Biodiversité et activité économique
Intervention de Jean-Philippe Grand
Je suis intimement convaincu que la sensibilisation non seulement vers les plus jeunes mais également vers le grand public est la clé d’une meilleure sauvegarde de la biodiversité. De ce point de vue, la stratégie régionale est abondante et novatrice. Les campagnes d’éco-vigilance, la sensibilisation vers les lycéens et apprentis, le soutien au développement de l’agriculture biologique et la valorisation de l’action positive de l’agriculture sur la biodiversité sont des exemples emblématiques d’actions qui permettront une meilleure considération de la biodiversité.
Je souhaite également pointer l’accompagnement des entreprises pour que la biodiversité soit intégrée à leur stratégie de développement. Les bilans biodiversité permettront de prendre en compte l’interdépendance de l’entreprise vis-à-vis de la biodiversité. Elles pourront en déduire une stratégie qui aidera à pérenniser leur activité tout en limitant leur impact sur l’environnement. Il est très possible que certaines entreprises créent également de nouvelles richesses grâce à cet accompagnement et donc des emplois en Région ce qui ajouterait encore à l’intérêt de cette mesure.
Enfin, que la biodiversité soit ménagée dans les projets d’aménagement de zones d’activités économiques pourrait sembler être une évidence mais force est de constater que bien peu de cas a été fait de la nature jusqu’à ce jour. L’installation d’entreprises et la création d’emplois ont toujours pris le pas sur la défense des espaces naturels. Près de 850 zones d’activités ont été créées dans notre région et malheureusement un grand nombre d’entre elles disposent de friches industrielles. Il serait temps de faire un état des lieux précis des bâtiments disponibles avant de se lancer dans l’aménagement de nouvelles zones d’activités. Il faudrait, par exemple, sursoir à l’aménagement d’Ozans ou du Breuil, dont l’intérêt économique est loin d’être prouvé, et dont l’impact sur l’environnement sera quoiqu’il arrive important. On pourra toujours nous parler d’éco-zones, quand on construit, on imperméabilise les sols et on détruit pour toujours un espace naturel. Vous savez bien que je défends l’activité économique et que je lutte en particulier contre la désindustrialisation et contre l’inéquité des échanges internationaux bien souvent liés au non-respect de l’environnement dans les pays émergents. Et bien s’inscrire dans une démarche vertueuse pour réaménager les zones d’activités et redonner toute sa place à la biodiversité doit être une mission prioritaire.
Pour terminer, je tiens à remercier Pascale Rossler et à son équipe pour ce travail fondamental qui ouvre la voie vers un plus grand respect de la biodiversité.
Session des 20 et 21 Octobre 2011 | |