Biodiversité et développement rural
Intervention de Michelle Rivet
Je voudrais tout d’abord saluer le travail de ma collègue Pascale Rossler et des services du Conseil régional pour le document qui nous est présenté et la remercier pour son attention à associer l’ensemble des délégations pour en assurer la transversalité.
Pour ce qui me concerne je souhaite replacer la problématique de la biodiversité dans l’espace rural, qui couvre la majorité de notre territoire régional, là où les enjeux sont les plus grands.
Le document qui nous est soumis met en exergue trois objectifs stratégiques qu’il faut garder à l’esprit :
1.Développer la connaissance et sensibiliser à la biodiversité
2.Inscrire la biodiversité dans une dynamique de développement économique et scientifique
3.Maintenir et reconquérir la biodiversité en mobilisant l’ensemble des acteurs régionaux
Sur l’aspect de la connaissance comme de la sensibilisation je veux saluer le travail remarquable des associations sur notre territoire. Elles sont formées de naturalistes compétents qui passent des milliers d’heures bénévoles à l’inventaire de la faune et la flore en n’ayant de cesse de communiquer leur passion autour d’eux, et quoi qu’on dise des rapports entre naturalistes et agriculteurs, il a permis de belles réussites.
Je pense notamment à l’exemple du Val d’Allier dans le Cher où éleveurs, techniciens agricoles et naturalistes se sont accordés pour mettre en place des actions concrètes de sauvegarde de la biodiversité sur un territoire remarquable.
L’agriculture est effectivement l’activité qui modèle notre espace et la manière dont elle est exercée a un impact majeur sur la biodiversité. Le document le souligne et plusieurs plans d’action concernent l’agriculture.
Cependant j’évoquerais un point fondamental qui me semble être le problème majeur à traiter pour la biodiversité régionale.
Je veux parler de l’utilisation des produits chimiques en agriculture, au premier chef desquels les pesticides, qui font des ravages directs sur la faune mais aussi les nitrates et amendements minéraux qui entraînent des déséquilibres des sols. On sait d’ores et déjà que cette utilisation pose d’énormes problèmes de santé publique et l’avenir nous aurons à leur faire face. Les ravages sur la biodiversité sont à ajouter à ceux sur la santé humaine
Il me paraît donc fondamental de convaincre agriculteurs et techniciens d’intégrer la défense de la biodiversité dans les solutions techniques à venir.
D’ores et déjà la biodiversité est une solution : la rotation des cultures permet de stopper le cycle des ravageurs et les haies permettent d’abriter des auxiliaires des cultures.
Se passer des produits chimiques en agriculture ou tout au moins les limiter de manière drastique doit donc faire partie d’une dynamique de développement et s’inscrire fortement dans les priorités de notre stratégie comme vous l’avez fait Mme la vice-présidente.
Enfin je terminerai sur l’importance de la mobilisation des acteurs du territoire qui fait l’objet du troisième objectif de la stratégie régionale.
Je voudrai insister sur la nécessité de lever les freins sur la prise en compte de la biodiversité par ces acteurs sur le terrain et dire que cette problématique a fait l’objet d’un appel à projets du Réseau Rural Régional que j’ai plaisir à animer dans le cadre de ma délégation. Les deux lauréats de cet appel à projets sont le réseau d’associations Inpact Centre et Nature Centre d’une part et celui des Chambres d’Agriculture de l’autre. Je ne peux qu’espérer ici que leurs travaux nous amènent de la matière à conviction et permettent des avancées significatives pour mobiliser l’ensemble de ceux qui interviennent de facto sur la biodiversité. La mobilisation de tous ces acteurs est déterminante pour que notre région devienne plus vertueuse voire exemplaire sur la question de la biodiversité.
Session des 20 et 21 Octobre 2011 | |