inaugurer de beaux bâtiments mais plus difficile de faire en sorte que ce ne soit pas des coquilles vides ! Nous affirmerons pour finir – mais cela est pour nous essentiel- qu’à côté des efforts indispensables à mettre en œuvre pour réagir contre la désertification médicale il est aussi essentiel de développer notre intervention dans un domaine de notre compétence directe : celui de la formation des infirmiers. Saadika Harchi montrera que l’effort proposé à la Région par le rapport, pour notable qu’il soit, ne permettrait pas de corriger le très fort déficit d’infirmiers dans notre région nous proposerons donc de passer à 500 l’augmentation des formation d’ici 2020. Mesdames, messieurs, la santé est une préoccupation majeure de nos concitoyens. Tant en terme d’efficacité qu’en terme de moyens financiers elle ne pourra être sérieusement protégée et améliorée dans les prochaines décennies sans passer seulement d’une logique de soins à une logique globale de santé donnant une bien plus grande place qu’aujourd’hui à la santé environnementale, à la prévention et à la promotion de la santé. Pour faire court on peut dire aujourd’hui qu’à notre époque l’écologie c’est la santé et que la santé c’est d’abord l’écologie ! ...

Présence territoriale des services de santé : eau, air, agriculture, déchets

Portrait Gilles Deguet

Intervention de Gilles DeguetMonsieur le Président, chers collèguesNous vivons décidément dans un siècle où on ne peut plus penser par catégories séparées. Les agendas du 21ème siècle se caractérisent par des approches transversales. C'est donc à juste titre que le rapport qui nous est soumis présente les apports du SRADDT en matière de santé en commençant par les questions de bien être, de qualité de vie, de biodiversité et d'équilibres naturels. De même que les politiques de biodiversité ou les politiques climatiques traversent tous les champs de la politique publique, de même une politique de santé a des implications dans toutes les autres politiques. C’est ainsi que notre politique de l'eau quivise à la réduction des pollutions est fondamentale pour la santé. Vous le savez, notre région et en particulier la Beauce est largement contaminée par les nitrates, dont l'effet sur la respiration cellulaire et les risques d'empoisonnement des jeunes enfants n'est plus à prouver. Alors même que certains irresponsables cherchent la solution dans une révision des normes à la hausse, nous recherchons, avec les agriculteurs, les moyens de réduire très significativement les apports. Nous luttons contre l'utilisation des pesticides, aussi bien en milieu agricole que par les collectivités. En restaurant la qualité des cours d'eau, nous n'intervenons pas seulement sur l'eau potable, mais aussi sur tout l'éco système, la flore et la faune. Car la pollution atteint aussi les poissons que nous mangeons. La pollution aux PCB atteint maintenant le bassin de la Loire, et la consommation des anguilles est d'ores et déjà interdite pour cette raison dans le département d'Indre et Loire, alors même que les PCB sont interdits depuis près de 30 ans. C'est en effet une caractéristique de ces polluants gentiment baptisés POP: leur durée de vie particulièrement longue fait qu'ils sont légués aux générations à venir et qu'ils s'accumulent dans certains milieux et dans les animaux du bout de la chaine alimentaire.La Région a une responsabilité de planification dans l'élimination des déchets dangereux, au nombre desquels les PCB, les dioxines et furanes produits par les incinérateurs notamment, et un certain nombre de solvants le plus souvent classés CMR, c'est-à-dire Cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques. Une vraie politique de prévention consiste évidemment à ne pas produire ces poisons, et quand on les produit à les séparer pour pouvoir les traiter. Cette politique de prévention est le premier axe de notre plan d’élimination des déchets dangereux. La région veille à la qualité de l’air, en participant à Lig’Air, association agréée de surveillance de la qualité de l’air dont elle est le principal financeur public. C’est Lig’air qui donne l’alerte quand le taux de particules dans l’air est trop important et qui prévient les personnes les plus fragiles par message électronique ou SMS. Ces particules aggravent les maladies respiratoires et on estime qu’elles sont la cause de 40 000 décès par an en France. Elles proviennent de l’industrie, du chauffage domestique en particulier au bois, et de la circulation automobile en particulier diesel lorsque les filtres sont insuffisants.C’est aussi Lig’air qui mesure les concentrations d’oxydes d’azote également dangereux pour les voies respiratoires et qui constate les dépassements de seuils en deux lieux du territoire de la région, à Orléans et Tours. Mais c’est à nous tous qu’il revient de faire baisser ces taux, en particulier en diminuant la circulation des poids lourds qui sont les plus gros producteurs. La diminution des transports inutiles, le transfert vers le rail, ne sont pas seulement des objectifs climatiques. Ce sont des impératifs de santé publique.Lig’air a aussi été précurseur en matière de qualité de l’air intérieur et de mesure des pesticides dans l’air, du moins de ceux dont on connait l’existence, car on ne peut mesurer que ce qu’on cherche. Et l’on constate qu’on retrouve ces pesticides très loin des lieux d’épandage, y compris des pesticides interdits depuis 10 ans. Ces pesticides,nous les avons tous dans le sang. L’extension de l’agriculture biologique est bien une politique de santé publique. Je ne voudrais pas terminer cette intervention sur les impacts environnementaux sur la santé sans rendre hommage à Mr Mézières habitant comme moi de Saint Pierre des Corps et vétéran des essais nucléaires français qui est mort des suites de son exposition aux radiations sans avoir réussi à faire reconnaitre par le gouvernement les causes de ses maladies.Mes chers collègues, la politique de santé de la région c'est aussi la préservation de la qualité de l'eau et des systèmes aquatiques, c'est la politique de développement de l'agriculture biologique, c'est le développement des projets zéro phyto, c'est l'engagement d'une région sans OGM, c'est la mise en œuvre du plan régional santé environnement, c'est la politique de prévention des déchets dangereux, c'est la lutte contre la pollution de l'air, extérieur et intérieur.Permettez moi de terminer par une réflexion sur le mot « prévention »; les systèmes de santé les moins performants, comme celui des Etats-Unis, sont ceux qui font le moins de prévention, et qui interviennent trop tard et donc de manière plus coûteuse. Il faut donc de la prévention, mais la prévention n'est pas seulement la de prévention qui diagnostique précocement les pathologie; c'est d'abord éviter la maladie en éliminant ses causes autant que faire se peut. C'est ainsi qu'un politique de santé est vraiment complète. ...

Présence territoriale des services de santé : santé et nucléaire

Portrait Jean-Philippe Grand

Intervention de Jean-Philippe Grand. Monsieur le Président, mes chers collègues, Mon propos se concentrera sur les risques sanitaires liés aux centrales nucléaires. Il n'est pas question pour moi de dresser un tableau catastrophiste mais de rappeler ici que les habitants de la région Centre vivent à proximité de 5 centrales, dont 4 sont sur notre territoire et une, celle de Civaux, est à proximité.Si je mentionne Civaux, c'est parce qu'elle a fait l'objet cette semaine de nombreux articles de presse faisant état d'une concentration particulièrement alarmante de tritium dans la nappe phréatique : 540 becquerels par litre quand la norme doit être inférieure à 10 ! Le responsable de la communication du site admettant même l'existence d'une fuite non identifiée ! La revue « Journal international du cancer » vient de publier dans son numéro de janvier une étude scientifique établissant une corrélation très claire entre la fréquence des leucémies infantiles aiguës et la proximité des centrales nucléaires. Le Docteur Brechat de la MSP d'Avoine le proposait ce matin mais une étude épidémiologique doit être menée. J'en reparlerai lors de l'amendement que je présenterai tout à l'heure.Cette étude épidémiologique rigoureuse menée par des équipe de l'INSERM de l'IRSN et du Registre national des maladies hématologique de l'enfant de Villejuif, démontre pour la période 2002 / 2007 en France un doublement de la fréquence d'apparition des leucémies infantiles. La recherche de l'INSERM intitulée Géocap inclut les 2753 cas diagnostiqués dans toute la France à partir d'adresses géocodées et situées autour des 19 centrales françaises : elle établit qu'il y a 2 fois plus de cas de leucémies chez les enfants habitants à moins de 5 km des centrales. Même en situation non accidentelle, la preuve est donc apportée que la technologie nucléaire expose les populations à un risque sanitaire important qui doit être pris en compte par les autorités et l'ensemble des élus.Et puis il faut bien envisager les risques que nous encourrons tous collectivement en cas d'accident nucléaire majeur. Comment pourra-t-on chiffrer le coût d’un accident nucléaire qui ne pourra jamais prendre totalement en compte le coût humain ? Les décès, les handicaps et les maladies ou la perte de millions d’hectares de sols contaminés pour des siècles.La contamination des denrées alimentaires et de l'environnement est également problématique.L'accident de Fukushima nous a prouvé, alors même que les Japonais ont des normes de contamination beaucoup plus basses que les nôtres, que les sols et les aliments pouvaient être rapidement contaminés de manière irréversible, créant au-delà de la catastrophe nucléaire un drame économique et social à long terme. Dans un premier temps, la contamination des éléments radioactifs touche les végétaux à large feuille, l'herbe puis tous les animaux qui vont la consommer. Très rapidement le lait et la viande sont contaminés. Dans la mer, les algues contaminent les mollusques et les poissons. Plus on s'élève dans la chaîne alimentaire, plus il y a une concentration des radioéléments suivant les espèces. Si l'iode est éliminé au bout de quelques jours, le césium ne diminue que de moitié tous les 30 ans. Suite à l'accident de Tchernobyl en Ukraine, les enfants sont toujours malades : perte d'immunité, problèmes cardiaques dus au césium qui s'installe dans les fibres musculaires, effets neurologiques… Les conséquences sont loin d'être finies, plus de 25 ans après.En conclusion, je considère que c'est entre autres pour des raisons de santé publique qu'il est de notre devoir d'engager une sortie programmée du nucléaire selon un scénario dont l'association Négawatt a déjà défini les bases. Au fur et à mesure que nous réduirons le besoin en électricité, que nous améliorerons la performance énergétique et que les énergies renouvelables se développeront, nous pourrons fermer les centrales nucléaires d'ici une trentaine d'années, et ainsi réduire les risques épidémiologiques d'une part et de catastrophe irréversible d'autre part. ...

Voeu : Non à l’installation d’un site de stockage de déchets militaires contenant des radionucléides sur la commune de Neuvy-Pailloux

Voeu du groupe Europe-Écologie Les Verts. Session du 26 janvier 2012Ce n’est que par la parution de l’annonce de l’enquête publique dans la presse locale, le dimanche 20 novembre 2011, que des habitants de l’Indre et des élus régionaux ont été informés de ce projet de « centre national de tri et d'entreposage de déchets de matériels militaires contenant des radionucléides » sur la commune de Neuvy-Pailloux sur le site du 12ème BSMAT.On ne peut d’abord que s’étonner qu’une telle enquête publique ait été organisée en pleine période de fêtes de fin d’année, pourtant en principe peu propice pour que les habitants et les élus puissent s’informer et exprimer leur avis.Les déchets à trier et à « entreposer » proviendraient de substances radioactives présentes dans des objets manufacturés, de sources radioactives de contrôle, d'instruction ou de calibration… Il existe actuellement en France 30 sites militaires stockant de tels déchets. Pour des raisons de commodités, d’efficacité et visiblement d’économie, l’armée entend tout rassembler sur un seul site à Neuvy-Pailloux.L'installation comporterait un bâtiment de 2000 m2 sur un terrain de 5000 m2. Elle ne sera située qu’à 10 mètres au minimum des bâtiments ou des voiries les plus proches. Il faut aussi noter la grande proximité de la ville de Neuvy-Pailloux qui se trouve exposée compte tenu des vents dominants.Or certains aspects des nuisances qui peuvent être engendrées restent très inquiétants.Il est reconnu que la filtration n'est pas vraiment efficace et qu'elle est parfois inexistante devant certaines émanations. La ventilation continue déversera ces radionucléides sans aucun arrêt et avec des pics lors de l'ouverture des fûts et des diverses manipulations. L'accumulation des déversements ininterrompus sera de longue durée : on prévoit 25 ans mais cela risque d’être beaucoup plus en l’absence de toute filière ANDRA de stockage définitif de ces déchets.On ne peut que craindre un dépassement des risques et dangers définis dans le dossier. La zone concernée par les retombées polluantes semble elle aussi minimisée. Les zones agricoles exposées sont plus vastes que ne le laissent voir les surfaces reconnues dans le dossier et des activités d’agriculture biologique sont directement menacées. Même si les teneurs faiblissent avec l'accroissement de la distance, elles représenteront une valeur non négligeable compte tenu de l'accumulation sur 25 ans. ...